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Reggaeton, défense soudée et joie revancharde: dans les coulisses de la victoire de l'OM face au PSG

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Pour la première fois depuis 2011 en championnat et à domicile, l'OM a battu le PSG lundi soir dans un Vélodrome incandescent (1-0). Un succès mémorable, que les joueurs ont savouré avec leurs supporters.

Des scènes de joie à la hauteur du soulagement dans les rangs de l’OM: enfin une victoire marseillaise, en championnat et au Vélodrome, face au rival parisien (1-0). Lundi soir dès le coup de sifflet final du Classique, Roberto De Zerbi - pourtant exclu au début du temps additionnel - a foncé sur la pelouse et sauté de joie. C’est une tradition à Marseille, les succès majeurs sont d’abord fêtés au pied du virage sud, et Benjamin Pavard, qui ne cessait de lever les bras, a pris un malin plaisir à pousser l’entraîneur italien pour qu’il puisse crier face aux Ultras et aux Winners.

Le coach de l’OM l’assume: il vit les matchs comme les tifosi, et il s'est une nouvelle fois accroché aux épaules de ses joueurs pour le célèbre "Qui saute pas n’est pas marseillais", ou le "Aux armes", repris avec un sourire d’enfant par Igor Paixao, et sans retenue par Angel Gomes et compagnie. Même ceux qui ont eu moins de réussite ou qui sont restés sur le banc avaient besoin de crier leur bonheur… et dans n’importe quelle langue: "Vamos", "Andiamo", ou "Come on"!

Hojbjerg: "Vous avez intérêt à m’attendre pour faire la fête dans le vestiaire"

Le Vélodrome est resté plein à craquer pour les célébrations d'après match. Et cela n'a pas échappé à Pierre-Émile Hojbjerg, auteur d'une performance XXL, qui a traversé la pelouse pour rejoindre le plateau du diffuseur et qui, au passage, n’a pas manqué de chauffer les supporters pour encore mieux savourer l'ambiance du stade.

Le milieu de terrain danois, ainsi que Timothy Weah, également convoqué pour une interview télévisée, ont alors prévenu les coordinateurs sportifs de l'OM: le coach et les joueurs avaient intérêt à ne pas commencer le cri de guerre et le discours de l'entraîneur sans eux. Impensable de manquer ce moment de communion. "Vous avez intérêt à m’attendre pour faire la fête dans le vestiaire!", a même lâché Hojbjerg.

Les défenseurs soudés comme jamais, félicitent Balerdi

Sur la pelouse, et ensuite dans le vestiaire, les joueurs ont fait bloc. Avec un détail qui n'est pas anodin: les défenseurs sont restés très proches les uns des autres, tout au long des célébrations. Benjamin Pavard, Nayef Aguerd, Emerson et le trio argentin Facundo Medina - Geronimo Rulli - Léo Balerdi, ce dernier recevant énormément d'encouragements et de félicitations de la part de ses coéquipiers, puisque le capitaine avait forcément mal vécu son début de saison délicat.

Comme si l’arrière-garde marseillaise avait ce besoin de rester unie et solidaire, pour acter le nouveau départ d’une équipe solide, qui n’a pas cédé face au PSG. Balerdi, lui, n’a pas oublié Mason Greenwood et est allé plusieurs fois l’embrasser, tellement le match de l’Anglais aura été exemplaire sur le plan défensif.

Musique espagnole dans le vestiaire et discours de Mc Court

L'OM a fait la fête dans le vestiaire. Bilal Nadir et Robinio Vaz sont montés et ont dansé sur la table, pendant que la sono envoyait le morceau "Y qué fue" ("Que s'est-il passé ?"), de Don Míguelo. Ce qu'il s'est passé ensuite reste assez classique: quelques mots du président de l'OM Pablo Longoria, qui a profité de la fin de sa suspension pour descendre au bord de la pelouse puis dans le vestiaire pour féliciter ses joueurs.

Le propriétaire de l'OM Frank McCourt a également tenu un discours de félicitations. Le boss américain a sauté de joie au coup de sifflet final, aux côtés de son épouse Monica, folle de joie, qui elle aussi est descendue sur la pelouse avec son sac à main... brodé du logo de l'OM.

L’OM a vu un peu d’arrogance chez ce PSG

Marseille tenait absolument à battre le Paris Saint-Germain. Au-delà de la rivalité sportive et de la trop longue série de mauvais résultats face au PSG, le groupe olympien a assez mal vécu l'épisode contrariant de la reprogrammation du match, et le fait que Paris semblait un peu snober le Classique, privilégiant la cérémonie du Ballon d'or le même soir.

Les joueurs et membres du staff avaient aussi noté la petite phrase de l'entraîneur parisien Luis Enrique, au sujet du plaisir ressenti, quand son équipe parvient à rendre silencieux un stade hostile. L'OM voulait faire vibrer le Vélodrome, et Roberto De Zerbi a d'ailleurs conclu sa conférence de presse d'après match en rappelant qu'il n'était pas si facile d'éteindre l'ambiance de ce magnifique stade.

Benatia savoure mais pense à la suite

Le coach italien a vécu cette victoire comme une libération, lui qui est venu à Marseille "pour l'ambiance du Vélodrome, mais aussi pour battre Paris, car c'est le club du pouvoir", comme il l’a confié après le match. L'OM donne le sentiment d'avoir lancé sa saison après cette victoire déclic. Mais, après les scènes de joie et quelques embrassades entre "RDZ" et Medhi Benatia, le directeur du football est venu distiller un message de sagesse. Savourer l’attitude et les efforts, d’accord. Prendre conscience que cette équipe peut réaliser de belles choses, évidemment. Mais aussi et surtout rappeler que cette victoire n'aurait pas la même saveur si elle n'était pas confirmée lors du prochain match, à Strasbourg. L’OM veut garder les pieds sur terre. De Zerbi n'a d’ailleurs raccordé aucun jour de repos supplémentaire à ses joueurs, en attendant le match en Alsace, dès vendredi. 

Florent Germain, à Marseille