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Ligue des champions: "Ne pas faire une PSG", comment Paris est devenu un symbole de fiasco

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La capacité du PSG à s'écrouler sur la scène européenne fait désormais partie de l’inconscient du foot moderne. C'est même devenue une marque de fabrique pour le club parisien, qui a enchaîné les fiascos ces dernières années. Si la presse européenne a pris pour habitude de s'en moquer, cette idée a même traversé l’Atlantique.

C’est bien connu, l’âne ne trébuche jamais deux fois sur la même pierre. La tête de mule PSG s’est pourtant pris les pieds dans le tapis – de manière(s) spectaculaire(s) – pour la troisième fois en cinq ans à Madrid, après Barcelone 2017 et Manchester United 2019. La remontada, l’humiliation puis la désintégration, trois scénarios irrationnels qui ont construit au fil des fiascos le nouveau statut du PSG, un club largement raillé en Europe. Et même bien au-delà.

Un terrible symbole qui lui colle à la peau, une faculté à se tirer des balles dans le pied sur la scène européenne quand tout va un peu trop bien, un château de cartes qui s’écroule au moindre coup de vent. Autant de tares dont Paris aura bien du mal à se détacher, si ce n’est grâce au temps qui passe et à quelques succès renversants.

"Le match du PSG nous a appris une chose: l’imprévu", résume Allegri

Le PSG est multiplement entré dans la légende, lui qui s’est délité face au Real en 8e retour de Ligue des champions (3-1). Comme il l’avait déjà fait en Catalogne avec quatre buts d’avance, et face aux Red Devils malgré deux d’avance marqués à l’extérieur, qui plus est. Paris est devenu un exemple, celui à ne surtout pas reproduire. Celui sur lequel on s’appuie désormais pour tenter d'éviter sa propre déroute.

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"Le match du PSG nous a appris une chose: l’imprévu, a claqué par-delà les Alpes Massimiliano Allegri, tentant en conférence de presse d’appeler à la vigilance de sa Juventus avant d’accueillir ce mercredi Villarreal en 8e de finale retour, après le score nul de l’aller (1-1). Il faut réagir à ce qu’il t’arrive. C’est une finale, un match sec."

Chaque année, Paris donne le bâton pour se faire battre

Malgré le format aller-retour de la phase à élimination directe de C1, le PSG a bien souvent oublié ce dernier précepte. Ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. La presse européenne se régale régulièrement du "flop PSG", comme l’indiquaient de concert la Gazetta dello Sport et Tuttosport en Italie, et bien d’autres ailleurs. En Allemagne, Bild appuyait là où ça fait mal en rappelant que "pour l’ensemble des stars parisiennes autour de Mbappé, Neymar et Messi, le grand rêve du premier triomphe en Ligue des champions éclate à nouveau".

Là où la presse espagnole insistait sur le "poids de l’histoire" du Real en opposition à "la puissance financière sans limite" du Paris Saint-Germain. Un point sur lequel les médias du Vieux-Continent ont pris l'habitude de s’obstiner, notant avec satisfaction l’absence de corrélation entre le sur-investissement sur des stars et la réussite sportive du club parisien.

"Faire une PSG", bientôt une nouvelle expression?

"Cela me conforte dans le travail qu’on fait avec les joueurs sur les détails, l’approche des matches, comment le gérer, le professionnalisme qu’il faut dégager. J’entends beaucoup parler des joueurs ambitieux mais il faut mettre le travail à côté." Au lendemain du retournement de situation madrilène, l’entraîneur de Montpellier, Olivier Dall’Oglio, abondait en ce sens. Paris, par ses échecs, apporte des leçons aux autres.

Ne pas faire comme le PSG, ça risquerait presque de devenir à la mode. "NYCFC était proche de faire une PSG", a même tweeté un journaliste d’ESPN après la qualification à l’arrachée mardi en Ligue des champions de la CONCACAF de New York City, qui disposait d’un matelas confortable avant le retour contre après son succès 3-1 à l’aller face aux Guatémaltèques du Comunicaciones FC. "Faire une PSG", à force, risquerait bien de finir par intégrer le dictionnaire commun du footeux, comme le terme "remontada" avant lui.

Romain Daveau Journaliste RMC Sport