Coronavirus: le président des ultras du PSG se défend face aux critiques

Parce qu'ils n'ont pas respecté la distanciation physique et le port du masque lors du match amical PSG-Beveren (7-0) vendredi, les ultras parisiens subissent depuis de vives critiques. Interrogé par RMC Sport, le président du Collectif Ultras Paris (CUP), Romain Mabille, se défend pourtant de toute mauvaise intention. Et assure que les supporters feront mieux mardi, lors de la prochaine rencontre face au Celtic Glasgow.
Romain Mabille, en tant que président du Collectif Ultras Paris (CUP), comment vivez-vous la polémique sur le non-respect des gestes barrières lors de PSG-Beveren vendredi?
On le vit mal, parce que ce n’était pas du tout l’objectif de notre venue. On s’était dit que ça allait être difficile d’associer le mouvement ultra et le retour en tribunes (selon un protocole sanitaire, ndlr), mais on a essayé de le faire. Je ne comprends pas le fait qu’on nous tombe dessus. Certes, on s’est trompé sur certaines choses, mais il n’y avait pas de mauvaise intention. On ne voulait pas être irresponsables, ni mettre les gens en danger. On voulait juste organiser le retour des supporters en tribunes de la meilleure façon. Ça ne partait pas d’un mauvais sentiment.
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Sur quoi vous êtes-vous trompés?
Sur la répartition des gens, déjà. Au lieu de se mettre tous en bas, on aurait pu mieux se répartir dans la tribune. Je pense aussi qu’on a sous-estimé le fait que les gens étaient très contents de revenir au stade et de voir leur équipe. Inconsciemment, ils se sont rapprochés les uns des autres et ils ont un peu oublié les gestes barrières. On compte rectifier le tir mardi (face au Celtic, ndlr). Certes, nous sommes des ultras, mais ça peut coller aux consignes.
Comprenez-vous que le monde du sport pointe votre comportement?
Je trouve ça facile, c’est un peu tirer sur l’ambulance. Quand on voit le monsieur de la Ligue de rugby (Paul Goze, président de la LNR, ndlr) qui nous allume, alors que lui-même ne participe pas aux réunions depuis deux mois avec l’INS (Instance nationale du supportérisme) pour organiser le retour des supporters sur les événements, quand on voit aussi la ministre des Sports, deux heures avant le match dans un lieu fermé avec une cinquantaine de sportifs sans masques, qui se permet de tweeter sa photo avec fierté puis de nous critiquer, je ne comprends pas. On prend part à toutes les discussions, on est à l’INS, à l’ANS, on est vraiment dans le dialogue et on cherche des solutions. Le fait qu’on nous laisse dans la nature, qu’on nous laisse nous débrouiller avec le PSG pour ensuite nous tomber dessus, ce n’est pas correct. Ni le ministère ni la fédération n’ont donné de recommandations au PSG pour organiser la rencontre. On s’est débrouillé seuls.
De quoi discutez-vous avec le PSG pour améliorer les choses?
On discute d’une meilleure répartition, de gérer mieux le côté hygiène de la rencontre, mais je pense que ça va le faire, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. Ce n’était pas un fiasco total non plus (vendredi). On est tous arrivés au stade avec des masques et on a commencé par s’écarter, même si au fil du match on s’est rapproché. Il faudra faire, je pense, plusieurs blocs distincts, avec une rangée sur deux condamnée.
Allez-vous faire passer un message d’apaisement?
Le meilleur message à passer, c’est d’être présents et de respecter les gestes barrières. Ça montrera que même s’il y a eu des couacs sur le premier match, on n’est pas des irresponsables ou des marginaux pour autant. On est capable de respecter des consignes sanitaires.
Il y a aussi un message pour le personnel soignant…
Ça nous tenait à cœur d’être présents pour passer des messages positifs pour l’équipe avant les finales de coupes et la Ligue des champions à Lisbonne. Et oui, on voulait aussi rendre hommage au personnel soignant et à tous ceux qui ont aidé durant le confinement. On voulait délivrer des messages positifs, pas déclencher un tollé médiatique.
Savez-vous comment va se dérouler le Final 8 de la Ligue des champions à Lisbonne pour les supporters, sachant que le gouvernement portugais a annoncé un huis clos?
On n’a pas d’infos. Nous, le message qu’on passe, c’est que s’il n’y a pas de public là-bas dans les stades, il n’y aura pas de déplacement organisé. Ça ne sert à rien.
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