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CAN 2022: expérience, forme, collectif... Qui est le favori de la grande finale Sénégal-Egypte?

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Bourreaux du Burkina Faso et du Cameroun en demi-finale, le Sénégal et l'Egypte se feront face dimanche (20h) à Yaoundé pour remporter la 33e édition de la Coupe d'Afrique des nations. Focus sur les différents atouts de ces deux sélections.

L'expérience : avantage Egypte

Sur le papier, il n'y a pas photo en termes d'expérience. D'un côté, le Sénégal vise un premier titre, après deux finales perdues de justesse (2002 et 2019). Sélection la plus titrée de la CAN (sept fois championne, dont trois fois d'affilée en 2006, 2008 et 2010), l'Egypte veut pour sa part étendre son record et reprendre une belle avance sur le Cameroun (cinq couronnes).

Au niveau des confrontations directes, les Pharaons ont aussi l'avantage. Avec un bilan de six victoires, deux nuls et quatre défaites depuis leur premier match disputé face aux Lions de la Teranga en 1986. Ces deux sélections ne se sont toutefois plus affrontées depuis 2014, avec à l'époque deux succès pour le Sénégal, qui devra cette fois maîtriser la gestion de l'émotion. Tout un peuple attend de décrocher un premier trophée et cet espoir pourrait être lourd à porter pour les hommes d'Aliou Cissé.

La forme du moment : avantage Sénégal

Entre la fatigue accumulée depuis le début du tournoi, des matchs joués dans des conditions parfois compliquées (chaleur, humidité, pelouses en mauvais état...) et le stress propre aux grands rendez-vous, les deux finalistes se présenteront à Yaoundé avec les jambes lourdes. Surtout les Egyptiens. Après avoir terminé à la deuxième place de leur groupe derrière le Nigeria, ils ont dû disputer trois prolongations d'affilée. Avec même deux séances de tirs au but, en huitièmes contre la Côte d'Ivoire (0-0, 5-4 tab) et en demie (0-0, 3-1 tab) face à l'hôte camerounais.

Puisqu'ils ont joué mercredi, les Sénégalais bénéficient en plus d'un jour de récupération supplémentaire par rapport aux Pharaons, qui aimeraient que la finale soit repoussée à lundi. Une demande qui a très peu de chances d'aboutir. Méfiance tout de même pour le Sénégal : en 2017, l’Egypte avait eu droit à une journée de repos de plus que le Cameroun mais avait perdu la finale (2-1).

Le collectif : égalité

Seule nation majeure du football africain à n’avoir jamais remporté la CAN, le Sénégal a connu un démarrage timide au Cameroun. Avant de profiter de la phase finale pour endosser le costume de favori. Sans toujours briller mais en faisant preuve d’une réelle maîtrise collective. "Les grandes équipes on les critiquera toujours, c'est normal, l'attente est énorme. La CAN n'est pas une course de vitesse mais une course de fond", expliquait à juste titre l'ex-star sénégalaise El-Hadji Diouf, dans un entretien à l'AFP, avant la demi-finale face au Burkina Faso.

Avec Edouard Mendy, Kalidou Koulibaly, Idrissa Gueye et Sadio Mané, Aliou Cissé a la chance de pouvoir s'appuyer sur une solide ossature, qui n'a pas pour habitude de flancher. En face, le collectif égyptien impressionne peut-être moins. Mais la bande de Carlos Queiroz vient tout de même de sortir trois prétendants à la victoire finale (Côté d'Ivoire, Maroc, Cameroun). Avec des prestations sérieuses et un mental à toute épreuve. Ces épreuves n'ont pu que renforcer la confiance de cette sélection, portée par un gardien en grande forme (Mohamed Abou Gabal, dit Gabaski), qui n'était que numéro deux au début de la CAN.

La star : avantage Sénégal

Après s'être farci un quatrième tour de FA Cup contre Cardiff dans l'après-midi, Jürgen Klopp sera forcément devant sa télévision dimanche soir. Pour observer le duel tant attendu entre les deux stars de Liverpool : Sadio Mané et Mohamed Salah. Tous les deux rêvent de remporter un premier titre avec leur sélection. Et ils seront forcément surveillés de près à Yaoundé. Avec trois buts et deux passes décisives, Mané est monté en puissance depuis le début du tournoi et il vient de sortir une prestation XXL en demi-finale. Patron naturel d'une équipe en mission, l'ancien Messin ne veut surtout pas revivre les traumatismes de 2017 et 2019.

Il y a cinq ans, il avait fini en larmes après avoir manqué son tir au but en quarts de finale contre le Cameroun (0-0, 5-4 tab). Deux ans plus tard, il était à nouveau sur le terrain lors de la défaite en finale face à l’Algérie (1-0). Salah, lui, est davantage branché sur courant alternatif durant cette CAN. S'il a brillé en quarts avec un but et une passe décisive pour Hassan Trezeguet face au Maroc, sa demi-finale a été beaucoup plus discrète. Pharaon sans sceptre, Salah sait qu'il doit une revanche à son pays après l'humiliation vécue en 2019 avec une élimination dès les huitièmes de finale de la CAN au Caire.

https://twitter.com/rodolpheryo Rodolphe Ryo Journaliste RMC Sport