Le Cameroun fin prêt pour sa CAN

Yaoundé est en temps normal une ville bruyante et vibrante. Mais elle bruisse, depuis quelques jours, d’une effervescence supplémentaire. Le Cameroun va accueillir la Coupe d’Afrique des nations, une compétition qui ne s’est pas déroulée dans ce pays depuis 50 ans et qui est attendue de longue date. Elle avait été reportée en 2019 à cause d’infrastructures jugées insuffisantes, puis en 2020, la faute au Covid. Mais cette fois-ci, le tournoi a bel et bien lieu. Tout le pays semble soudé et uni derrière sa sélection des Lions indomptables mais aussi et surtout derrière l’événement au sens large.
Les dépenses somptuaires consenties par le gouvernement (780 millions d’euros, soit 2 % du PIB) pour construire quatre des six stades qui accueillerons la compétition et rénover les deux autres, ne font absolument pas l’objet de débats. Tout le monde semble enthousiasmé à l’idée de recevoir le continent.
Des jauges instaurées
Survolté dans la rue, Jacques s'exclame: "Elle est là! C’est notre Coupe d’Afrique des nations! Nous allons accueillir toute l’Afrique! Et nous allons gagner cette coupe!" Esther, plus philosophe, rappelle que "le football a toujours été un moyen pour le Cameroun de communier, cette CAN sera l’occasion pour tout le pays de tirer dans le même sens".
Pour autant, le pays n'échappe pas à la situation sanitaire causée par le Covid. Des jauges ont été instaurées dans les stades, avec 60 % de remplissage pour les matchs de cette compétition. Exception faite des matchs du Cameroun, pour lesquels 80 % des places pourront être occupées. Le processus permettant de se rendre au stade est lui aussi particulièrement contraignant. Les supporters devront présenter un pass vaccinal complet, mais aussi la preuve d’un test PCR effectué dans les 48 heures précédant la rencontre.
Une ferveur indéniable
Une réelle difficulté, d’autant que la ville n’a pas les moyens de tester 40.000 personnes en 48 heures. Ce n'est en tout cas pas un problème pour Jean-Paul: "Je suis vacciné. Je viens d’aller me faire tester et de toute façon, les Camerounais sont motivés pour aller supporter leur équipe. Les gens le feront!". Même son de cloche chez Jacques: "Bien sûr, il y a le Covid mais nous irons nous faire vacciner pour nos Lions indomptables, pour les supporter jusqu’au bout."
C’est donc dans une immense liesse populaire et avec une ferveur indéniable que la compétition commencera ce dimanche à 17 heures avec Cameroun-Burkina Faso. Le président de la République Paul Biya, extrêmement discret depuis de nombreuses années, sera même présent pour le match d’ouverture.