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Nantes: "Bizarrement, on ne me prend plus pour un fou cette saison", sourit Ludovic Blas avant la finale

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Il va fouler pour la première fois la pelouse du Stade de France comme beaucoup de ses partenaires. Samedi soir, face à Nice, Ludovic Blas (24 ans), capitaine des Canaris depuis le début de la compétition, veut "marquer l’histoire du club" en gagnant une quatrième Coupe de France. Pour RMC Sport, le milieu de terrain offensif auteur de quatre buts en Coupe de France cette saison, se confie sur l’événement à venir et (un peu) sur son avenir. 

Ludovic Blas, êtes-vous déjà allé au Stade de France? 

Oui, en tant que spectateur. J’étais allé voir la finale de Guingamp contre Rennes en 2014, j’étais au centre de formation de l’EAG. J’ai vécu la victoire de Guingamp. Ce n’est pas très loin de chez moi en plus le Stade de France [il est né à Colombes et a joué à Rambouillet et Montrouge ndlr). 

Vous avez joué une finale de Coupe de la Ligue, mais pas à Paris… 

Oui, en 2019, à Lille et perdue contre le LOSC. Tu prends de l’expérience avec des matchs comme ça. J’avais super bien préparé ma finale cette année-là mais on avait perdu aux tirs au but.  

Vous devez être pressé d’être au samedi 7 mai 21 h? 

Oui, je suis impatient que le moment arrive. Ce sont des bons moments à vivre. On s’est battus pour arriver jusque-là. C’est surtout un plaisir d’y aller avec cette équipe-là, vu ce qu’on a vécu ensemble. 

Car il y a un an, vous étiez au bord de la Ligue 2… 

Oui, c’est assez fou d’être là avec ce qu’on a vécu. Après je ne suis pas étonné non plus. L’année dernière, je ne faisais que de répéter qu’on avait un groupe de qualité. Je n’ai pas lâché ce discours malgré nos résultats. On me prenait pour un fou car ça ne se passait pas bien. Je savais qu’avec la confiance, ça serait une toute autre équipe. On a su enchaîner des victoires en fin de saison alors que la pression était énorme. C’est là que tu te rends compte qu’en fait on est une grosse équipe. 

Et cet été, le groupe a très peu changé… 

Oui, ce sont les mêmes joueurs et on est bien au classement (9e) et on va jouer la finale de la Coupe de France. Bizarrement, on ne me prend plus pour un fou. La confiance chez les footballeurs fait tout, c’est le plus important pour être bon. Là-dessus, le coach Kombouaré a infusé sa mentalité. Grâce à tout ça, ça donne ce qu’on fait cette saison. 

Pour en revenir au match du 7 mai, pour vous, la finale va commencer quand exactement? 

Tout va débuter quand on va être dans le couloir. La bonne pression va arriver à ce moment-là. J’attends de voir ce stade… J’aime ce genre de pression. Je n’ai jamais joué devant 80000 personnes. Il ne faut surtout pas jouer le match avant.  

Si vous êtes encore capitaine (comme lors de toute la compétition cette saison en l’absence de Lafont), vous allez présenter vos partenaires au président de la République… 

Oui, ce sont aussi des moments à vivre, ça va rester dans les mémoires. Il faut profiter de ces moments car ce n’est pas donné à tout le monde de faire une finale au stade de France. 

Vous allez lui dire quoi? 

"Bonjour, comment vous allez?" et ensuite, je vais présenter mes partenaires. Je connais par cœur mes coéquipiers. Je ne me tromperai pas non (rires).  

Une blague à Emmanuel Macron? 

(Rires) Je suis un peu réservé quand je ne suis pas dans mon élément. Je vais rester concentré et carré dans ce que je dois faire. 

Si vous êtes encore capitaine, ça sera à vous de lever le trophée… 

Je ne projette pas, mais je vais tout faire pour aller chercher ce moment-là. Il ne faut néanmoins pas y penser avant. 

Il doit y avoir une forte envie de marquer l’histoire du club? 

Dans tous les cas, on veut marquer l’histoire du club. Dès que je suis arrivé à Nantes [en 2019], j’ai pensé à ça. On fait partie de cette génération qui a ramené le FCN en finale et maintenant on veut aller au bout et rentrer dans l’histoire du FC Nantes. 

Nice s’est imposé deux fois en championnat contre vous cette saison. Les Niçois ont-ils un avantage sur vous? 

La pression est plus sur eux. Ils sortent de deux victoires. Mais, nous, on va être revanchards et on va vouloir gagner le match le plus important des trois. Vu leur position au classement, ils vont être favoris. 

Vous êtes le tireur de penalties à Nantes. Vous tirez toujours en force plein centre… 

On me l’a dit. Le plus important c’est que ça rentre non? Je ne vais pas tout vous dire. J’ai tjrs eu cette faculté à rentrer dans le duel avec le gardien. 

Savez-vous que lors de la dernière finale de Coupe de la Ligue du FCN, Mickaël Landreau avait manqué sa Panenka lors des tirs au but? 

Oui je sais. Il a eu le cran de le faire. C’est énorme de faire ça lors d’une finale. S’il la met, tout le monde dit chapeau, malheureusement, il ne l’a pas mise. Zidane l’a bien réussie en finale de la Coupe du monde. Pour moi, c’est comme s’il avait choisi un côté et que le gardien était parti du bon côté. La Panenka, tu décides de la mettre au milieu… Mickaël Landreau, ce soir-là, a fait un choix, c’est le gardien qui a bien joué le coup. 

Vous seriez capable de le faire? 

Il ne faut jamais dire jamais. Pour faire ça, il faut en avoir dans la tête… 

On dit que vous pourriez quitter Nantes cet été. Une Coupe d’Europe pourrait-elle vous inciter à rester? 

Je n’ai pas fait de choix encore. C’est sûr que ça va compter, mais la décision sera prise avec la direction. C’est vrai qu’une Coupe d’Europe avec Nantes, ça peut être quelque chose de fort, mais ce sont des choses à voir en fin de saison et pas maintenant.

Propos recueillis par David Phelippeau