Coupe du monde 2022: l'équipe d'Australie critique les "souffrances" liées à l'organisation du Mondial

L'équipe nationale de football d'Australie s'est émue jeudi des "souffrances" qui ont accompagné l'organisation de la Coupe du monde au Qatar, devenant ainsi la première équipe qualifiée pour la compétition à critiquer ouvertement le pays hôte.
"Nous reconnaissons les progrès significatifs et les réformes législatives qui ont eu lieu au Qatar ces dernières années pour reconnaître et protéger les droits des travailleurs et nous encourageons tous les acteurs à poursuivre dans cette voie des réforme, a écrit la Fédération australienne de football dans un communiqué publié ce jeudi. Toutefois, nous avons également appris que le tournoi a été associé à la souffrance de travailleurs migrants et de leurs familles et cela ne peut être ignoré."
>> Toutes les infos sur la Coupe du monde 2022 au Qatar
Des avancées "incohérentes" au Qatar
Premier adversaire de l'équipe de France lors du tournoi disputé du 20 novembre au 18 décembre, la sélection australienne a tenu a ensuite accompagné son texte d'une vidéo où 16 joueurs de Graham Arnold prennent la parole sur les droits des travailleurs étrangers au Qatar.
"Ces deux dernières années, nous nous sommes consacrés à comprendre et mieux connaître la situation au Qatar, ont expliqué les joueurs des Socceroos. Nous ne sommes pas des experts mais nous avons écouté des groupes tels qu'Amnesty International et la Fifa [...] et plus important, des travailleurs étrangers au Qatar."
Les joueurs australiens, qui défieront les Bleus le 22 novembre (20h heure grançaise) à Doha ont poursuivi leur prise de position en mentionnant les réformes lancées par les autorités qataries sur les conditions de travail dans le pays mais estiment que ces changements sont "incohérents" et pourraient être améliorés.
Le Qatar lutte contre le bashing
Depuis que la Fifa a attribué le Mondial au Qatar en 2010, le premier pays arabe à organiser l'événement est critiqué à propos du traitement des personnes LGBT mais aussi des travailleurs étrangers et des femmes ou encore de la climatisation de sept de ses huit stades.
Des organisations de défense des droits humains comme HRW et Amnesty International ont appelé le Qatar et la Fifa à créer un fonds d'indemnisation pour les ouvriers victimes des chantiers du Mondial, doté de 440 millions de dollars, soit l'équivalent des dotations sportives promises aux 32 sélections alignées.
Le Qatar affirme de son côté avoir mené de nombreuses réformes ces dernières années. Face au nombreuses contre le Qatar depuis plusieurs semaines ou mois, l'émir Tamim ben Hamad Al Thani a même pris la parole pour défendre les initiaves lancées dans son pays ces dernières années. Le souverain qatarien a regretté publiquement que l'émirat "soit la cible d'une campagne de critiques sans précédent"