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Coupe du monde 2022: Le Graët refuse le "Qatar bashing" mais regrette ses propos sur les ouvriers

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Noël Le Graët accordé un entretien au journal Le Parisien et y a abordé les différentes polémiques autour de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Le président de la FFF a refusé de faire dans la démagogie en critiquant le pays hôte mais a reconnu une maladresse après ses propos sur les conditions de travail des ouvriers avant le Mondial.

A moins d’un mois du début de la Coupe du monde 2022 (20 novembre-18 décembre), le Qatar fait encore l’objet de nombreuses critiques en France et dans le monde. A tel point que l’émir a lui-même dû prendre la parole pour défendre son pays. Face aux polémiques et appel au boycott, Noël Le Graët a réaffirmé la position officielle de la Fédération française de football. Le patron de l’instance refuse de rejoindre cette vague anti-Qatar avant le Mondial.

"La Coupe du monde peut être un vecteur de progrès dans un contexte où la question des droits sociaux et humains doit évidemment progresser, a estimé le dirigeant tricolore lors d’un entretien accordé au journal Le Parisien. En même temps, je ne verserai pas dans le 'Qatar bashing'. Je suis très loin de défendre tout ce qui s’y fait, mais c’est trop facile de hurler aujourd’hui sur ce pays. Il fallait le faire en 2010 au moment de sa désignation. Maintenant, c’est trop tard."

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"Ne comptez pas sur moi pour faire le démago"

Président de la FFF, Noël Le Graët espère voir l’équipe de France défendre avec succès son titre acquis en 2018 lors du tournoi organisé à Doha. Outre, des moments d’échanges sur la question sociale pour le groupe de Didier Deschamps, le dirigeant a rappelé que son organisation surveillerait les choses lors de son séjour dans le Golfe.

"Tout n’est pas parfait au Qatar, évidemment, il y a sans aucun doute de nombreux progrès à accomplir. La FFF est et sera vigilante à son niveau concernant le respect des droits sociaux et humains mais dans son périmètre, la limite de ses attributions, de ses compétences… C’est la moindre des choses, ce sont nos valeurs, a encore estimé l’ancien maire de Guingamp. Mais ne comptez pas sur moi pour faire le démago… Si vous faites la liste des 211 pays affiliés à la Fifa, il y en a de très nombreux parmi eux où la notion du droit est très éloignée de la nôtre ou de celle en vigueur en Europe. Je ne le cautionne pas, je peux le déplorer, mais je dresse seulement ce constat. Grâce à la Coupe du monde, le Qatar progressera un peu plus vite."

Le Graët regrette une "maladresse" sur les migrants

Lui-même critiqué après des propos sur les travailleurs au Qatar jugés trop légers et déconnectés de la réalité, Noël Le Graët a défendu la vigilance de la FFF sur cette question. Toutefois, le dirigeant a reconnu avoir eu des mots maladroits mais ne veut pas que l’on ne retienne que cela.

"C’est une vraie maladresse, j’en conviens. Mais réduire ma position sur le sujet à cette petite phrase n’est pas juste, a regretté le président de la Fédération française de football. Encore une fois, je ne ferme pas les yeux et je ne cautionne pas la réalité sociale ou des droits de l’homme qui doivent progresser au Qatar."

Et de répondre aux critiques directs de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, contre lui: "Je peux comprendre sa réaction à cette phrase mais mon discours a été de condamner et j’ai dit que nous allions agir, ce que nous avons fait. C’est curieux d’avoir à se défendre d’être humain quand on vient d’où je viens et que l’on a fait ce que j’ai fait."

Jean-Guy Lebreton