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Coupe du monde 2022: pourquoi le Portugal tremble avant son barrage contre la Turquie

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Le Portugal accueille la Turquie ce jeudi à Porto (20h45), en barrage de la Coupe du monde 2022. Une demi-finale sans filet pour l’équipe de Cristiano Ronaldo, en plein doute et privée de nombreux titulaires. De quoi faire naître un vent d’inquiétude en terre lusitanienne.

La boule au ventre. De Braga à Faro, en passant par Lisbonne, Coimbra ou Villa Nova de Gaia, le pays s’est réveillé avec les jambes fébriles. Balayé par un vent d’inquiétude. Le Portugal a rendez-vous avec la Turquie, ce jeudi (20h45), en barrage de la Coupe du monde 2022. Une demi-finale sans filet programmée au stade du Dragon, l’antre du FC Porto (environ 50.000 places).

"Interdiction d’échouer", résume la Une du quotidien A Bola. Les partenaires de Cristiano Ronaldo doivent absolument l’emporter pour espérer voir le Qatar en fin d’année. En cas de succès, ils affronteront mardi le vainqueur du match entre l’Italie et la Macédoine. Dans une finale irrespirable. Mais à l’heure d’aborder ce rendez-vous capital, les joueurs de Fernando Santos ne sont pas dans les meilleures dispositions. Loin de là.

Une cascade de blessés

Le Portugal ne pourra pas compter sur un effectif au complet pour ce premier match couperet. De nombreux cadres manquent à l’appel. Ruben Dias (Manchester City) souffre des ischio-jambiers, Renato Sanches (Lille) est touché à la cuisse et Nelson Semedo (Wolverhampton) a mal au tendon. Ruben Neves (Porto) et Anthony Lopes (Lyon), qui évolue comme doublure de Rui Patricio, sont également à l’infirmerie. Une hécatombe aggravée par le test positif au Covid-19 de Pepe (Porto), qui a été remplacé par le Lillois Tiago Djalo. De quoi perturber sérieusement les plans de la huitième nation mondiale, qui se présentera avec une défense expérimentale contre la Turquie.

Une équipe dans le doute

Si la Seleçao das Quinas en est là, c’est que le job n’a pas été fait ces derniers mois. Les Portugais ont terminé deuxièmes de leur groupe lors des éliminatoires du Mondial 2022, derrière la Serbie. Et ils restent sur deux sorties sans victoire, en Irlande (0-0) et contre les Serbes (1-2). Ce dernier match a d’ailleurs laissé des traces dans les têtes. A voir à quel point le traumatisme est profond.

Lors de l’Euro 2021, les coéquipiers de Bruno Fernandes avaient déjà affiché un visage décevant. Hormis leur entrée en lice contre la Hongrie (3-0), ils n’ont pas remporté le moindre match lors de la compétition organisée aux quatre coins du continent. Logiquement battus en huitièmes de finale par la Belgique (0-1), les vainqueurs de l’Euro 2016 (victoire 1-0 contre la France en finale) sont sortis sans gloire. Sans faire honneur à leur statut de tenant du titre. Dans ce contexte, la place sur le banc de Fernando Santos (en poste depuis 2014) apparaît de plus en plus instable…

Un moment historique pour Ronaldo

A 37 ans, Cristiano Ronaldo est toujours le chef de file de la sélection. Et il compte bien disputer une nouvelle Coupe du monde au Moyen-Orient. Ce serait la cinquième de sa carrière. Il égalerait ainsi le record co-détenu par Lothar Matthäus (Allemagne), Gianluigi Buffon (Italie), Rafael Marquez (Mexique) et Antonio Carbajal (Mexique). En espérant faire mieux qu’en 2006, lorsqu’il avait atteint les demi-finales (défaite 1-0 contre la France). Sa plus belle épopée dans la compétition.

Avec son statut de joueur le plus capé (184 sélections), celui de meilleur buteur (115 buts) et ses cinq Ballon d’or, CR7 est un mythe dans son pays. Le plus grand footballeur portugais de l’histoire. Autant dire que personne n’a envie de le priver d’un baroud d’honneur l’hiver prochain. De quoi ajouter une pression supplémentaire sur les épaules de ses partenaires, sachant que le Portugal n’a plus raté un Mondial depuis 1998…

La Turquie va un peu mieux

C’est peut-être la plus grosse déception du dernier Euro. Totalement méconnaissable, la Turquie a proposé un spectacle affligeant l’été dernier. Battus trois fois par l’Italie (3-0), le pays de Galles (2-0) et la Suisse (3-1), les coéquipiers de Burak Yilmaz ont terminé à la dernière place du groupe A. Sans marquer le moindre point et en ne proposant quasiment rien sur le rectangle vert, ni dans le jeu, ni dans l’attitude. Une débâcle très mal vécue par leurs supporters, qui ont manifesté leur mécontentement les semaines suivantes.

Après une nouvelle claque reçue aux Pays-Bas (6-2), durant les éliminatoires du Mondial 2022, le sélectionneur Senol Gunes a été remplacé par Stefan Kuntz fin septembre. Et depuis son intronisation, la Turquie n’a plus perdu. Sous les ordres de l’ancien coach de l’équipe d’Allemagne Espoirs, la 39e nation au classement Fifa a enchaîné trois victoires (Lettonie, Gibraltar, Monténégro) et nul (Norvège). Face à des formations limitées, certes, mais avec un contenu encourageant. De quoi inciter le Portugal a la plus grande méfiance.

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport