
Equipe de France: plongée au coeur de la "forteresse" des Bleus au Qatar
C'est là où tout se passe, tout se décide. Utilisé en temps normal par le club d'Al Sadd, le stade Jassim-Bin-Hamad est un magnifique complexe sportif de 13.000 places situé à cinq kilomètres de l’hôtel de l’équipe de France, dans l’ouest de Doha.
Depuis deux semaines, les champions du monde ont pris leurs quartiers dans cette enceinte posée en plein cœur d’un quartier résidentiel. L’entrée des médias jouxte un petit centre commercial composé de plusieurs bars et restaurants. A l’opposé, un énorme parking, où repose le bus officiel du club d’Al Sadd. Derrière les buts, des résidences modernes mais sans le luxe qui caractérise le Qatar. Le décor représente un quartier typique du Moyen-Orient, sans extravagance. Dans cette zone, il ne faut surtout pas chercher l’agitation. C’est calme, très calme. Les grandes tours de West Bay, à l’est de Doha, laissent place à des petites maisons souvent décorées avec des drapeaux de toutes les sélections du Mondial 2022.


C’est dans ce "bunker" des temps modernes que Didier Deschamps peaufine son équipe pendant la compétition. Depuis l’arrivée des Bleus, le 16 novembre, l’enceinte a été ouverte une fois pour accueillir les supporters. L’autre partie du temps, la séance se déroule sous les yeux de la presse. Même si des expatriés essayent d’apercevoir Mbappé, Varane et consorts à travers les petites fentes autour du stade. A quelques mètres du centre d’entraînement des Bleus se trouve celui du Japon, dans un stade bien moins moderne.
Une présence médiatique forte
En fin de journée, quand le soleil tombe sur Doha, c’est à ce moment-là que le quartier connaît une petite agitation. Les minettes des caméras s’allument devant l’entrée des médias, avec interdiction de filmer les contrôles de sécurité. Les journalistes réalisent leurs directs avant de prendre place dans le très grand "Media Center" déployé par la FFF. Toutes les sélections ne logent pas les journalistes à la même enseigne, mais celui-là, c’est du confort.

Dans une grande salle, d’habitude réservée aux matchs de basket, les joueurs de l’équipe de France défilent face aux médias lors des conférences de presse. Une grande estrade est positionnée pour les caméras, juste devant, des places pour les journalistes. Avant d’entrer dans la salle en milieu d’après-midi, le soleil est encore debout, après les conférences, la nuit a déjà gagné du terrain.
A l’intérieur de l’enceinte, la qualité de la pelouse saute aux yeux. C’était l’un des critères de Didier Deschamps pour la sélection du centre d’entraînement. Les jardiniers s’activent après chaque séance des Bleus. La devanture des tribunes est recouverte aux couleurs de l’équipe de France. Dans le coin droit, face à la tribune principale, la sortie des vestiaires. L’enceinte est totalement fermée et abrite quatre grandes tours à chaque extrémité, comme un château fort.
Une sécurité maximale
La particularité de cette enceinte se résume en un mot: "forteresse". Si les journalistes souhaitent des informations sur les huis clos, ça ne sera pas pour cette compétition. L’enceinte est étroitement surveillée lors des sessions à huis clos. Autour du stade, les grillages aux couleurs de la FIFA empêchent les intrusions, ils sont très hauts avec des gardes juste derrière. Les accès à l’enceinte sont étroitement surveillés, des bâches noires ont même été installées sur les vitres qui possèdent une vue sur le stade. Dans les tribunes, de nombreuses caméras de vidéo-surveillance sont présentes, permettant de voir si tout le monde est bien sorti du stade avant le début de la session d’entraînement.
Des agents de sécurité sont aussi présents en nombre dans les gradins et à l’extérieur de l’enceinte. Dans des tenues de la police du tournoi, aux couleurs du Qatar, certains parlent parfaitement le Français. D’autres sont équipés d’un drone pour la surveillance autour des Bleus (c’est courant au Qatar). L’équipe de France possède aussi son propre service de sécurité qui permet une coordination optimale avec les autorités locales.
Deschamps veut garder ses secrets, le moment à risque arrive aux J-1 des matchs de l’équipe de France. Lorsque le sélectionneur met en place sa composition du lendemain. A ce moment-là, c’est la FIFA qui gère l’organisation au centre d’entraînement des Bleus. Quinze minutes des entraînements sont ouvertes à la presse avant l’évacuation. Les médias sont reconduits très rapidement vers la sortie, il ne faut oublier personne. Au calme, la mise en place débute alors qu’à l’extérieur les croisades entre journalistes et agents de sécurité vont bon train. Un "bunker" stratégique parfaitement choisi.