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Le Quotidien de la Réunion boycotte de la Coupe du monde 2022: son rédacteur en chef s'explique

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Le Quotidien de la Réunion est récemment devenu le premier média français à annoncer son boycott pour la Coupe du monde. Invité de BFMTV, son rédacteur en chef Kévin Bulard en donne les raisons et les conséquences à venir.

Entre ses valeurs et l’aspect économique, le Quotidien de la Réunion a choisi. Ce mardi, le journal local a annoncé son boycott de la Coupe du monde au Qatar en raison "des atteintes intolérables à la dignité, aux libertés humaines, aux minorités, à la planète" en titrant la une de son édition du mardi 13 septembre par un "Sans nous".

"Est-ce qu’on va rester assis dans nos canapés, regarder nos télés, célébrer les victoires en sachant que dans ces stades des milliers de personnes sont mortes?"

Joint par BFMTV, Kévin Bulard, rédacteur en chef du média, explique les choix de cette décision forte. "Le chef du service des sports s’est posé la question, apprend-il. Comment est-ce qu’on va pouvoir couvrir cette Coupe du monde? Est-ce qu’on va rester assis dans nos canapés, regarder nos télés, célébrer les victoires en sachant que dans ces stades des milliers de personnes sont mortes? C’est compliqué. La question du boycott est venue très rapidement. Elle a été validée par la direction, la rédaction en chef et le chef du service des sports. Ensuite, elle a été présentée aux salariés du quotidien. Comme la parole est libre au quotidien, il y a eu un débat, les gens ont pu s’exprimer librement. Il y a eu des réticences".

Avant de revenir sur les conséquences qui s’annoncent pour le Quotidien de la Réunion. "La presse est en crise, c’est compliqué, rappelle Bulard. Ça va nous coûter de l’argent parce qu’on va vendre certainement moins de journaux. Ça va nous coûter de la publicité puisque tous les gens qui veulent vendre des téléviseurs ou des produits en rapport avec la Coupe du monde, on va perdre ces budgets-là. On sort d’un redressement judiciaire, donc il y a des interrogations légitimes du personnel sur l’impact que cela pourrait avoir. C’est difficile à chiffrer".

"La question de l'argent, on l'a rapidement mise de côté"

Mais il se montre tout de même fier de son choix, qui a suscité de nombreuses réactions positives. "La question de l’argent, on l’a assez rapidement mise de côté, explique-t-il. On s’est dit qu’on va d’abord porter nos valeurs. On a la surprise d’avoir aujourd’hui un immense élan de sympathie. Ce capital sympathie, on ne peut pas le mesurer en terme d’argent mais c’est très important pour nous qu’on puisse être acteur et porter ces valeurs".

JAu