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Agressé par le père d'un joueur adverse et soutenu par Donnarumma, un jeune gardien finalement suspendu un an pour avoir déclenché la bagarre

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Agressé par le père d’un joueur adverse lors d’un match, un jeune gardien italien avait reçu des marques de soutien de Gianluigi Buffon ou Gianluigi Donnarumma, qui l’avait même invité au centre d’entraînement. Il a finalement été suspendu un an pour voir déclenché la bagarre.

L’affaire a provoqué l’émoi jusqu’à la sélection italienne. Âgé de 13 ans, Thomas Sarritzu, jeune gardien du club de Volpiano Pianese, a été frappé par le père d’un adversaire, dimanche dernier à la fin d’un match contre le CSF Carmagnola lors d’un tournoi de jeunes. Les faits se sont produits au coup de sifflet final quand une bagarre a éclaté dans le rond central avant l’intervention de l’adulte assénant un coup de poing au gardien de Volpiano avant de le projeter au sol et de le frapper à plusieurs reprises.

La Fédération retire son invitation au jeune gardien

Hospitalisé, l’adolescent s’est vu diagnostiquer une grave contusion à la pommette et une fracture de la malléole. L’agression a provoqué une vive émotion dans le monde du football italien, jusqu’à la sélection. Gianluigi Donnarumma, n°1 de la Nazionale, l’a même invité à au centre d’entraînement de la sélection, à Corveciano. "Nous voulons envoyer un message à Thomas: nous condamnons toute forme de violence et nous l'attendons à Coverciano", a lancé l’ancien Parisien en conférence de presse.

Gianluigi Buffon, légende du football italien désormais chef de la délégation des Azzurri, a aussi téléphoné au jeune homme. "N’abandonne pas, nous sommes avec toi", lui aurait-il dit. Mais la lecture de l’agression - si elle reste violente et évidemment condamnable – a quelque peu changé ces dernières heures avec l’émergence d’une vidéo relatant les faits. Sur celle-ci, on y voit le jeune gardien frapper une première fois un joueur adverse avant de lui asséner de nombreux coups.

Et la sanction n’a pas tardé. Jeudi, un juge sportif a infligé une suspension d’un an au jeune joueur "pour avoir adopté, à la fin du match, un comportement violent et antisportif en déclenchant une bagarre et en frappant à coups de poing et de gifles le flanc et le dos d'un joueur adverse allongé sur le terrain", indiquent les juges. "Ce comportement a donné lieu à un nouvel acte de violence commis par une personne non inscrite sur la liste, entrée arbitrairement et indûment sur le terrain."

"La peur et l'instinct m'ont poussé à faire quelque chose que je ne referais plus jamais"

Un joueur de Carmagnola a également été suspendu "pour avoir, à la fin du match, adopté un comportement violent et antisportif en participant activement à une bagarre déclenchée par son adversaire, frappant à son tour un joueur de l'équipe adverse à l'arrière de la tête. Ce comportement a accru l'animosité des personnes présentes sur le terrain, encourageant l'entrée sur le terrain d'une personne ne figurant pas sur la liste de l'équipe". Enfin, une suspension de six mois a été prononcée contre le père du gardien Thomas Sarritzu, dirigeant de Volpiano-Pianese, "pour avoir, en tant que représentant du club, au lieu d'intervenir pour calmer la tension, adopté un comportement violent en frappant une personne ne figurant pas sur la liste de l'équipe, qui est entrée sur le terrain".

Face à cette décision, la Fédération italienne a décidé de retirer l’invitation au jeune gardien pour rencontrer les joueurs de la sélection nationale, selon la Gazzetta dello Sport. Son agresseur n’est pas concerné par les sanctions sportives mais pourrait l’être devant la justice pénale. Dans une interview à la Gazzetta dello Sport, il a confié avoir regretté son geste commis après avoir bondi des tribunes vers le terrain.

"J'ai agi pour protéger mon fils sur le terrain, mais ce n'est pas l'exemple que je voulais lui donner", a-t-il déclaré. "La violence doit toujours être condamnée. Toujours, quelle que soit son origine: quand on est parent, malheureusement, dans certaines situations, on perd la lucidité quand on voit son enfant en danger. J'ai vu mon fils au sol, frappé par plusieurs adversaires: j'ai eu la perception d'un acte violent à son encontre, et non d'une simple altercation sportive. À partir de là, comme je l'ai déjà dit, la peur et l'instinct m'ont poussé à faire quelque chose que je ne referais plus jamais."

NC