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TOUT COMPRENDRE - La Fifa sous haute pression pour l'exclusion de la Russie de la Coupe du monde 2022

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Face à la guerre, le monde du sport a montré sa capacité à agir vite et fort, en isolant la Russie et ses athlètes. Mais, comme on pouvait s’y attendre, la Fifa du très contesté Gianni Infantino n’a pas affiché la même vigueur au moment de se positionner dans ce conflit armé déclenché par la Russie. Une attitude qui tranche avec la fermeté attendue par plusieurs pays, alors que les barrages pour le Mondial 2022 approchent. Et que la Russie est concernée.
  • Pourquoi la Russie est-elle mise au ban des nations sportives

Jeudi dernier, le président russe Vladimir Poutine a lancé une offensive de grande ampleur en Ukraine. Une invasion pure et simple d’un pays voisin que le Kremlin considère lui comme une action de libération visant à "dénazifier" l’Ukraine et à protéger les populations russophones. Une rhétorique habituelle qui ne trompe pas grand-monde, et surtout pas les démocraties occidentales, lesquelles ont déjà décidé de lourdes sanctions financières contre Moscou, dont les premiers effets sont apparus lundi.

>> Guerre en Ukraine: les conséquences sur le sport en direct

Face à cette mobilisation des Occidentaux qu’il n’avait pas anticipé aussi forte, semble-t-il, et alors que les forces sur le terrain se heurtent à la résistance des Ukrainiens, Vladimir Poutine a ordonné dimanche de "mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte", ce qui concerne les forces nucléaires, invoquant "les déclarations belliqueuses de l'Otan" et les sanctions "illégitimes" imposées à la Russie.

En l’espace de quelques jours seulement, l’escalade est vertigineuse. La guerre a changé de nature en un claquement de doigts, la Russie n’hésitant plus désormais à brandir la menace, à ne surtout pas prendre à la légère, d’une guerre nucléaire qui décimerait le monde connu.

  • Le sport russe sur la touche, Poutine persona non grata

Compétitions déplacées, refus de nations européennes d'affronter la Russie, sportifs déclarés persona non grata, sponsors effacés ou remis en cause: l'invasion russe en Ukraine a eu des conséquences lourdes sur le sport professionnel. Basket, volley, foot, sports automobiles, escrime, ski, biathlon, boxe… et tant d’autres encore.

Pas un sport n’a été épargné par les sanctions prises à l’égard de la Russie, d’une ampleur inédite. Judoka accompli, le président russe Vladimir Poutine a été suspendu dimanche de son statut de président honoraire et ambassadeur de la fédération internationale de judo, a annoncé la FIJ.

  • Les demi-mesures de la Fifa

Loin de répondre aux exigences de fermeté qui s’imposent naturellement en pareilles circonstances, la Fifa a seulement commandé à la Russie de jouer sous bannière neutre et de jouer ses rencontres à domicile hors de son territoire. Pas suffisant aux yeux de la Suède, de la République tchèque et de la Pologne. Ces pays n’ont pas tardé à réagir, dénonçant l’inertie de la Fédération internationale. Si l’hymne et le drapeau russe sont aussi bannis des compétitions internationales, la Fédération suédoise espérait davantage de courage et de fermeté, à l’instar de la Pologne.

La Pologne refuse de rencontrer le 24 mars à Moscou la Russie en barrage du Mondial 2022 (du 24 au 28 mars) "peu importe le nom de l'équipe", a-t-elle répété dimanche, disant ne pas vouloir participer à un "jeu d'apparences". Adversaires potentiels des Russes au match suivant, les Suédois et les Tchèques ont aussi maintenu dimanche leur refus de rencontrer la Russie. La Fifa n'a pas exclu la possibilité de prendre "des mesures additionnelles" en fonction de l'évolution de la situation internationale. Comme l'exclusion de la Russie de la Coupe du monde 2022 ?

  • Mondial 2022: vers une exclusion de la Russie ?

La Fédération française de football a été l’une des premières instances internationales à trancher cette épineuse question de la présence russe au Qatar l’hiver prochain. Au cours d’une interview accordée au Parisien, le patron du foot français n’a pas tourné autour du pot. Noël Le Graët dit pencher "pour une exclusion de la Russie".

"Le monde du sport, et en particulier du football, ne peut pas rester neutre. Je ne m’opposerai certainement pas à une exclusion de la Russie", a lancé le boss du football français, dont l’équipe est championne du monde en titre. La Fédération anglaise a pour sa part annoncé dans la soirée de dimanche qu’elle boycotterait tous les matches contre la Russie dans "un futur proche" sans mentionner le Mondial 2022.

https://twitter.com/qmigliarini Quentin Migliarini Journaliste RMC Sport