Crise à la FFF: "Il faut qu'il assume", l’agente Sonia Souid maintient ses accusations face aux attaques de Le Graët

L'agente de joueurs Sonia Souid se défend face au camp Le Graët. L’agente de joueuses, qui accuse l'ex-président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët, maintient avoir "ressenti une forme de harcèlement" de la part du dirigeant. Elle assure ne pas avoir téléguidé contrairement à ce que clame Le Graët et ses avocats depuis la démission du dirigeant de ses fonctions à la FFF, mardi.
"Entendre que mon témoignage était un ‘coup monté’, ça me fait très mal, s’est-elle émue auprès de l’AFP. Qu'est-ce que j'ai à gagner dans l'histoire? A part de risquer de compromettre ma carrière, ma réputation? Parler d'un sujet qui m'a meurtri, qui a atteint ma dignité, cela n'a été que douleur et souffrance."
"J'ai subi une forme de harcèlement, il faut qu'il assume"
Début janvier, le témoignage de Sonia Souid à visage découvert auprès de BFMTV et de l’Equipe avait fragilisé le dirigeant de la FFF, déjà visé par un audit diligenté par le ministère des Sports. Elle dénonçait l'attitude insistante de Le Graët au téléphone ou durant des rendez-vous professionnels. Son audition par les inspecteurs a conduit ces derniers à effectuer un signalement pour "outrage sexiste", et une enquête pour harcèlement moral et sexuel a été ouverte le 16 janvier.
Mardi, Noël Le Graët a balayé les accusations de l'agente auprès du Monde et de L'Equipe, la taxant de "témoin miraculeux" et estimant qu'elle n'avait "rien à faire dans cet audit". Ce mercredi, Me Thierry Marembert, son avocat, a insisté sur cette ligne de défense auprès de BFMTV. "Les enquêteurs ont mené leur mission et ont convoqué Noël Le Graët à la fin de celle-ci en lui disant: ‘on n’a rien trouvé contre vous’, a-t-il explliqué. Ce jour, miraculeusement, un témoin (l’agente Sonia Souid, ndlr) sort du bois et, dans un plan com organisé par quelqu’un qui est aussi une partie au dossier, vient dire: ‘il m’a mal parlé et m’a dit des choses que j’ai mal ressenties’."
Un tacle à la Fifa pour avoir maintenu Le Graët
"Tous ceux qui me connaissent savent que personne ne peut me téléguider, rétorque Sonia Souid. Oui Noël Le Graët a eu des comportements très inappropriés. Ce que j'ai dit aux inspecteurs, c'est qu'effectivement, ce que j'ai ressenti est une forme de harcèlement. J'ai subi une forme de harcèlement. Il faut qu'il assume. Evidemment qu'on a préparé cette sortie. J'étais la première à parler, il fallait trouver le timing pour qu'elle soit audible. J’ai porté un poids pendant des années."
Quant à sa légitimité à s'exprimer dans le cadre de l'audit, elle brandit sa carte d'agente sportive délivrée par la FFF: "Oui, Noël Le Graët était bien mon président", dit-elle. L'avocat de Le Graët, Thierry Marembert, a assuré mardi sur France 5 que Noël Le Graët avait simplement "essayé de fréquenter (Mme Souid) intellectuellement, pas sexuellement". "Qui fréquente les gens intellectuellement après avoir bu trois bouteilles?", répond Sonia Souid, évoquant des invitations multiples à dîner d'un dirigeant "très habile" et "qui laisse peu de traces".
Sonia Souid a également interpellé la Fifa pour avoir maintenu Noël Le Graët à son poste de délégué du président Gianni Infantino à Paris. "Je pose la question à Gianni Infantino: quel message envoyez-vous aux victimes de racisme, d'homophobie, de sexisme?", lance-t-elle. "L'instance suprême qu'est la Fifa devrait appliquer la politique de la tolérance zéro", ajoute l'agente.