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Deschamps : "La progression de Griezmann doit se voir"

Didier Deschamps

Didier Deschamps - AFP

La dynamique brésilienne, la saveur d’un choc contre la Seleçao, Benzema, Dunga, Griezmann, les systèmes de jeu… Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus, a balayé de nombreux sujets ce mercredi lors de sa conférence de presse à la veille du match amical de gala entre la France et le Brésil (jeudi 21h).

Quel Brésil face à la France ?

« Ils sortent d’une Coupe du monde dont on ne peut pas dire non plus qu’elle a été ratée. Une Coupe du monde réussie pour le Brésil, c’est être champion du monde, surtout chez eux. Mais ils ont quand même été en demi-finales. Après, le score face à l’Allemagne (1-7, ndlr) peut être traumatisant. Mais cette équipe a pas mal changé. Il doit rester huit ou neuf joueurs (huit dans ce groupe et neuf avec David Luiz absent sur blessure, ndlr) qui étaient à la Coupe du monde. Ils restent sur une série de matches impressionnante, avec pratiquement la même équipe sur les six matches, un système identique et beaucoup de qualité. Le quatuor offensif qui a l’habitude de jouer, Oscar, Neymar, Willian et peut-être Firmino ou Luiz Adriano, a de la vitesse, de la technique, de la percussion. Après, il y a un autre bloc, avec les deux milieux et les quatre défenseurs, qui est là pour stabiliser. Ils ont un objectif au mois de juin (la Copa America, ndlr) et sur ce qu’ils font lors des six derniers matches, que j’ai vus, ils font beaucoup de très, très bonnes choses. »

France-Brésil, toujours le même frisson ?

« Oui, car c’est une affiche prestigieuse. Le Brésil, ça parle à tout le monde. C’est la terre du football. On l’a vu lors de la Coupe du monde là-bas. Il y a beaucoup de passion, de ferveur. Le footballeur brésilien est très coté dans tous les championnats. Il n’y a pas que des grands techniciens, il y a aussi de très bons défenseurs et de très bons milieux, mais ce sont toujours des joueurs qui ont marqué l’histoire du football européen et mondial. Et si on parle d’histoire, ils sont cinq fois champions du monde. Ça reste une référence. Après, dans ces quatre confrontations auxquelles j’ai participé comme joueur ou sélectionneur, ça s’est plus ou moins bien passé. La dernière, en 2013, était très compliquée (0-3). Il est intéressant d’avoir cette adversité-là en face de nous. Evidemment, on va être dans la difficulté. Dans notre objectif par rapport à l’Euro 2016, c’est une bonne chose de rencontrer les meilleures nations et le Brésil en a toujours fait partie. »

Un Benzema encore en progrès ?

« Il est à un très bon niveau depuis un bon moment. Ce n’est pas que cette saison, la saison dernière aussi. Après, qu’il ait à améliorer certaines choses… Karim est quelqu’un qui ne se repose pas sur ce qu’il a bien fait, toujours en recherche de pouvoir s’améliorer. C’est un compétiteur. Il a toujours une marge de progression mais il est épanoui, ça se voit et ça se ressent. C’est quelqu’un qui est très influent et très efficace au Real Madrid comme en équipe de France. »

L’ascension de Griezmann à l’Atletico Madrid

« Vous en parlez un peu trop à mon goût. Il a parfois tendance à être un peu la tête… (il lève les yeux au ciel avec un sourire, ndlr)… donc je vais lui mettre un petit peu… (il fait un geste de la main vers le bas) C’est très bien. Il a franchi des étapes. Il était dans un bon club à la Real Sociedad mais là il a des exigences plus relevées. Ça n’a pas été simple mais aujourd’hui, il est plus complet, efficace. Il a aussi beaucoup de concurrence. Il continue sa progression et elle doit se voir aussi avec l’équipe de France. »

Installer un système ou poursuivre les expérimentations ?

« On sera amené à changer de système d’un match à l’autre pour voir différentes associations, pour que je puisse avoir différentes réponses et la palette de choix la plus large possible en compétition. Je n’ai pas dit que je ferai des expérimentations jusqu’à l’Euro. Mais on ne va pas rester figés dans un système. Tout dépend aussi des joueurs que je veux mettre, il y a des systèmes qui correspondent mieux aux uns ou aux autres. Et puis on ne sait jamais la différence entre les joueurs disponibles aujourd’hui et ceux que je sélectionnerai en mai 2016. Il y a des affinités techniques, voire parfois de la complicité, surtout avec ceux qui se connaissent plus. Je ne vais pas mettre de deadline. Forcément, quand on basculera dans l’année 2016, on se rapprochera un peu plus de la compétition. Mais aucun sélectionneur ne veut être prisonnier d’un système, que ce soit pour commencer ou en cours de match. Après, qu’il y ait un système qui convienne mieux à chaque équipe, c’est normal. »

Champion du monde en 1998 contre… Dunga

« Ça a été un très grand joueur pour le Brésil. Il doit avoir un meilleur souvenir de 1994, quand ils ont été champions du monde. 1998, ça s’est moins bien passé pour eux et beaucoup mieux pour nous. C’était un joueur très influent, le capitaine, et on jouait tous les deux au même poste. J’ai beaucoup de respect pour tout ce qu’il a fait en tant que joueur. C’était un élément très important de l’équipe du Brésil de ces années-là. Il a lui aussi basculé dans la carrière d’entraîneur avec un premier passage à la tête du Brésil pour la Coupe du monde 2010. J’ai eu l’occasion de le croiser avec plaisir, on a assisté au match PSG-Barcelone et il était juste derrière moi. Comme il parle italien, ça m’arrange pour communiquer avec lui car je ne parle pas portugais. »

La place de Thierry Henry dans l’histoire

« Je ne suis pas capable de mettre un curseur dans les meilleurs ou les plus mauvais. Thierry Henry fait partie des grands attaquants qui ont marqué l’histoire du football français et mondial. Ça a été un plaisir de le connaître et de jouer avec lui, même si c’était au tout début puisqu’il avait 18-20 ans quand il était avec nous pour la Coupe du monde 1998 et l’Euro 2000. Il a ensuite fait une longue route et une très, très belle carrière. C’était un grand buteur. Il avait son brevet avec sa spéciale, l’enroulé du pied droit au deuxième poteau. Sur tous les terrains où il est passé, et énormément à Arsenal, il a marqué l’histoire. »

la rédaction avec J.Re.