Équipe de France: novice avec les Bleus, Saliba réalise une première saison solide à l'OM

William Saliba nage dans le bonheur. Il aura fallu à l’OM une demi-saison à peine pour faire de ce joueur placardisé à Arsenal un international en puissance. Sur le Vieux Port de Marseille, ils sont sans doute nombreux, les supporters phocéens, curieux de connaître la réaction des dirigeants londoniens à l’annonce de la sélection du joueur dont ils n’ont jamais voulu. Tout juste était-il prêt à leurs yeux pour évoluer avec les U23.
Saliba a choisi l’OM pour se relancer cet été, dans un championnat qu’il connaissait déjà très bien pour y avoir porté le maillot de Saint-Etienne et de l’OGC Nice, où il avait déjà retrouvé des couleurs. L’ancien Stéphanois est depuis le joueur olympien le plus utilisé par Jorge Sampaoli (40 matches toutes compétitions confondues cette saison, dont 38 en tant que titulaire), preuve de la confiance aveugle que lui témoigne son entraîneur, au sein d’une équipe très mouvante dans son organisation tactique hybride.
Si la concurrence s’annonçait rude sur le papier avec Caleta-Car, Alvaro ou Balerdi, Saliba a mis tout le monde d’accord assez rapidement, s’imposant d’entrée comme le patron de l’arrière-garde olympienne. Quelques semaines seulement auront suffi à confirmer tout son talent déjà immense, même s’il dispose d’une bonne marge de progression. Ce qui semble assez logique à un âge où on a d’ordinaire encore tout à apprendre. Et ila envie d'apprendre. Soucieux de son hygiène de vie, bosseur à l'entraînement, Saliba a tout pour aller plus haut. C'est justement son souhait.
Longoria souhaite le conserver
Les critiques qui ont escorté les premiers couacs, entre bévue et marquage trop lâche, ont fait retomber sur terre ce joueur dont on oublie parfois qu’il n’a que 20 ans, en raison d’une maturité désarmante maintes fois soulignée. Mais l’intéressé est toujours resté très calme en dépit des louanges. Son propre capitaine, Dimitri Payet, l’a qualifié de "monstre" en début de saison. Et si l’hiver est pour lui plus difficile à vivre que l’automne - "Je suis très moyen en ce moment", reconnaissait-il le 9 mars -, William Saliba n’en reste pas moins un pion essentiel de la défense marseillaise.
Dans le placement et l’anticipation, William Saliba rappelle Raphaël Varane, avec lequel il partage quelques points communs, notamment ce manque de dureté qui a parfois pu être reproché à l’international français. Sylvain Ripoll, son sélectionneur avec les espoirs, loue sa très belle qualité de relance, et il n'est pas le seul, rendue possible grâce à un pied sûr et de l’audace dans les sorties de balle.
"Il peut aller plus loin dans le jeu long et les sorties de balle", estimait toutefois le technicien au quotidien L'Équipe récemment. Tout comme il peut encore progresser dans son jeu de tête, très perfectible pour un joueur de cette taille (1,92m). Pablo Longoria l'a confié à La Provence au début du mois de mars, le président marseillais aimerait, la saison prochaine, garder William Saliba, prêté sans option d'achat par Arsenal, où il est sous contrat jusqu'en 2024. Reste à savoir sous quelles conditions.
Appelé pour la première fois en équipe de France, le défenseur olympien se verra peut-être offrir l’occasion d’étrenner le maillot bleu dès vendredi au Vélodrome, face à la Côte d’Ivoire, l’occasion rêvée de sceller définitivement ce mariage avec la cité phocéenne.