Euro 2012, Kane, le duel Walker-Mbappé... les confessions de Debuchy avant France-Angleterre

A 37 ans, Mathieu Debuchy évolue aujourd’hui en Ligue 2 à Valenciennes. Spécialiste du poste de latéral droit avec les Bleus (Lille, Newcaste, Arsenal…), il joue désormais en défense centrale au VAFC. Pour RMC Sport, il se souvient de son premier match dans une phase finale avec l'équipe de France. C’était contre l’Angleterre en phase de groupes de l’Euro 2012 (1-1). Une équipe que les hommes de Didier Deschamps vont retrouver ce samedi (16h) en quarts de finale de la Coupe du monde.
Un France-Angleterre, est-ce une rivalité naturelle dans le football ?
"Oui, il y a une rivalité naturelle. C’est toujours un match référence entre la France et l’Angleterre. En plus pour moi, c’était ma première compétition officielle et mon premier match de poule face aux Anglais. C’était un match particulier pour moi. Mais c’est vrai, il y a toujours cette petite rivalité. Entre les deux nations, il y a toujours un peu de chambrage aussi et c’est donc un match attendu aussi par les supporters."
Durant l’Euro 2012, vous avez joué face à l’Angleterre. Que reste-t-il de ce match ?
On avait fait un très bon match. Avec un début compliqué. Mais ensuite on a réussi à élever le niveau, on a été plutôt dominateur dans le jeu, je pense qu’on a mérité la victoire. C’était un match positif pour nous.
Au niveau des occasions et de la possession de balle, vous aviez été largement au-dessus des Anglais ?
On avait encaissé le premier but et on a réagi de suite et on a été bon. On s’est procuré pas mal l’occasion. On aurait pu mieux finir et gagner ce premier match de poule mais on s’est contenté du nul.
10 ans après, on a l’impression que le niveau des Anglais est monté d’un cran et que c’est un redoutable adversaire pour les Bleus, non ?
Oui, je pense que ce n’est pas un cadeau, je pense que l’équipe d’Angleterre a bien progressé ces dernières années. Il y a des individualités exceptionnelles dans ce groupe mais en France on a des joueurs qui peuvent faire la différence à tout moment. Je pense que ça va être un match équilibré avec du beau jeu, beaucoup d’occasions de part et d’autres. Et on espère bien sûr la victoire française.
Avez-vous une anecdote sur le match de 2012 contre les Anglais ?
Pour moi, c’était ma première compétition officielle avec l’équipe de France. Ce sont des souvenirs plein la tête forcément de jouer une nation comme l’Angleterre. De jouer face à Steven Gerrard. C’est beaucoup de bons souvenirs pour moi même si on aurait pu faire mieux dans cet Euro, j’en garde un très bon souvenir.

Que pensez-vous d’Harry Kane ? Vous l'avez affronté avec Newcastle et Arsenal.
Oui, c’est un joueur atypique, mais surtout un poison dans la surface. Il ne lui faut pas beaucoup d’occasions pour la mettre au fond. Il va falloir le surveiller car à tout moment il peut délivrer son équipe. Il pèse beaucoup pour une défense, c’est quelqu’un qui travaille beaucoup pour son équipe et est très adroit devant le but. Il va falloir se méfier de lui.
On parle beaucoup de Kyle Walker pour stopper Kylian Mbappé. Qu'en pensez-vous en tant que spécialiste du poste de latéral droit ?
Ça va être un beau duel à regarder avec deux joueurs qui vont extrêmement vite. Ils ont tous les deux une pointe de vitesse incroyable. Pour marquer Mbappé, il faut être vigilant et concentré durant tout le match. Si tu baisses d’intensité dans ta tête, si tu as un petit moment de relâchement c’est là où Kylian peut faire la différence que ce soit dans la rapidité de ses crochets ou dans sa vitesse d’exécution souvent à la limite du hors-jeu. Quand tu marques un joueur, comme ça, il faut être très vigilant.
Contrairement à l’Angleterre, êtes-vous surpris qu’il n’y ait pas de spécialistes au poste de latéral droit en équipe de France (Koundé ou Pavard) ?
Oui, c’est vrai que le sélectionneur a fait le choix de ne pas prendre un joueur qui est spécifiquement arrière droit. Il y a eu du changement durant la compétition. On a des spécialistes à ce poste mais c’est le choix du sélectionneur et pour l’instant ça porte ses fruits. On va voir pour la suite.
À Valenciennes, vous êtes passé de latéral droit à défenseur central. Est-ce plus facile dans ce sens-là ?
Je pense que c’est plus facile de passer dans l’axe par la suite. Parce c’est que le poste de latéral demande beaucoup d’efforts et quand on est défenseur central, on n’a pas forcément ces qualités. Il faut aussi des qualités de centre et de percussions car à ce poste il faut apporter offensivement. Il faut savoir bien défendre évidemment pour apporter offensivement l’équipe et apporter le danger et le surnombre. Donc je pense que c’est plus facile de revenir dans l’axe.
Que gardez-vous comme souvenirs avec Joe Cole au LOSC ?
Ça reste un super souvenir de Joe, c’était un mec adorable. Un mec simple vu sa carrière, généreux, et qui donnait tout à l’entraînement, et en match.
Samedi contre les Anglais, les Bleus sont-ils face à un piège ?
Piège, je ne sais pas, mais ce sera un match difficile, ça c’est sûr parce qu’il y a vraiment de la qualité en face. Il va falloir se méfier mais en même temps je pense qu’on est favori et il faut assumer ce statut, jouer notre jeu et je pense qu’on peut bien mettre en difficulté cette équipe d’Angleterre.