Euro 2016 : quelle défense centrale pour les Bleus ?

Raphaël Varane - AFP
« Derrière, il y a encore un problème et c’est un gros chantier ». Eric Di Meco, membre de la Dream Team RMC Sport, s’inquiète de la défense des Bleus, malmenée lors de la victoire aux Pays-Bas vendredi soir (2-3). Si les débats vont bon train concernant le secteur offensif, notamment depuis l’affaire entre Karim Benzema et Mathieu Valbuena et leur absence en sélection, le problème semble ailleurs. En charnière centrale.
Varane : un début de doute
Il était LA valeur sûre de la défense, le leader en devenir de la jeune génération. Mais force est de constater que Raphaël Varane stagne depuis deux ans. Pas titulaire au Real Madrid cette saison, il a même lâché quelques bourdes en Liga cette saison, notamment face à Bilbao (4-2). « Je trouve Varane inquiétant, explique Eric Di Meco, membre de la Dream Team RMC Sport. On était tout heureux, il n’y a pas beaucoup de défenseurs centraux de haut niveau en Europe et on avait la chance d’avoir un gamin de 20 ans qui jouait au Real, avait une assurance de vieux briscard et semblait indestructible. »
Mais en deux ans, le natif de Lille qui compte déjà 27 sélections n’a pas vraiment progressé. « Il n’est plus titulaire au Real, a fait quelques matches moyens même en équipe de France… Je le trouve plutôt fébrile », ajoute Eric Di Meco. Au point que le discours a changé. La question n’est plus seulement de savoir qui va accompagner Varane en charnière centrale chez les Bleus. Le Madrilène suscite désormais lui aussi quelques interrogations.
Koscielny : une certaine fébrilité

Coupable sur le but de Luuk de Jong qui a relancé les Pays-Bas dans un match qui semblait pourtant gagné, Laurent Koscielny confirme les légères craintes qu’il suscite depuis son arrivée chez les Bleus ou presque. « Les deux joueurs qui ont le plus joué dans l’axe, ce sont Varane et Koscielny », rappelle Ali Benarbia, membre de la Dream Team RMC Sport. Le Tulliste est le deuxième homme dans l’esprit de Didier Deschamps. Et Thierry Henry juge qu’il est le « meilleur défenseur du championnat anglais » actuellement. Mais un coup de sang, un carton rouge ou une erreur de marquage comme vendredi n’est jamais loin.
Sakho : le sauveur sur le retour
Il a pour lui le statut de sauveur de la patrie, celui qui a qualifié les Bleus in extremis pour le Mondial 2014 en inscrivant un doublé face à l’Ukraine. Mais Mamadou Sakho enchaîne les blessures et c’est ce qui lui a coûté une partie de sa saison en Premier League. Face à la Russie mardi, le joueur de Liverpool a des chances d’être aligné par Didier Deschamps. Et une grosse prestation lui ouvrirait peut-être une porte en vue d’une titularisation à l’Euro. « La Russie est qualifiée pour l’Euro et c’est un vrai test, estime Eric Di Meco. Imaginons qu’il soit solide : il y a peut-être doute dans la tête du sélectionneur. » Moins technique, il a l’avantage de défendre dur sur l’homme et d’être performant dans les duels.

Une surprise pour le quatrième homme ?
Les options sont là aussi limitées pour Didier Deschamps. Aymeric Laporte, impressionnant à Bilbao et qui multipliait les appels du pied ces dernières semaines, s’est blessé à la cheville et au péroné et ne rejouera pas de la saison. Eliaquim Mangala n’apporte aucune certitude du côté de Manchester City. Jérémy Mathieu (Barça) pourrait profiter du fait d'être dans le groupe pour les deux matchs de ce début de printemps, aux Pays-Bas et contre la Russie. Adil Rami (FC Séville), lui, paraît en retard. Reste l’option Samuel Umtiti, de retour à son meilleur niveau avec l’Olympique Lyonnais. Ce serait une vraie surprise puisque le joueur n’a jamais été convoqué chez les Bleus. Un coup de poker.