RMC Sport

France-Maroc: comment faire sauter le verrou marocain ?

placeholder video
Le Maroc n'a pas encaissé le moindre but d'une équipe adverse depuis le début du Mondial. De quoi inquiéter l'équipe de France avant sa demi-finale, mercredi (20h). Mais les solutions existent pour percer enfin cette muraille, infranchissable depuis l'arrivée de Walid Regragui.

Didier Deschamps ne raffole pas des statistiques, mais celle-ci est quand même assez marquante. Depuis la prise de fonction de Walid Regragui (31 août), aucune équipe n’a réussi à marquer un but aux Lions de l'Atlas (en 8 matchs), puisque le seul but encaissé par les Marocains l’a été contre le Canada (2-1) dans cette Coupe du monde, et qu’il s’agit d’un but contre son camp très malchanceux de Nayef Aguerd, très solide par ailleurs.

>> France-Maroc J-1: les infos EN DIRECT

Autrement, de l’Espagne (en huitièmes) au Portugal (en quarts) en passant par la Belgique et la Croatie (en phase de poules), tous ont échoué à trouver la solution. "On va faire en sorte de la trouver, mais c'est factuel. Cette équipe a une capacité à très bien défendre et tous les adversaires n'ont pas trouvé la solution", a souri Didier Deschamps à la veille d’affronter la meilleure défense de la compétition en demi-finale du Mondial au Qatar

Attaquer la profondeur

"C'est l'équipe qui a le mieux défendu, avec une très bonne organisation, rationnelle, où ils se trouvent bien, et qui leur a permis, avec des joueurs de qualité, de bien défendre, et de faire mal à tous les adversaires", a-t-il ajouté. C’est bien un mur infranchissable qui va se dresser devant les champions du monde en titre, mais un mur ébréché par une charnière centrale endommagée, éreintée par les efforts fournis pour préserver la cage de l’excellent Yassine Bounou, en état de grâce depuis le début du Mondial.

Outre l’ancien Rennais Nayef Aguerd, dont la présence mercredi demeure incertaine (il était absent contre le Portugal), le capitaine Romain Saïss a joué le dernier match avec un bandage sur la cuisse et n’a pas été en mesure de finir la rencontre contre la Seleçao (remplacé à la 57e), une première faille que les Bleus pourraient exploiter si l’un ou l’autre, voire les deux, devait manquer la demi-finale. Encore faudrait-il parvenir à déstabiliser un bloc moyen d’une compacité à toute épreuve, avec des lignes très resserrées, qui rendent le jeu entre les lignes et les combinaisons courtes dans l’axe du terrain très difficiles à réaliser.

Contrairement aux précédents adversaires du Maroc, la France possède une palette de solutions variées pour attaquer la forteresse marocaine, une équipe très solidaire emmenée par le rempart Sofyane Amrabat, qui réalise une compétition extraordinaire au poste de sentinelle, avec une activité débordante. Pour contrecarrer les plans de Walid Regragui, la solution pourrait consister à profiter de la relative désorganisation du bloc marocain à la perte pour attaquer la profondeur rapidement dans le dos d’une équipe qui laisse quelques espaces à exploiter.

Éviter le piège identifié par Courbis

Dans ce registre, la connexion Hernandez-Mbappé pourrait faire des ravages. La présence d’Olivier Giroud dans la surface offrirait une belle solution de centre dans le domaine aérien, même si les Marocains ont montré qu’ils avaient des arguments dans ce secteur de jeu. L’option d’un centre en retrait n’est pas à négliger non plus face à une équipe qui se recroqueville très vite et plutôt très bas sur son but. Tchouaméni a brillé dans l’exercice de la frappe longue distance face à l'Angleterre, et d’autres joueurs ne sont pas maladroits de loin, à l’image d’Adrien Rabiot et Antoine Griezmann.

Quoiqu’il en soit, les Bleus devront démarrer la rencontre pied au plancher, avec l’envie de marquer rapidement pour obliger l'équipe marocaine à se dévoiler davantage, et ne surtout pas la conforter dans ses plans. "Il faut démarrer d’entrée, comme si on avait un but de retard et ne pas perdre de temps, sachant qu’à la 60e, il y aura peut-être des joueurs marocains éprouvés nerveusement et physiquement par tous ces efforts, estime Rolland Courbis. Il faut que la France regarde ce qu’il s’est passé contre le Portugal. L’expérience de Didier Deschamps et des joueurs va faire en sorte que ça ne se passera pas comme ça, au contraire. Le match va être compliqué pour les Marocains, dès les premières minutes."

QM