Irlande-France: comme au Real, Camavinga vient-il de doubler Tchouaméni chez les Bleus?

Eduardo Camavinga (20 ans, 7 sélections, 1 but) aurait pu n'attendre rien ou très peu de ce rassemblement de mars. Rangé dans la case des défenseurs sur la liste de Didier Deschamps, le joueur du Real Madrid se présentait dans la peau de doublure de Théo Hernandez au poste de latéral gauche. "Je l’ai mis parmi les défenseurs parce que, sur ce rassemblement, je le considère comme arrière latéral gauche, confiait le sélectionneur lors de l’annonce de la liste. Evidemment, comme d’autres joueurs, il a une polyvalence qui est intéressante mais sur ce rassemblement, par rapport aux exigences et par rapport à ce qu’il a déjà pu faire, il m’amène à avoir plus de garanties sur ce poste."
Deschamps salue sa perf' mais le considère toujours comme une option fiable à gauche
Onze jours plus tard, DD a pris tout le monde à contre-pied en titularisant Camavinga à son poste de prédilection, comme sentinelle du milieu de terrain en Irlande (0-1) lors de la 2e journée des qualifications pour l’Euro 2024. Et l’ancien Rennais, qui pouvait s’attendre à un temps de jeu proche du néant, a finalement marqué des gros points en signant une performance magistrale.
S’il n’a pas tout réussi, il a fatigué le pressing irlandais par ses orientations de balle, ses feintes de corps ou ses récupérations précieuses et propres. Il n’a pas trop pris de risques non plus, six mois après sa dernière apparition - ratée - au sein du milieu de terrain au Danemark (2-0). Un pari gagnant pour Deschamps qui a aussi envoyé un message à Aurélien Tchouaméni, installé depuis septembre dernier comme numéro 6 (il a enchaîné 10 titularisations de suite). L’ancien Bordelais est bien entré en fin de match mais à la place de Rabiot, Deschamps laissant Camavinga comme 6 jusqu’au coup de sifflet final.
"Je sais ce qu’il est capable de faire au milieu, a déclaré Deschamps à l’issue de la rencontre. Je voulais avoir cette qualité technique qu’il a pour faire jouer l’équipe, en ajoutant sa confiance et sa capacité à récupérer les ballons. Je sais que c’est avant tout un milieu de terrain, mais ça reste aussi une très bonne solution à gauche."
Tchouaméni reconnaît un coup de moins bien
Le coup peut être rude pour Tchouaméni, récemment doublé par Camavinga dans l’entrejeu avec le Real, comme ce fut le cas lors du dernier Clasico. L’ancien Bordelais a reconnu, lundi, traverser une mauvaise passe. "Je garde confiance en moi, je sais de quoi je suis capable, a-t-il assuré à l’issue de la rencontre. On sait qu’il y a des moments compliqués dans les carrières des sportifs, c'est la première fois que ça m’arrive, j’apprends au quotidien. Il y a de la concurrence, il faut être performant. Je suis satisfait de ce que j’ai montré."
Camavinga, troisième plus jeune joueur de l’histoire à avoir joué en équipe de France (à 17 ans et 9 mois en septembre 2020), n’a pas encore gagné sa place dans l’entrejeu. Ses deux matchs comme latéral gauche en Coupe du monde, dont son excellente entrée en finale face à l’Argentine (3-3, 4 t.a.b. 2), avaient séduit le sélectionneur. "J’ai gagné en légitimité, même si ce n’était pas mon poste, confiait le joueur dans Ouest-France la semaine dernière. Ce que j’ai eu à réaliser, je l’ai bien fait."
Deschamps garde toujours "Cama" comme une option fiable en défense d’autant qu’il espère aussi le retour de ses tauliers du milieu Paul Pogba et Ngolo Kanté, blessés de longue date. En attendant, le natif de Cabinda (Angola) a fait grimper sa cote en flèche et pris (temporairement?) le dessus sur Tchouaméni, en club comme en sélection. "On a une très bonne relation et on ne parle pas de ça, assurait-il la semaine dernière dans Ouest-France. Il était meilleur que moi en début de saison, il jouait et c’est normal. Ce sont des situations classiques dans le foot."