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Le traître à Knysna? Evra s’interroge sur Domenech ou "un grand joueur" de l'équipe de France

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Patrice Evra, ancien capitaine de l'équipe de France, est revenu sur la fameuse grève des joueurs lors de la Coupe du monde 2010 à Knysna, ce jeudi sur BFMTV. Il fait notamment part de ses doutes sur l’identité du traître.

La carrière de Patrice Evra restera marquée par le fameux épisode de Knysna. L’ancien arrière gauche était capitaine de l’équipe de France quand les joueurs avaient refusé de s’entraîner pour protester contre l’exclusion de Nicolas Anelka, accusé d’avoir insulté le sélectionneur à la mi-temps du match France-Mexique lors de la Coupe du monde 2010.

Près de 12 ans plus tard, l’ancien défenseur revient sur cet évènement marquant de l’histoire des Bleus dans son autobiographie "I love this game" qui sort ce jeudi en librairie. Invité sur BFMTV, il raconte comment il avait vécu ce triste épisode qui a pris une importance encore plus grande pour lui avec son brassard de capitaine.

"Domenech a confisqué les clés du chauffeur"

"Beaucoup de joueurs me disaient que ça allait me retomber dessus, confie-t-il. Je répondais que j'avais les épaules larges. Quand on me demande ce que je changerais de Knysna si j'avais une baguette magique, j’ai toujours dit: en Tunisie, avant la Coupe du monde, quand Nicolas Anelka veut partir en me disant ‘je sens que ça va mal se passer’, je le retiens en lui disant 'on a besoin de toi'. On connaît la suite. Mais il y a beaucoup de détails importants dans Knysna. Quand les gens disent qu'on n'est pas descendus du bus, non. On est descendus du bus et on a signé des autographes aux jeunes venus voir l'entraînement. C'est quand on est remontés dans le bus que Raymond Domenech a confisqué les clés du chauffeur et qu'on a été pris en otage. Il faut remettre les choses à leur place."

Il détaille aussi l’épisode de la lecture de la lettre des joueurs par Raymond Domenech, dans une scène devenue tristement culte. "Dans le bus, les gens me disaient de la lire, il (Domenech) m'a pris le papier, explique Evra. Je lui ai que c’était à moi de le lire. En faisant ça, ça voulait dire qu'il se mettait contre la Fédération et ils ont eu cette excuse pour le limoger."

Il assure aussi que le groupe ne mesurait pas, alors, l’impact de leurs agissements en France. "On était dans une bulle, un bunker, situe-t-il. On ne se rendait pas compte de l'impact de la situation. C'est devenu politique, Roselyne Bachelot (ministre des Sports à l’époque, ndlr) est venue nous voir et après, à l'Assemblée, nous a détruits. En 2010, il y avait un problème sur le sujet des retraites, la France était en crise et on s'est servi de nous comme boucs émissaires. Mais cette histoire est dommage car à l'arrivée, c'est la seule décision que ce groupe, avec énormément d'ego, a prise en commun."

Le traître? "Certains disent que c'est carrément le sélectionneur. J'espère qu'il dort bien la nuit."

Il réfute les propos affichés en une de L’Equipe prétendument tenus par Nicolas Anelka. "Une phrase qui est fausse, assure-t-il. Nicolas Anelka avait décidé de s’excuser auprès du groupe et du sélectionneur, mais pas en public. Quand j’ai dit à Raymond, Nico est prêt à s’excuser, il m’a dit: ‘je ne peux plus rien faire Pat’. C’est au-dessus."

Il conclut enfin en souriant face à la séquence, rediffusée en plateau, où il cherche "le traître" à l’origine de la fuite de la phrase dans la presse. "Je n'aime pas l'injustice, lance-t-il. S'il avait dit ça (Anelka)... mais ce n'est pas le cas. Après il s'est fait lyncher. Dans le vestiaire, il se passe plusieurs choses et même pire que ça. Que ce soit sorti comme ça... Le traître? Beaucoup se posent la question, certains disent que c'est un grand joueur de l'équipe de France, d'autres disent que c'est carrément le sélectionneur. Mais j'espère qu'il dort bien la nuit."

NC