Scandale à la FFF: le ministère des Sports lance un audit après une réunion avec Le Graët et Hardouin

Amélie Oudéa-Castéra avait promis de ne pas servir "le thé" à Noël Le Graët et Florence Hardouin pour leur réunion, ce vendredi. Les deux dirigeants de la Fédération française de football étaient pourtant attendus à l'heure du petit-déjeuner, dès 8h, au ministère des Sports pour échanger après l’article de So Foot et ses nombreux témoignages sur l’ambiance délétère et de nombreux dyfonctionnements présumés au sein de l’instance. Le président et sa directrice générale sont arrivés dix minutes avant l'horaire avant de discuter pendant une heure avec sa ministre, accompagnée de deux conseillers.
Aucun des participants ne s’est exprimé face à la presse à l’issue de ce rendez-vous matinal. Le Ministère a finalement publié un communiqué quelques instants plus tard dans lequel elle annonce la mise en place d’un audit au sein de la Fédération, qui a déposé plainte pour diffamation contre le mensuel, jeudi.
La ministre "a pris bonne note des explications des deux dirigeants sur les faits rapportés par la presse et des raisons pour lesquelles la Fédération a souhaité déposer plainte en diffamation contre le magazine So Foot ", indique le texte avant d’énumérer une série d’actions en réaction aux témoignages.
Le Graët promet "la plus grande transparence"
"La ministre leur a indiqué qu’elle allait engager une mission de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) d’audit et de contrôle sur le pilotage de la Fédération et le respect des obligations qui s’y attachent, détaille le communiqué. Noël Le Graët s’est engagé à transmettre à cette mission, dans la plus complète transparence, tous les rapports produits dans la période récente sur la FFF et notamment ceux ayant trait à sa gouvernance et à son management."
Face aux dysfonctionnements pointés du doigt, avec des accusations de harcèlement sexuel contre Le Graët, la ministre "a rappelé qu’il était impératif que la FFF poursuive ses activités dans le respect absolu de tous les salariés, quel que soit leur niveau hiérarchique, et en veillant activement à la prévention et à la lutte contre toutes les formes de discriminations et de violences, notamment sexistes et sexuelles", poursuit le communiqué.
La ministre veut désormais rencontrer Philippe Diallo
Après Le Graët et Hardouin, Amélie Oudéa-Castéra veut désormais rencontrer un autre membre haut placé de la FFF, Philippe Diallo, vice-président délégué de la Fédération et "membre du Comité conformité créé par le Comité exécutif de la Fédération le 27 janvier 2022 et dont l’objectif est de coordonner et accompagner au plus haut niveau de l’organisation les plans d’action déployés pour assurer le respect des normes juridiques et éthiques applicables aux dirigeants et aux salariés, afin qu’il puisse lui faire part à son tour de son appréciation sur la situation de la Fédération sous cet angle".
Le communiqué se conclut par un rappel à l’ordre. "Plus encore que les autres, la FFF, première Fédération de France avec ses deux millions de licenciés, investie par l’Etat d’une mission de service public pour un sport pratiqué à tous les âges et dans tous les territoires avec ses 15 000 clubs, a un devoir d’exemplarité en matière d’éthique et d’intégrité sportive et sociétale. Le Président a indiqué en avoir pleinement conscience, et vouloir renforcer les initiatives engagées en ce sens."