Suède-France: le pire, c'est que Lloris n'est pas le seul coupable

Paul Pogba - AFP
Des choix tactiques trop prudents
Un nul suffisait à s’assurer un été plus tranquille… Et les Bleus y sont sans doute trop pensé. La compo de départ alignée par Didier Deschamps ne laissait guère de place au doute. Les Bleus n’étaient pas à Solna pour régaler. En choisissant d’aligner Moussa Sissoko, Blaise Matuidi et Paul Pogba au milieu, le sélectionneur a privilégié l’impact physique, induisant une forme de prudence. Si l’ouverture du score (37e) d’Olivier Giroud relevait d’une certaine logique, les Bleus ont sombré dans un faux rythme, se contentant de faire tourner la balle. En refusant de pousser, de prendre des risques pour se mettre à l’abri, les Français ont été punis par un invraisemblable coup du sort. A l’issue de la rencontre, Didier Deschamps convenait lui-même qu’un nul aurait été "un bon point". Membre de la Dream Team RMC Sport, Jean-Michel Larqué pointait lui une forme de dérive, de suffisance, symbolisée par l’erreur d’Hugo Lloris.
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Des leaders techniques invisibles
Quand tout ne tourne pas vraiment rond, ils sont là pour débloquer les situations. Antoine Griezmann, Dimitri Payet et Paul Pogba étaient bien sur la pelouse de Solna ce vendredi. Mais à eux trois, ils n’ont produit aucun geste décisif. En position de récupérateur, Pogba n’a jamais pu s’approcher de la zone de vérité, hormis sur une belle frappe enroulée qui a frôlé le poteau (55e). Dans cette position reculée, on attend de ses transmissions vers l’avant qu’elles créent des différences. Ce ne fut pas le cas ce vendredi soir. Dans le 4-4-2 mis en place par Didier Deschamps, Antoine Griezmann a subi le jeu et parfois reculé pour venir chercher des ballons. Il ne s’est créé qu’une seule grosse occasion sur une tête de près suite à un centre de Djibril Sidibé (53e). S’il a aimanté nombre de ballons, Dimitri Payet a failli dans leur exploitation. Le milieu de l’OM a également manqué de précision sur l’un de ses habituels points forts, les coups de pied arrêtés.
Des changements trop tardifs
Il y avait du talent sur le banc. Notamment les surdoués Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé et Thomas Lemar, ainsi que le meilleur joueur de Premier League, à nouveau champion avec Chelsea, N’Golo Kanté. Didier Deschamps a attendu la 76e pour faire entrer conjointement Lemar et Mbappé à la place de Payet et Griezmann. Le sélectionneur convenait lui-même qu’il avait peut-être trop tardé : "Thomas (Lemar) et Kylian (Mbappé) ont apporté du dynamisme et de la vivacité. La Suède fatiguait, reculait plus. Il restait un gros quart d'heure, l'idée était de mettre de la vivacité dans cette fin de match." Lemar notamment a réalisé une très belle entrée qui aiguisera les regrets. Deschamps a préféré miser sur l’expérience plutôt que sur l’homme en forme. Sans ce coup de folie de Lloris, on n’aurait pas trouvé grand monde pour lui donner tort.
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