
Villarreal: Capoue et Coquelin peuvent-ils rêver du Mondial au Qatar avec les Bleus?
Difficile de savoir s’il l'a fait exprès. Mais le geste n’en reste pas moins fantastique. A la réception d’un ballon aérien au second poteau, Étienne Capoue s’est arraché pour servir Boulaye Dia au cœur de la surface. Une action de grande classe qui a permis à Villarreal d’ouvrir le score face à Liverpool, mardi, en demi-finale retour de Ligue des champions (2-3). Une grosse demi-heure plus tard, Capoue a remis ça. Avec plus de certitudes cette fois. Le milieu de terrain du sous-marin jaune a déposé un centre parfait sur la tête de Francis Coquelin, qui a doublé la mise. Un but 100% français qui a fait exploser le stade de la Ceramique et sérieusement douter les Reds, vainqueurs 2-0 à Anfield lors du match aller.
Après avoir vacillé dans la province de Castellon, les joueurs de Jürgen Klopp ont finalement profité des bourdes du gardien Geronimo Rulli pour valider leur qualification en finale (le 28 mai au Stade de France). Mais cette issue cruelle pour Villarreal n’enlève rien aux prestations de Capoue et Coquelin. Les deux milieux de terrain ont marqué les esprits durant cette campagne de C1, lors de laquelle ils ont sorti la Juventus et le Bayern Munich.
"L’équipe de France n’est pas du tout un objectif"
Le duo français s’entend d’ailleurs à merveille de l’autre côté des Pyrénées. "Francis Coquelin m'a beaucoup aidé quand je suis arrivé, parce que j'étais tout le temps en train de lui demander comment on dit ça... J'ai dû le saouler d'ailleurs avec ça (sourire)", a confié Capoue lors d’un entretien accordé à l’AFP avant la double confrontation face à Liverpool.
Après sa longue expérience en Premier League, à Tottenham et Watford, le grand récupérateur (1,89m) a débarqué à Villarreal en janvier 2021 (2 millions d’euros). Et il s’est rendu indispensable aux yeux d’Unai Emery, qui l’aligne dans l’entrejeu aux côtés de l’Espagnol Dani Parejo.
Avec 40 apparitions, trois buts et cinq passes décisives depuis l’été dernier (toutes compétitions confondues), le natif de Niort (d’origine guadeloupéenne) est devenu une pièce maîtresse de son équipe, actuellement septième de Liga. A 33 ans, il boucle l’une des saisons les plus abouties de sa carrière. Un an après avoir remporté la Ligue Europa. Au point de revenir dans le viseur de Didier Deschamps, qui l’a sélectionné sept fois lors de ses débuts sur le banc de l’équipe de France (entre 2012 et 2013)? L’ancien Toulousain préfère ne pas y penser. "Ce n'est pas du tout un objectif, assure-t-il. Si je me posais la question, et qu'au prochain rassemblement, il n'y a pas mon nom, je vais être déçu. Alors que là, j'ai ma vie, elle est super bien, je suis concentré dans mon club."
Une hiérarchie à bousculer chez les Bleus
A un peu plus de sept mois de la Coupe du monde 2022, la perspective du Qatar semble encore lointaine. Mais son épopée avec Villarreal ne peut être ignorée par le staff des Bleus. Derrière N’Golo Kanté, Paul Pogba et Aurélien Tchouaméni, la concurrence semble assez ouverte dans l’entrejeu, même si Adrien Rabiot et Mattéo Guendouzi partent avec une longueur d’avance. Corentin Tolisso, lui, enchaîne les blessures à un rythme inquiétant. Et aucun autre élément n’apparaît indiscutable dans ce secteur de jeu à Clairefontaine.
Un constat qui peut aussi donner des espoirs à Coquelin. A 30 ans, le natif de Laval (d’origine réunionnaise) a encore quelques belles années devant lui. Même s’il ne compte aucune sélection avec les A, l’ancien d’Arsenal a porté à neuf reprises le maillot de l’équipe de France Espoirs (entre 2011 et 2012). Et il a régulièrement reçu des pré-convocations. Malgré des problèmes au tendon d’Achille qui l’ont éloigné des pelouses durant trois mois (entre novembre et février), Coquelin ressemble aujourd’hui à une valeur sûre. Emery l’a installé dans un poste de milieu gauche qui lui permet d’exprimer toutes ses qualités.
"Ce n’est pas un regret"
Avec 26 apparitions, deux buts et deux passes décisives cette saison (toutes compétitons confondues), l’ex-joueur de Valence (recruté à l’été 2020 pour 7 millions d’euros) fait le boulot à Villarreal. L’an passé, il n’a pas tremblé au moment de transformer son tir au but en finale de la Ligue Europa face à Manchester United (1-1, 12 tab à 11). Malgré ses performances séduisantes, il semble assez résigné à l'évocation des Bleus.
"Même si comme tout joueur, j’avais envie de représenter mon pays au moins une fois, ce n’est pas un regret, a-t-il récemment confié au Parisien. Ça n’a pas pu se faire. C’est la vie. Voilà tout. J’avais connu de belles choses avec les sélections de jeunes. J’ai été champion d’Europe avec les U19 en 2010. Et je le répète, je suis fier de ma carrière. En club, j’ai vécu de grandes joies."
A ce rythme-là, ça pourrait être aussi le cas en sélection un de ces jours. Le prochain rassemblement des champions du monde est prévu dans un mois, afin de préparer le début de la Ligue des nations. Les coéquipiers de Kylian Mbappé vont défier le Danemark, la Croatie et l'Autriche avant de partir en vacances. Avec un représentant de Villarreal dans leurs rangs? Pourquoi pas.