Portugal: comment Cristiano Ronaldo, boudé lors du Mondial, a repris ses habits de héros

Rien n’entame la rage de vaincre de Cristiano Ronaldo (38 ans). Ni la longueur hors du commun de sa carrière, ni son exil en Arabie saoudite depuis janvier, pas plus que la remise d’un certificat du Guinness World Record. L’attaquant portugais, toujours animé par le but et la victoire, a offert les deux à la sélection portugaise mardi en Islande (0-1). Il a libéré les siens d’une réalisation en toute fin de match (89e) permettant au Portugal de poursuivre son sans-faute dans les qualifications pour l’Euro 2024.
Martinez: "c'est quelque chose que j'ai appris de lui: on peut toujours être jeune avec de l'expérience"
Le quintuple Ballon d’or rappelle une chose: il est insatiable. Et Roberto Martinez, nouveau sélectionneur depuis janvier, s’en rend bien compte depuis sa prise de fonctions. "Quand tu es à l’extérieur (de la sélection, ndlr), tu ne connais pas le secret, a-t-il lancé mardi soir. Jouer jusqu'à ses 38 ans, tous les matchs auxquels il a joués... Mais quand tu es avec lui, tu comprends pourquoi. L'engagement, son dévouement total, ce désir incroyable. C'est quelque chose qu'on voit chez les très jeunes joueurs. C'est quelque chose que j'ai appris de lui: on peut toujours être jeune avec de l'expérience."
"Pepe a apporté la même chose à ce stade, poursuit le technicien espagnol. C’est un joueur de 40 ans, mais vous regardez chaque séance d'entraînement, chaque action compte, chaque duel est comme le premier ou le dernier. Je pense que Cristiano a cette fraîcheur. Les données physiques contre la Bosnie (victoire 3-0, samedi) étaient fantastiques, donc il a pu jouer les 90 minutes complètes dans les deux matchs. Maintenant, je commence à mieux comprendre l'apparence physique des joueurs, voir qui peut jouer plus de deux matchs en 72 heures. Et Cristiano ne m'a pas surpris par sa capacité, après 200 matchs pour l'équipe nationale… Vous pouvez imaginer l'engagement en étant au plus haut niveau. Ça pourrait être très facile d'accepter que vous n'allez pas être à votre meilleur."
Cela n’est pas une option pour "CR7" que certains envoyaient à la retraite après un dernier Mondial frustrant, lors duquel il avait été relégué sur le banc en huitièmes, puis en quarts de finale par Fernando Santos. Son successeur Roberto Martinez n’a pas encore osé se passer de sa star, qu’il a tout de même remplacée face aux modestes Liechtenstein (4-0) et Luxembourg (6-0) en mars. Il prend le soin de cajoler son attaquant, très sensible à ces attentions comme la remise du certificat World Guinness des Records pour fêter sa 200e sélection (123 buts).
"Le triomphe, vous savez..., a réagi Ronaldo. Cela a une saveur particulière, pas seulement pour le jour que c'était, l'hommage qu'ils m'ont rendu, le 200e match, et ce but comme point culminant... Je ne peux pas demander plus, c'était spectaculaire et inoubliable, aussi pour tout ce qui s'est passé autour de ce match. Je tiens à remercier pour cette surprise, la fédération, mes collègues, les Islandais, j'ai vraiment apprécié. Oh, et le Guinness aussi!"
Il a aussi adressé une pensée appuyée à son nouveau sélectionneur, dont il semble particulièrement apprécier le management. "C'est (la victoire) une raison d'être fier, il faut donner du temps à notre manager, qui a fait un excellent travail, pour continuer à imposer son idée du jeu, a-t-il conclu. Il faut donner du temps pour que les choses aillent encore mieux." Avec lui et sans date de fin.