PAOK-OM: à quoi ressemble l’ambiance bouillante de La Toumba qui attend les Marseillais?

Depuis une semaine, les photos de fumigènes craqués tout autour du terrain fleurissent sur les réseaux sociaux. Avec le même genre de légende: "Marseillais, voilà ce qui vous attend". Les joueurs de l'OM évolueront dans une ambiance incandescente, ce jeudi (21h) en quart de finale retour de la Conference League sur le terrain de PAOK Salonique. Celle-ci sera exacerbée par les circonstances du match aller, avec de nombreux heurts dans les rues de Marseille puis dans le stade.


Les propos de l’entraîneur du PAOK, Razvan Lucescu, ont un peu plus attisé l’incendie. "J’espère que vos supporters seront reçus comme nous avons été reçus, c’est une honte pour le football et votre ville de Marseille, a-t-il lancé, sous forme de menace. Il y a beaucoup de violence dans le monde d'aujourd'hui, il n'y a pas besoin d'en avoir dans le foot. Mieux vaut que vos fans ne viennent pas chez nous!" Il a été entendu: face aux risques géants de violences, les autorités grecques ont interdit le déplacement des 500 Marseillais qui avaient prévu de se rendre à la Toumba.
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Le stade n’avait pas besoin de ce contexte pour devenir bouillant. Il l’est déjà par nature. L’enjeu (une possible première demi-finale européenne dans l’histoire du club) jouera aussi sur la ferveur des 28.000 spectateurs, appelés à chanter comme un seul homme par le groupe d’ultras, Gate 4. "Le PAOK, c'est très particulier, explique dans L’Equipe, l’ancien gardien Charles Itandje, qui a joué deux ans pour le PAOK (2013-2015). Tu sens l'adversité en permanence. À l'hôtel avant le match, autour du stade à l'arrivée du car, partout."
Oscar Garcia visé par un projectile en 2018
Les adversaires sont évidemment malmenés aussi. "Quand j’y suis allé avec l’Olympiacos il y a quatre ans, notre entraîneur Oscar Garcia a reçu un projectile sur la tête au moment où il allait s’asseoir sur le banc à l’entrée sur le terrain et le match ne s’est pas joué, parce qu’il était KO", rappelle l’ancien Marseillais Alaixys Romao, dans La Provence.

"Ce match contre le PAOK était spécial, se souvenait Garcia, actuellement sur le banc de Reims, dans So Foot en septembre dernier. Nous luttions directement pour le titre et leurs supporters ont décidé d’en découdre avec nous. Il y avait des heurts avant même le coup d'envoi. Je me dirigeais vers mon banc et j'ai reçu une bobine de tickets de caisse en pleine face. Ma lèvre a explosé. Les gens ont pensé que c’était du papier toilette, mais je vous assure qu’au regard de la blessure que j’ai eue, ce n’en était pas. On va dire que ce sont des choses qui arrivent! (Rires.)"
Une grosse ambiance mais pas un chaudron
Mercredi, Steve Mandanda a reconnu qu’il se préparait à un accueil hostile dans ce stade vétuste aux panneaux rouillés d’où émanent de bruyants chants aux relents nationalistes. Et un climat parfois violent, notamment avec les rivaux de l’Aris Salonique, le club du centre-ville (le PAOK étant plus excentré), ou ceux de l’Olympiacos. La rivalité a basculé dans l’horreur en février dernier avec la mort d’un supporter de l’Aris, tué à l’arme blanche.
L’absence de supporters marseillais évitera un drame. Sur le terrain, les oreilles marseillaises bourdonneront à moins d’éteindre rapidement le suspense en creusant l’avantage après le court succès de l’aller (2-1). "C’est un stade ouvert, pas comme à Galatasaray où tu as vraiment un effet chaudron, conclut Ricardo Faty, ancien joueur de l’Aris Salonique, dans 20 Minutes. L’atmosphère est impressionnante, il y a une belle ambiance, mais ce n’est pas non plus la plus grosse que j’ai connue. Par contre, quand on a gagné là-bas en 2010, la première victoire depuis 10 ans, on a dû rester deux heures dans le vestiaire parce que les supporters ne voulaient pas nous laisser sortir." Les Marseillais espèrent une issue favorable mais un départ plus rapide.