"Donner du plaisir" dans un foot "robotisé": le discours rafraîchissant de Rayan Cherki sur sa vision du jeu

"Pour le plaisir, il faut savoir prendre le temps de refaire d'un homme un enfant. Et s'éblouir", chantait Herbert Léonard. Cette saison à Lyon, le plaisir est également au centre de l’attention avec la métamorphose de Rayan Cherki. Mais au contraire de la chanson des années 80, le meneur de jeu de l’OL a enfin trouvé l’homme qu’il veut être après fait craindre de n’être qu’un éternel espoir. Fort d’un beau début d’exercice avec les Gones, le joueur rhodanien s’est confié mercredi sur sa vision du foot avant la réception de Francfort en Ligue Europa.
"Je n’ai pas changé grand-chose, j’ai toujours été un joueur qui aimait le football, un joueur qui aimait le travail. Mais ça vous ne le voyez pas forcément parce que vous êtes derrière vos ordinateurs et vos téléphones. Mais j’ai toujours été quelqu’un qui aime le football et le travail", a lancé le milieu offensif lors de la conférence de presse d’avant-match. "J’ai juste trouvé l’homme que j’avais envie d’être et le footballeur que j’avais envie d’être. Et aujourd’hui c’est ça qui fait la différence."
Cherki regrette un football trop "robotisé"
Longtemps dans le doute et annoncé partant pendant le mercato estival, Rayan Cherki a finalement signé une prolongation de contrat avec son club formateur. Parfaitement intégré dans le projet de jeu de Pierre Sage, le médaillé d’argent des JO 2024 s’est aussi fixé pour objectif de faire kiffer le public et ses partenaires.
"Je pense que ça se ressent sur tous les matchs, j’essaye de vraiment tout donner pour l’équipe. J’essaye beaucoup, beaucoup, de donner du plaisir à mes coéquipiers aux spectateurs", a enchaîné celui qui a marqué quatre buts et délivré autant de passes décisives en 15 apparitions. "C’est le football que j’ai envie de ramener. Je l’ai dit plusieurs fois et aujourd’hui ça se ressent à travers la télé, le football est moins regardé parce qu’il est plus robotisé. Et moi j’ai juste envie de prendre du plaisir et de donner du plaisir au spectateur et que le football d’avant revienne."
Avant de préciser un peu plus tard: "Ce que j’ai vécu cet été, ça n’a pas été simple à gérer mais ça m’a permis de trouver la route sur laquelle j’avais envie de trouver mon rythme. Aujourd’hui je suis vraiment bien et j’essaye de garder cette régularité qui est très importante dans le football de nos jours. Mais vraiment c’est quelque chose sur laquelle je vais appuyer toute ma carrière."
"Je suis vraiment là pour donner du plaisir aux gens. Et en prendre aussi. Et je pense que c’est ça qui fait la différence. Tout en étant efficace aussi."
"Quelqu’un d’assez dribbleur, de joyeux avec le ballon"
Ravi d’avoir vu son temps de jeu exploser cette saison, avançant même que "si t’es sur le banc de touche c'est que t'es pas très bon", Rayan Cherki a ensuite dressé le portrait-robot qu’il ferait à un passionné de foot qui ne connait pas son style.
"Si je devais expliquer mon style de jeu à quelqu’un qui ne me connait pas, je lui dirais d’allumer la télé et de regarder les matchs. Non je rigole... Non, franchement, je lui dirais que je suis quelqu’un qui a envie de lui donner du plaisir", a encore assuré le feu follet de l’OL avant de défier l’Eintracht e Ligue Europa et le PSG en Ligue 1. "Je commencerais par là. Je suis quelqu’un qui essaye de faire de belles choses avec le ballon, tout en étant efficace bien sûr, ce mot que vous aimez tant. Je lui dirais que je suis quelqu’un d’assez dribbleur, de joyeux avec le ballon et que j’essaye de donner du plaisir. Des idoles j’en ai plein mais le meilleur, sur lequel beaucoup prennent exemple, c’est Cristiano. Par rapport à son travail et sa à longévité, c’est là-dessus qu’il faut prendre exemple."
Sage séduit par le nouveau Cherki
Sans trop de surprise, Pierre Sage a lui aussi savouré la belle métamorphose de Rayan Cherki à Lyon. L’entraîneur rhodanien a notamment expliqué que c’était avant tout un changement mental pour la pépite du centre de formation de l’OL.
"Je pense qu’il a relié le talent qu’il avait à ses objectifs, aux perspectives qu’il voulait se donner. Et sana avoir conscience de ce chemin-là, c’était difficile pour lui de le gravir. Aujourd’hui je pense que c’est un petit peu plus clair pour lui", a confirmé le technicien. "Et donc, vu que c’est un chemin qui est long et qui se jouera sur l’endurance et sur sa capacité d’endurance à tenir ce projet-là, je pense que ça a stabilisé ses performances. Dans ce sens, il y a une prise de conscience de sa part et nous en tant que staff, on a choisi de l’accompagner sur ce chemin."
Du haut de ses 23 ans, Rayan Cherki semble enfin avoir quitté le monde de l’enfance et de l’adolescence pour devenir un homme, et un joueur à part entière. Un joueur accompli qui pourrait bien aider l’OL à retrouver les sommets. Et toujours avec cette envie de donner du plaisir.