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PSG: Ollé-Nicolle affirme avoir été "jeté en pâture" dans l'affaire Hamraoui-Diallo

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Entraîneur de Kheira Hamraoui et Aminata Diallo la saison dernière, Didier Ollé-Nicolle est revenu sur l'affaire qui a pollué les féminines du PSG après l'agression de la milieu de terrain. Le technicien décrit la relation tendue entre les deux joueuses, qui "se haïssaient".

Didier Ollé-Nicolle livre ses quatre vérités. Dans un entretien au journal L'Équipe, l'ancien entraîneur du PSG, s'est non seulement exprimé sur les soupçons d'agression sexuelle portés à son encontre, mais il évoque pour la première fois sur l'agression subie par Kheira Hamraoui. Selon lui, l'affaire a été plutôt bien gérée par le club, même si tout "n'a pas été facile" ces derniers mois, notamment entre la milieu de terrain et sa coéquipière Aminata Diallo, incarcérée puis remise en liberté sous contrôle judiciaire.

"J'ai senti qu'elles se haïssaient"

"Je ne veux pas porter de jugement car il y avait une enquête judiciaire et on ne pouvait pas savoir ce qui allait se passer. J'ai pris la décision, à ce moment-là, d'entraîner Hamraoui et (Aminata) Diallo seules pendant une semaine. Puis ensemble la deuxième semaine. Sept jours terribles parce que les deux filles ne se parlaient pas. J'ai senti qu'elles se haïssaient. L'une, plus que l'autre... Et la troisième semaine, j'ai décidé de les réintégrer au groupe en espérant que la trêve hivernale permette à tout le monde de repartir de zéro. Jusqu'au clash, ça a tenu. Je reste très fier de ne pas avoir cédé à la pression de l'entourage de certaines joueuses et d'avoir toujours fait jouer Hamraoui, qui méritait sa place sur le terrain. Dans mon esprit, c'était très clair : avec Kheira, Grace Geyoro et Sara Däbritz, on avait le meilleur milieu de terrain de France."

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"J'ai été utilisé, instrumentalisé"

Considéré comme une "victime collatérale" de l'affaire Hamraoui, l'ancien entraîneur du PSG, écarté au mois de mai, a très mal vécu les nombreuses critiques dont il a fait l'objet. "J'avais de grosses suspicions. Après, j'ai dit aux filles pendant huit mois qu'il y avait une justice, une enquête et qu'il fallait attendre. J'ai été jeté en pâture. J'ai eu envie de crier à l'injustice, à la folie. Mais on n'est pas audible dans ces moments. L'idée était d'attendre que l'enquête avance. J'ai été utilisé, instrumentalisé, même. Une victime collatérale de l'affaire Hamraoui. Par rapport à mes choix, mon fonctionnement... À cette époque, j'étais en contact avec cinq internationales, dont deux Françaises, pour signer au PSG cette saison. Mais il y avait dans l'atmosphère cette adversité à l'encontre de Hamraoui. J'ai senti que je gênais pour la suite de certains projets personnels. Il y avait des joueuses en fin de contrat, en négociations et j'avais mes idées par rapport à ça."

Invitée de BFMTV ce vendredi, Kheira Hamraoui avait confié ses doutes sur les auteurs présumés de son agression, le 4 novembre 2021. "Quand j’ai vu cette cabale médiatique surprenante à mon encontre, j’ai compris qu’il y avait un truc louche, confie la milieu parisienne. Je ne pouvais pas passer de victime à coupable du jour au lendemain. Il ne faut pas oublier que je me suis fait tabasser par des hommes cagoulés à coups de barre de fer et, une semaine après, on me fait passer pour la coupable. Quand on avance, on se dit qu’il y a des choses pas claires et c’est ce que je voulais comprendre."

Mise en examen et incarcérée, Aminata Diallo a finalement été libérée sous contrôle judiciaire. "Dévastée" selon son avocat, elle est suspectée d'avoir commanditée l'agression et d'avoir mené une campagne de dénigrement contre sa coéquipière du PSG. Des accusations défendues par Maitre Mourad Battikh. "Il n’y a aucun élément matériel qui permet de raccrocher Aminata Diallo à l’agression qu’a subie Kheira Hamraoui, a-t-il déclaré sur BFMTV. Il n’y a pas d’élément matériel qui permette de dire qu’elle a passé un coup de fil, qu’elle a été en contact avec les agresseurs. Compte tenu de cette absence d’élément matériel, je dis qu’elle n’a rien à voir."

AS