Fifa: Platini, un candidat de plus en plus isolé

Michel Platini - AFP
Plus le temps passe et plus la candidature de Michel Platini à la présidence de la Fifa semble compromise. Suspendu 90 jours par la commission d’éthique de la Fifa, au sujet d’une somme d’1,8 million d’euros que lui a versée Joseph Blatter en février 2011, Michel Platini avait interjeté deux appels. L’actuel président de l’UEFA, qui ne retrouvera en principe l’usage de ses fonctions que le 5 janvier, souhaitait contester sa suspension, qui a contraint la commission électorale de la Fifa à geler sa candidature. Mais les nouvelles de ce lundi ne sont pas bonnes pour l’ancien meneur de jeu de l’équipe de France : l’un de ses deux appels a été rejeté.
« Cette décision n'est pas celle de la commission des recours, qui demeure attendue sans qu'aucun calendrier n'ait été communiqué, ont précisé dans un communiqué transmis à l’AFP les conseillers de Platini. Nous sommes convaincus que les recours intentés finiront par démontrer sa totale intégrité et le rétabliront dans tous ses droits. Rendue le 20 octobre dernier - mais étonnamment notifiée à Michel Platini le vendredi 23 octobre 2015 à 17h15 - cette décision n'est aucunement surprenante puisque rendue par la même chambre de la commission d'éthique, sans que Michel Platini n'ait pu bénéficier d'une audience en bonne et due forme. »
Son nom jamais cité dans le communiqué de l’UEFA
Le clan Platini place donc tous ses espoirs sur l’appel sur le fond interjeté le 10 octobre devant la chambre des recours. Si ce dernier venait aussi à échouer, c’est vers le Tribunal arbitral du sport que les avocats de Platini se tourneraient. En attendant, le coup est rude pour le président de l’UEFA, qui semble perdre un à un ses principaux soutiens. L’appui de l’UEFA, officialisé lors d’une conférence de presse le 15 octobre dernier en Suisse, semble déjà de l’histoire ancienne.
Après l’acte de défiance de la fédération anglaise, Gianni Infantino, le secrétaire général de l’UEFA, a annoncé ce lundi sa candidature à la présidence de la Fifa. Un plan B, qui de par son existence, témoigne du peu de crédit que porte désormais l’instance à la candidature de Michel Platini. Alors qu’il était soutenu publiquement il y a encore une quinzaine de jours, jamais le nom de Michel Platini n’est cité dans le communiqué annonçant la candidature d’Infantino.
Un oubli ? En principe, Infantino a est censé occuper le terrain pour influer sur le vote du 26 février mais aussi pour ne pas envoyer un président de fédération européenne (la candidature du Néerlandais Van Praag avait un temps été envisagée) dans cette âpre campagne électorale qui se profile. Si la suspension de Michel Platini était finalement levée, Infantino devrait donc se retirer. Enfin, en théorie. Car, comme un membre du clan Platini l’a confié à l’AFP : « La vérité d'aujourd'hui en politique n'est pas celle du lendemain ».