"J'ai perdu, la Fifa a déjà gagné": Platini dénonce une "injustice" après son procès

À quelques jours du verdict, les jeux sont faits à en croire Michel Platini. L’ancien capitaine de l’équipe de France est accusé d’avoir reçu un paiement déloyal de plus d’1,9 million d’euros en 2011 de la part de la FIFA. Une affaire pour laquelle la justice suisse a requis un an et un huit mois de prison avec sursis contre le Français ainsi que l’ancien patron de l’instance Sepp Blatter. Interrogé par la télévision suisse, Platini dénonce une "injustice".
"Moi, je suis blindé contre l’injustice, déclare-t-il au micro de la RTS. Quand on a fait des matches de football, qu’on a perdu à cause d’une décision de l’arbitre, pendant 20-30 ans, on est un peu blindé. Mais l’injustice fait mal beaucoup plus à ses proches, à sa famille, à ses enfants, à ses petits-enfants, parce qu’ils ne sont pas préparés à subir de telles injustices".
"Je m’attaque à deux organismes très forts: la justice suisse et les milliards de la FIFA"
L’ancien numéro un de l’UEFA se montre ensuite fataliste quant à ses chances d’obtenir gain de cause. "Je m’attaque à deux organismes très forts: la justice suisse et les milliards de la FIFA, pointe-t-il. C’est dur de les combattre mais je me bats quand même contre eux parce que je sais qu’il y a une collusion et qu’ils ont fait plein de choses entre eux. Humainement, tu es dans la bagarre, la bataille. C’est quelque chose qui me plaît et qui m’a toujours plu. Je ne lâche rien, je ne lâcherai rien et j’irai jusqu’au bout".
"Ça ne se terminera pas à Bellinzone notre affaire, promet ensuite Platini, qui critique à nouveau la FIFA. Ça ne se terminera pas ici parce que je pense qu’il y a un système honteux au niveau de la FIFA qui fait que, mais ça je l’ai compris très tard, qu’il y a l’argent pour être élu, pour donner, et qu’il y a toutes ces commissions – commission d’éthique, TAS – qui est le bras armé pour se protéger. La FIFA est tenue par une administration qui a tous les moyens pour se protéger. C’est difficile de les battre".
L’ancien sélectionneur des Bleus estime que son avenir est tout tracé, alors que sa carrière de dirigeant a pris un coup d’arrêt en 2015, au moment de sa suspension de toute activité liée au football. "J’ai perdu, la FIFA a déjà gagné. Cela fait sept ans qu’ils m’ont enlevé toute ambition que je pouvais éventuellement avoir au sein du football mondial. C’est fini. Sept ans, c’est terminé, ils ont gagné. D’ailleurs, il y a un homme qui travaillait à la communication de la FIFA et qui a dit: 'de toute façon, on s’en fout même s’il n’y a rien, parce que dans sept ans, professionnellement il sera mort’."
Désormais, Michel Platini souhaite "penser à d’autres choses, ce que je pourrais éventuellement faire pour le bien du football parce je pense que je suis dans le bien du football comme je l’ai été depuis 50 ans, contrairement à d’autres personnes". La décision finale sera rendue le 8 juillet prochain par le tribunal pénal fédéral de Bellinzone.