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"Je ne me voyais pas partir": Wilson Isidor se confie sur sa saison et sa vie en Russie

Wilson Isidor au mois de mai, avec le Lokomotiv Moscou.

Wilson Isidor au mois de mai, avec le Lokomotiv Moscou. - Icon Sport

Le 22 janvier dernier, Wilson Isidor quittait Monaco pour le Lokomotiv Moscou. Soit un mois avant le début de la guerre en Ukraine. Pour RMC Sport, l’attaquant revient sur ses derniers mois dans la capitale russe, entre performances sur le terrain (7 buts) et adaptation à cette situation exceptionelle.

Wilson, comment se passe votre quotidien depuis le début de la guerre?

Je n’ai pas connu beaucoup de changements. Très vite, on a eu une communication de la part du club nous expliquant qu’il n’y aurait pas de problèmes par rapport à ça. Le seul changement réel, c’est sur les déplacements. On ne prend plus l’avion pour aller dans les villes qui sont proches de la frontière. Ça nous oblige à faire des déplacements très longs, en avion, puis en train. C’est le seul changement important sur le quotidien. Sur le sportif, on a perdu notre entraineur (l’Allemand Markus Gisdol). Il n’est plus revenu à l’entraînement après le début de la guerre.

Y a-t-il eu du changement dans votre vie?

Pas vraiment. Tout reste ouvert, à part quelques enseignes qui ont décidé de quitter la Russie. Mais la vie est assez normale. Comme je ne suis pas russe, j’ai aussi accès à des choses qui ont été fermées ici comme Netflix, Spotify ou des trucs comme ça.

C'est un club qui me fait confiance, dans un championnat qui me plait, avec des infrastructures de très haut niveau. Je ne me voyais pas partir tout de suite.

N’avez-vous jamais pensé à rentrer en France?

Non. On en a quand même discuté avec ma famille, car ils étaient inquiets. Mais je n’ai pas voulu partir. Il y a un club qui me fait confiance, dans un championnat qui me plait, avec des infrastructures de très haut niveau. Le club me donne beaucoup de confiance et je ne me voyais pas partir tout de suite.

Wilson Isidor a quitté Monaco pour rejoindre Moscou en janvier.
Wilson Isidor a quitté Monaco pour rejoindre Moscou en janvier. © ICON Sport

Même en sachant que les clubs russes ne pourront certainement pas jouer la Coupe d’Europe la saison prochaine?

C’est une décision difficile car je veux jouer la Coupe d’Europe. Je suis venu dans un grand club comme le Lokomotiv pour jouer cette compétition. Il faudra voir si la situation reste comme ça sur le long terme. Mais je me sens bien ici pour l’instant. J’ai découvert un championnat qui a un très bon niveau.

Est-ce un sujet de conversation dans le vestiaire?

Oui évidemment qu’on en parle. Surtout avec les joueurs russes. C’est encore plus dur pour eux car ils ne pourront même pas jouer la Coupe du monde et ça leur fait mal.

Quand tu es jeune, dans un club français, tu demandes trop vite des responsabilités. C’est un peu de la "faute" à Kylian Mbappé. Il a été tellement bon très vite, que tout le monde se sent capable de faire la même chose. Non, tranquille, pour d’autres joueurs, il y a des étapes à passer.

Sur le plan personnel, vous réalisez une grosse deuxième partie de saison en Russie.

Je suis venu chercher de la confiance, des buts et du temps de jeu dans un championnat compétitif. Et c’est ce que je suis en train de faire. Le club m’apporte de la confiance. La première fois qu’on m’a parlé de Moscou, je ne pensais jamais venir. Puis on m’a convaincu de rencontrer les dirigeants et là c’était dingue. Les gars connaissaient tout sur moi. Ils m’ont présenté un projet dans lequel ils m’ont intégré. Et ça m’a fait changer d’avis. En arrivant, j’ai découvert un grand club. Je ne m’imaginais pas ça en venant.

Vous vous révélez à 21 ans en Russie, après être passé par des prêts, en N1 notamment. Vous semblez être quelqu’un de patient.

Aujourd’hui, quand tu es jeune, dans un club français, tu demandes trop vite des responsabilités au club. C’est un peu de la "faute" à Kylian Mbappé. Il a été tellement bon très vite, très jeune, que tout le monde se sent capable de faire la même chose. Non, tranquille, pour d’autres joueurs, il y a des étapes à passer. J’ai connu la N1, c’est aussi ce qui me permet de me dire que j’ai le temps et que je vais arriver à ce que je veux, mais à mon rythme. Et je pense que d’autres joueurs devraient aussi fonctionner comme ça et ne pas vouloir aller trop vite.

Loïc Tanzi