"Il me fait penser à Agüero": Endrick, l’autre Brésilien dont tout le monde parle à Madrid

Les supporters réclamaient la première titularisation d’Endrick avec le Real Madrid depuis des semaines. Certains journalistes, aussi, qui ne laissaient plus Carlo Ancelotti échapper à une conférence de presse sans évoquer le temps de jeu de l’adolescent.
Face à Lille ce mercredi, dans la déroute des Merengue (1-0), Endrick a enfin eu sa chance. Il aurait pu ouvrir la marque avant même la 20e minute, au bout d’un rush solitaire qui avait laissé Bafodé Diakité dans le vent. Mais Lucas Chevalier a empêché l’énième belle histoire du brésilien de se réaliser.
"C’est un joueur différent"
Finalement, sa première titularisation avec le Real Madrid ne restera pas dans les annales. Il avait marqué pour sa première entrée en jeu cette saison, puis pour sa première en Ligue des champions. A 18 ans, il a pris l’habitude d’être en avance sur les temps de passage espérés.
"Il a explosé très tôt à 16 ans au Brésil, dans une grande équipe, Palmeiras", se souvient Gustavo Hofman, journaliste brésilien basé à Madrid. "Vinicius Jr. et Rodrygo sont devenus internationaux brésiliens en tant que joueurs du Real. Endrick, il avait déjà ce statut en arrivant ici. Donc il y a beaucoup d’attentes. C’est un joueur différent, spécial, avec un potentiel élevé et une tête bien faite", estime le correspondant d’ESPN.
"Les attentes au Brésil sont qu’Endrick sera le nouveau numéro 9 de la sélection", continue-t-il. Rien que ça. À peine majeur, l’ancien de Palmeiras compte déjà 13 sélections pour 3 buts avec la Seleção. Déjà titulaire avec le Brésil, Endrick n’a pas encore le même statut à Madrid, où il grapille souvent du temps de jeu en fin de match.
Ancelotti lui demande "d’être un peu patient"
"D’un côté, ça peut sembler injuste, car il s’entraîne très bien, il est très sérieux et il a beaucoup de qualités. D’un autre, il doit faire face à la concurrence de Rodrygo, Mbappé et Vinicius. Je pense donc qu’il est nécessaire pour lui d’être un peu patient", juge l’entraîneur madrilène Carlo Ancelotti.
"Il sait qu’il doit attendre, et il savait depuis le début qu’il n’allait pas venir ici et joueur beaucoup tout de suite", analyse Gustavo Hofman. "Il va jouer petit à petit. Quand il a des minutes, il faut bien jouer, et c’est ce qu’il est en train de faire. Mais cette première saison ici sera une saison d’apprentissage pour lui."
Depuis son arrivée à Madrid, pour 35 millions d’euros hors bonus, Endrick s’est montré plus que convaincant lors ses entrées en jeu. Un sens du but évident, naturel, qui lui avait permis de réaliser un magnifique enchaînement pour marquer lors de sa première à Bernabéu, face à Valladolid (3-0). Ce soir-là, il avait remplacé Kylian Mbappé en toute fin de match, et volé la vedette au français, resté muet pour sa première à domicile. Endrick "enfonce la porte à coups de pied" avait écrit Marca, décrivant bien l’impression laissée par le Brésilien ces dernières semaines.
Ce qui séduit aussi à Madrid, c’est la personnalité de la jeune star. "Il a des couilles", saluait par exemple Carlo Ancelotti après le but d’Endrick face à Stuttgart en Ligue des champions (3-1). Il avait totalement ignoré les appels de Vinicius Jr. et de Kylian Mbappé à ses côtés pour tirer à 25 mètres.
Déjà un surnom dans le vestiaire madrilène
Cette manie de foncer, parfois tête baissée, pourrait être un axe de progression pour le Brésilien, s’il veut exploiter son potentiel et atteindre le niveau des stars auxquelles il est comparé. "Il me fait penser à Sergio Agüero, qui est l’un des meilleurs attaquants de ces derniers temps. S’il y a bien un joueur connu auquel je pourrais le comparer, ce serait lui", assure Gustavo Hofman, correspondant d’ESPN à Madrid.
L’Argentin d’1m73 (comme Endrick), avait aussi atterri à Madrid à 18 ans, du côté de l’Atlético. À la même taille, on sait déjà qu’Endrick s'inspire de Bobby Charlton, légende anglaise du ballon rond des années 1960. Une idôle surprenante qui lui a valu son surnom au sein du vestiaire madrilène: Bobby.