Real Madrid: sans Zidane, dix mois d'errance et de déceptions

Un entraîneur tous les quatre mois
Le bilan exceptionnel de Zizou en trois saisons et demie se juge aussi aux résultats obtenus par ses successeurs. Intronisé avant le Mondial russe, Julen Lopetegui avait été évincé de la Roja… et n’avait eu d’autre choix que de se concentrer sur le Real. Un pari manqué puisque l’ancien entraîneur des espoirs n’a tenu que quatre mois, incapable de gérer les cadres madrilènes. Le soutien de Sergio Ramos, moins influent cette saison, n’aura pas suffi.
Même son de cloche pour Santiago Solari. Nommé en octobre à la place de Lopetegui, l’Argentin venu de la Castilla a d’abord redressé la barre, puis signé une prolongation de contrat, avant de sombrer de la même façon, incapable de transcender un vestiaire usé par les succès, les Ballons d’or et les saisons à rallonge…
Les cadres disjonctent
Le Real Madrid a aussi "brillé" dans l’extra-sportif. Ses stars, couvées par Zidane, n’ont pas apprécié d’être remises en cause par leurs entraîneurs et leurs mauvaises performances.
Tout en haut, Gareth Bale, boudeur et probablement partant l’été prochain. Déjà contesté sous Zidane, le Gallois n'a que peu fait parler de lui sur le terrain cette saison.
Pas désirés par Solari, Marcelo et Isco ont demandé du respect après leurs mises à l’écart mais ont semblé préparer des départs plutôt que des changements d’attitude. Isco avait aussi refusé de participer à une causerie de Ligue des champions, tandis que Marcelo brillait par ses frasques sur le banc.
Affront ultime, Sergio Ramos s’est lui pris le bec avec Florentino Perez dans le vestiaire, avant de se fâcher avec Marcelo dimanche. Les deux revers contre le Barça en Coupe du Roi puis en Liga avaient fait exploser l’ambiance, sous les yeux passifs de Solari. L’arrivée de Zidane est aussi un remède à cela.
Le sportif déraille
Victorieux de quatre des cinq dernières Ligues des champions, le Real Madrid a quitté l’épreuve dès les 8es cette saison, terrassé par la grinta de l’Ajax. Un match révélateur des lacunes madrilènes, aux antipodes de la fraîcheur batave lors de cette double confrontation.
Un bilan européen pas tempéré par leurs performances sur le sol espagnol. Eliminé sans ménagement par le Barça en demi-finales de Coupe du Roi, le Real n’est que troisième de Liga. Sa place pour la prochaine Ligue des champions n’est pas forcément menacée (10 points d’avance sur le cinquième, Alavès) mais le Real compte cinq points de retard sur l’Atlético (2e). Le Barça possède une trop large avance en championnat, que le Real n’a plus remporté depuis 2017… avec Zidane.