C'est officiel, le PSG champion de France pour la 8e fois (avant de jouer)

Il n’y avait plus de suspense depuis déjà plusieurs semaines, voire plusieurs mois (malgré des dernières prestations moins convaincantes), mais il est désormais définitivement terminé. C’est officiel, le PSG a remporté ce dimanche son huitième titre de champion de France, le sixième de l’ère QSI, à la faveur du match nul de son dauphin Lille à Toulouse (0-0). Les Parisiens, qui ne peuvent plus être rattrapés, laissent Lyon (7 titres) derrière eux et rejoignent Nantes et Monaco au palmarès du football français.
Ils se rapprochent encore un peu plus de l’OM et ses neuf couronnes nationales. Saint-Etienne, qui trône en tête de ce classement avec dix titres au compteur, peut aussi sérieusement s’inquiéter. Thiago Silva et sa bande ne battront pas leur propre record du titre le plus précoce obtenu par un club de Ligue 1, datant de la saison 2015-2016 (après 30 journées). La faute à trois échecs face à Strasbroug (2-2), Lille (5-1) et Nantes (3-2) qui ont retardé l'échéance.
Pour les hommes de Thomas Tuchel, ce titre décroché vient récompenser une saison XXL réalisée en Ligue 1. Même si Lille est un brillant dauphin, porté par sa pépite Nicolas Pépé, il n’y aura jamais vraiment eu de concurrence. Paris a pris les commandes dès la deuxième journée pour ne plus les lâcher.
Arrivé en remplacement d’Unai Emery, Thomas Tuchel a rapidement su imposer sa patte, en faisant de son équipe un caméléon capable de s’adapter à tous les systèmes tactiques en toutes circonstances, et en poussant ses joueurs à progresser individuellement. Le repositionnement de Marquinhos en milieu défensif en est l’un des meilleurs exemples. Malgré les débuts poussifs du Brésilien à ce poste, l’ancien technicien du Borussia a insisté dans son idée et il a réussi à en faire une sentinelle redoutable, presque aussi à l’aise qu’en défense centrale.
La Ligue 1 comme laboratoire à expérimentations
Tuchel a compris qu’il pouvait tirer profit de la marge de son groupe pour faire du championnat un laboratoire à ses expérimentations et multiplier les schémas tactiques, en vue notamment de mieux préparer les échéances européennes. Des innovations répétées qui n’ont jamais affecté le rendement de l’équipe, bien au contraire. Fidèle à ses habitudes, le PSG a infligé quelques raclées: 4-0 contre Saint-Etienne, 5-0 face à Lyon et Amiens, 4-0 à Monaco, 9-0 contre Guingamp ou encore 4-0 à Dijon.
Des blessures et l'épisode Rabiot
Paris n’a pourtant pas été épargné par les blessures. Dani Alves n’a retrouvé les terrains qu’en novembre, il a fallu attendre janvier pour revoir Layvin Kurzawa, Edinson Cavani n’a plus joué en championnat depuis le 9 février en raison d’une blessure à la cuisse et, surtout, Neymar a encore été plombé par son pied droit. Le Brésilien n’a plus joué depuis le mois de janvier.
Tuchel a aussi dû se passer à partir de décembre d’Adrien Rabiot, en conflit avec le club. Avant ces dernières semaines brouillonnes, Paris n’avait laissé que des miettes à ses adversaires. Le PSG n’a été tenu en échec qu’à deux reprises - contre Bordeaux (2-2) et Strasbourg (deux fois, 1-1 et 2-2) - et n’a été battu que trois fois. Lyon (2-1), début février, Lille de manière éclatante (5-1) et Nantes (3-2) dernier sont parvenus à faire plier l’ogre parisien. Mais il n'y avait plus de suspense depuis longtemps.
Bien sûr, cette domination sans partage sur la Ligue 1 n’effacera pas les regrets laissés par la campagne européenne avortée dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions face à Manchester United (2-0, 1-3). L’élimination en quarts de finale de la Coupe de France est l’autre accroc important de cette saison pour Neymar et sa bande.
En s’inclinant contre Guingamp (2-1), les Parisiens ont été battus pour la première fois depuis 44 matchs dans les coupes nationales. A cela s'ajoute aussi les quelques rendez-vous manqués de ces dernières semaines, dont ce match nul contre Strasbourg le 7 avril (2-2), alors que le club pouvait fêter son titre avec son public.
Mbappé et Di Maria en patrons
S’adjuger la Ligue 1 ne fera pas oublier ces échecs, mais permettra au moins au club de la capitale de commencer à panser ses plaies. Remporter la Coupe de France le 27 avril prochain aux dépens du Stade Rennais participerait à cette cicatrisation. En cas de victoire, il restera au PSG à aller chercher quelques records et à marquer encore un peu plus les esprits en Ligue 1.
L’équipe de Tuchel est aujourd’hui à la fois la meilleure attaque, la meilleure défense, la meilleure équipe à domicile et à l’extérieur et peut se targuer de compter dans ses rangs deux des trois meilleurs buteurs du championnat avec Mbappé (27) et Cavani (17). Le champion du monde français aura été l’un des principaux artisans de ce titre. Impressionnant de facilité, il a empilé les buts semaine après semaine et a prouvé qu’il pouvait tenir l’attaque parisienne à lui seul en l’absence de Neymar et Cavani.

Paris a aussi pu compter sur Angel Di Maria, qui a certainement réalisé sa meilleure saison sous le maillot parisien. Par ses statistiques et son influence dans le jeu, il a su se rendre incontournable dans le onze de Tuchel, lui qui n’a parfois été qu’un élément dans la rotation par le passé. Thiago Silva et Marquinhos ont eux aussi fait forte impression. Il faut également saluer la belle première saison accomplie par Juan Bernat.
Arrivé l’été dernier en provenance du Bayern, l’Espagnol a d’abord connu des débuts délicats, mais il est progressivement monté en puissance et s’est imposé comme une valeur sûre de l’effectif parisien, qui a aussi vu l’émergence de jeunes comme Moussa Diaby (19 ans), Colin Dagba (20 ans) et Stanley Nsoki (19 ans). Mené par ses cadres, ses recrues et ses jeunes pousses, le PSG aura de nouveau été un roi sans pitié. En Ligue 1 plus qu’ailleurs, le football est de plus en plus un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin c'est (souvent) Paris qui gagne.