Du cauchemar de Manchester au sauvetage par la DNCG, trois mois de montagnes russes émotionnelles à l'OL

Du rêve d’une éventuelle finale européenne aux portes d’une relégation en Ligue 2. L’OL a vécu, ce mercredi, soir, un nouvel épisode de trois derniers mois infernaux sur le terrain mais surtout en coulisses. Quinze jours après avoir rétrogradé administrativement le club en Ligue 2, la DNCG a infirmé sa décision après l’appel du club rhodanien.
Le changement de présidence (Michele Kang a remplacé John Textor entre temps) a ainsi porté ses fruits et manifestement convaincu l'instance de revenir sur sa décision, qui sanctionnait le trou béant creusé par l’homme d’affaires américain (la DNCG réclamait 100 millions d’euros sur les comptes du club, plus 100 autres millions de garantie pour la saison prochain). Cette décision vient clore un cycle qui n'aura pas ménagé les supporters de l'institution lyonnaise. RMC Sport revient sur ces trois mois de grandes turbulences.
Le cauchemar d'Old Trafford
L’incroyable déveine lyonnaise n’a pas forcément commencé ce soir-là. Elle pourrait aussi être datée du coup de sang de Paulo Fonseca contre l’arbitre face à Brest, le 2 mars, qui lui a valu une suspension de neuf mois en Ligue 1. Mais à Old Trafford, l’entraîneur portugais, sur le banc, et son équipe ont touché du doigt un exploit monumental en quart de finale retour de la Ligue Europa. Avant une terrible désillusion.
Comme à l’aller (2-2), ils avaient réussi à recoller après avoir été menés (2-0 à la pause) avant de mener de deux buts au cœur d’une prolongation disputée à dix après l’expulsion de Corentin Tolisso (2-4, 110e). Il restait dix minutes à jouer et Lyon a coulé en s’inclinant finalement (5-4) dans le temps additionnel de la prolongation. Au coup de sifflet final, les Lyonnais étaient restés prostrés sur la pelouse, à peine conscients d’avoir laissé filer de la sorte un rêve européen auquel ils s’accrochaient avec envie.
L’effondrement dans la course à la Ligue des champions
Cette remontada a marqué les esprits et les corps lyonnais au point de totalement perturber leur sprint final. Alors qu’ils se persuadaient que tout ne dépendait que d’eux, les coéquipiers d’Alexandre Lacazette ont perdu la main en s’inclinant quelques jours plus tard chez le rival stéphanois (2-1). Deux autres défaites face à Lens (1-2) et à Monaco (2-0) ont définitivement enterré leurs chances de qualification en Ligue des champions et la promesse d’un chèque qui aurait fait le plus grand bien aux finances du club. La sixième place et la qualification en Ligue Europa ont à peine agi comme des lots de consolation.
Les émouvants adieux de ses stars
Si les départs font partie de la vie d’un effectif, celui du "général" Alexandre Lacazette a fait monter une boule de nostalgie des supporters lyonnais. Il a été fêté dans une grande émotion lors du dernier match face à Angers (2-0), le même soir où Rayan Cherki, dernière grande réussite de la formation lyonnaise, a aussi annoncé son départ fort probable. Il a rejoint Manchester City quelques jours plus tard.
Le terrible couperet de la DNCG
L’optimisme béat affiché par John Textor auprès de la presse avait presque fait passer cette audition devant la DNCG comme une formalité. Mais ce 24 juin, le couperet froid a rappelé tout le monde à une réalité bien différente. Le gendarme financier a, ce soir-là, validé sa décision de rétrograder le club en Ligue 2, confirmant sa mesure prise à titre conservatoire en novembre.
Aussi épinglé en Europe
Trois jours après l'annonce de la rétrogradation en Ligue 2 en première instance, l’OL a signé un accord avec l'instance de contrôle financier des clubs (ICFC) de l'UEFA pour sa participation sous condition à la Ligue Europa. Le club a écopé d’une amende de 50 millions d'euros (dont 12,5 millions ferme), d’un encadrement de sa masse salariale et de l’obligation d'avoir une balance des transferts positive. Le club était, depuis novembre, sous procédure de surveillance.
Le 5 mai, il avait été condamné à une amende de 200.000 euros par l’UEFA pour des impayés vis-à-vis d'autres clubs, des employés ou encore des autorités fiscales et sociales. Sa présence en Ligue Europa était conditionnée à "une issue favorable lors de l'appel de la décision" face à la DNCG, selon un accord conclu avec l’ICFC.
Le miracle de juillet
Après cette lente descente aux enfers, les supporters de l'OL avaient quasiment accepté le fait de n'avoir plus droit au bonheur. Mais du ciel ensoleillé de ce mercredi 9 juillet est venu le miracle qu'ils n'espéraient plus: la DNCG a décidé d'infirmer la décision prise en première instance de rétrograder le club rhodanien en Ligue 2, en échange d'un encadrement de sa masse salariale et des indemnités de mutation sur le budget proposé. Un immense soulagement pour une institution qui aura frôlé le précipice en ce début d'été.