RMC Sport

FC Nantes: pourquoi le départ de Halilhodzic ne serait pas une surprise

placeholder video
Arrivé en octobre 2018 pour succéder à Miguel Cardoso, Vahid Halilhodzic devrait quitter le FC Nantes en fin de semaine, selon Ouest-France. Un départ devenu quasiment prévisible au vu des relations très fraîches entretenues par le Franco-Bosnien avec ses dirigeants.

A un peu plus d’une semaine de la reprise de la Ligue 1, avec un déplacement périlleux sur la pelouse de Lille pour débuter, le dimanche 11 août (15h), les joueurs du FC Nantes ne savent toujours pas qui sera leur entraîneur cette saison. Car selon Ouest-France, Vahid Halilhodzic va quitter son poste en fin de semaine, après le match amical programmé vendredi contre le Genoa (20h). Une issue devenue presque prévisible tant les rapports se sont sérieusement tendus ces derniers mois entre le technicien franco-bosnien et ses dirigeants. Avec, comment souvent au FCN, le mercato comme point de cristallisation. Début juillet, Halilhodzic n’avait pas hésité à pointer publiquement du doigt l’attitude de Waldemar et Franck Kita, le président et le directeur général du club, à propos du recrutement estival.

"Il faut trouver 8 ou 9 joueurs, la plupart titulaires. Je ne connais pas les joueurs qui vont venir. On a proposé pas mal de joueurs (à la direction), aucun n’est venu. Il faut faire vite pour essayer de faire un recrutement exceptionnel et réaliser une bonne saison", avait-il lâché dans les colonnes de Ouest-France, s'estimant "plus qu'inquiet" pour la suite. Une sortie qui avait renforcé le flou autour de son avenir, alors qu’il était déjà annoncé sur le départ à l’issue de la saison dernière et encore plus lorsque le club a été en passe d’être racheté au début de l’été. Finalement bien présent le jour de la reprise, le 26 juin, il avait toutefois eu une phrase qui en disait long sur le brouillard planant au-dessus de la Jonelière. "Aujourd’hui, je suis là, demain je ne sais pas", avait-il répondu à un jeune supporter lui demandant s’il comptait rester sur le banc nantais. Son bilan sportif plaide pourtant pour lui.

"Ils ont travaillé dans mon dos"

A son arrivée le 2 octobre dernier, en remplacement du Portugais Miguel Cardoso, les Canaris étaient englués à la 19e place du championnat. Avec "Coach Vahid", et malgré un contexte rendu très lourd par la disparition d’Emiliano Sala dans un accident d’avion en janvier, ils ont bouclé la saison au 12e rang, avec au passage des victoires de prestige contre Lyon (2-1), Paris (3-2) et Marseille (2-1). Mais ces bons résultats n’ont pas amélioré les relations déjà très fraîches entre Halilhodzic et le clan Kita. Début mai, l’ancien technicien du PSG avait clairement fait comprendre que son manque d’emprise sur le mercato pourrait le pousser à claquer la porte. "Le mercato, il est très complexe au FC Nantes. Le président, c’est lui, le patron, c’est lui qui décide, mais je ne sais pas quelle est sa vision. Le dernier mercato, on n’a pas travaillé ensemble, ils ont travaillé dans mon dos. Quand je suis arrivé, j’avais pourtant dit que les choix sportifs, ça m’appartenait à moi, mais ce n’est pas ce qu’il s’est passé à Noël", avait-il lancé.

Connu pour son franc-parler et son caractère bien affirmé, il avait déjà dressé le même constat amer un mois plus tôt dans un entretien au Parisien: "Je suis sous contrat. Après, je peux l'avouer, j'ai failli quitter Nantes cet hiver. C'était trop dur. Au moment du mercato, j'avais décidé de m'en aller. Ma famille et les joueurs m'ont fait changer d'avis. J'étais à cran et, comme je n'étais pas d'accord avec le mercato, j'avais décidé de partir. Ça s'est joué à peu de chose." Le départ de Sala à Cardiff l’hiver dernier a notamment creusé un fossé important entre la direction du FCN et Halilhodzic. Ce dernier n’a pas digéré la manière dont le transfert de l’attaquant argentin, dont il était très proche, s’est déroulé. "Il a 28 ans et il va gagner six fois son salaire actuel. J'aurais peut-être fait le même choix. Je voulais juste qu'on me mette au courant. Je me pose beaucoup de questions", avait-il expliqué en janvier en conférence de presse.

Un club fossoyeur d'entraîneurs

Cet été, l’effectif nantais s’apprête à nouveau à perdre certains de ses cadres avec les départs probables de Valentin Rongier et Abdoulaye Touré, alors que Diego Carlos a déjà été vendu au FC Séville et Ciprian Tatarusanu a rejoint Lyon gratuitement. Dans l’autre sens, Nantes s’est - pour une fois - attelé à recruter des visages connus de la Ligue 1: le gardien Alban Lafont (ex-Fiorentina), les défenseurs Molla Wagué (ex-Udinese) et Dennis Appiah (ex-Anderlecht), le milieu Mehdi Abeid (ex-Dijon) et l’ailier Marcus Coco (ex-Guingamp). International français U19, Bridge Ndilu est également arrivé en provenance de Laval. Mais comme expliqué par Ouest-France, certains de ses renforts, Marcus Coco en tête, n’étaient pas particulièrement souhaités par Halilhodzic, dont le départ va donc une nouvelle fois rappeler que Nantes est incapable de construire sur la durée.

Depuis l’arrivée de Waldemar Kita aux commandes du club à l’été 2007, le FCN a vu passer Michel der Zakarian (à deux reprises), Elie Baup, Gernot Rohr, Jean-Marc Furlan, Baptiste Gentili, Philippe Anziani, Landry Chauvin, René Girard, Philippe Mao, Sergio Conceiçao, Claudio Ranieri, Miguel Cardoso et, donc, Vahid Halilhodzic. Selon 20 Minutes, Stéphane Ziani, ancien joueur du club et actuel entraîneur des moins de 19 ans, pourrait être le prochain à s’installer sur le banc des Canaris.

RR