RMC Sport

Football Leaks: Di Maria et Pastore impliqués

Selon le site d’investigation Mediapart, deux stars du PSG, Javier Pastore et Angel Di Maria, touchent une partie de leur rémunération par des sponsors dans des paradis fiscaux. Des pratiques qui ont des répercussions sur tout le foot argentin.

C’est le dernier rebondissement dans l’affaire des Football Leaks, ensemble de documents révélés par un consortium de médias européens, l’EIC, dont fait partie le français Mediapart, et il touche cette fois deux stars de la Ligue 1, les Argentins du PSG, Angel du Maria, et Javier Pastore.

Selon les documents récupérés par le site d’investigations, Angel Di Maria touche notamment ses droits à l’image via une société panaméenne, Sunpex (dont il a la signature) et Pastore via une société en Uruguay. « Peut-on dès lors envisager qu’ils ne soient pas coupables de fraude fiscale ? Il faudrait pour cela qu’ils aient déclaré leurs revenus. Mais pourquoi, dans ce cas, placer secrètement l’argent dans un paradis fiscal ? », interroge Mediapart.

>> A lire aussi: Di Maria agace au PSG 

Sollicités par ces derniers, Angel Di Maria et Javier Pastore n’ont pas souhaité s’expliquer. Le système de sociétés écrans en œuvre dans la gestion des droits à l’image est aussi impliqué dans les transferts des joueurs au PSG. Lors de l’arrivée de Di Maria au PSG, Gestifute, de l’agent Jorge Mendes, reverse 50% de la commission à Kunse, une société écran néerlandaise.

Au PSG, on explique ne pas savoir où sont allés les fonds : « Le club n’a pas connaissance de la répartition de cette rémunération entre Gestifute et les autres agents intervenus pour le compte du joueur », explique le PSG à Mediapart. Sauf que selon Mediapart, d’autres clubs, comme le FC Séville, avaient refusé ce montage auparavant.

>> A lire aussi: Football Leaks: Enquête ouverte à Madrid sur Angel Di Maria

Derrière ce schéma somme toute classique entre l’évasion et l’optimisation fiscale, Mediapart met à jour un système qui gangrène tout le foot argentin : « Les nombreux documents obtenus par l’EIC (conversations WhatsApp, contrats, écoutes judiciaires…) montrent que tout ce petit monde n’hésite pas à truquer des matchs en Amérique du Sud ou à faire sélectionner des joueurs dans l’équipe nationale d’Argentine simplement pour faire grimper leur valeur», explique Mediapart.

Perri : « Pas illégal mais totalement immoral »

Ces affaires qui touchent le PSG ont-elles un caractère illégal ? « A ce jour, la réponse est non, explique Pascal Perri, économiste pour RMC Sport. Il y a une politique générale, internationale de lutte contre les paradis fiscaux. Mais à ma connaissance, jusqu’à présent, les sociétés qui sont enregistrées dans ces paradis fiscaux sont toujours éligibles à réaliser des actes de commerce. Y compris pour le compte de tiers. C’est exactement ce qu’il se produit. Donc ça n’est pas illégal mais c’est totalement immoral. »

Pierre Koetschet