Les ultras de Bordeaux préviennent: "Nous n’accepterons plus les interdictions de déplacement"

Le porte-parole des Ultramarines, un groupe d'ultras bordelais, a tenu un discours incisif, ce lundi, deux jours après que 67 supporters des Girondins ont été interpellés et placés en garde à vue en marge de Strasbourg-Bordeaux. Quarante-sept fans bordelais s'étaient infiltrés à la Meinau grâce à l'aide des ultras de Strasbourg alors qu'une interdiction de déplacement avait été prononcée à leur encontre. Vingt autres avaient été interpellés avant même leur entrée dans l'enceinte alsacienne.
"Scandaleux"
Dimanche, une manifestation pacifique avait été organisée devant le commissariat de Bordeaux par des membres des Ultramarines. Lundi, leur leader, Florian Brunet a donc livré son témoignage à RMC Sport. "Il est incontestable que nous participons au spectacle, que notre image est utilisée par la Ligue, que l’on participe à un business sans que l'on ne demande d’argent, a noté le porte-parole bordelais. On demande simplement du respect. Et on demande à être considérés comme des acteurs majeurs et incontournables de la Ligue 1 (...) Ce qui est en train de se passer est scandaleux."
"Nous ne sommes pas des hooligans"
"Pendant quelques mois, voire quelques années, on a subi des interdictions de déplacement à tour de bras, que l'on a acceptées, a rappelé l'ultra girondin. On a bien voulu jouer le jeu pendant très longtemps. Aujourd’hui, on ne l’accepte plus. Nous n’accepterons plus les interdictions de déplacement. Nous ne nous plierons plus à ce diktat."
"Nous ne sommes pas des hooligans, a-t-il justifié. Nous sommes des associations avec une utilité sociale. (...) Dans le mouvement ultras, les leaders sont des gens respectables, des pères de famille, des chefs d’entreprise, des cadres, ou même des ouvriers. (...) Il n’y a que des gens insérés, respectables."
L'Instance nationale du supportérisme réunie jeudi
Dans ce contexte un peu tendu, l'Instance nationale du supportérisme se tiendra jeudi au Ministère de l’intérieur en présence des représentants de la DNLH (Division nationale de lutte contre le hooliganisme), de l’Association nationale des supporters et de la LFP. L’occasion pour les différents organismes d’évoquer le cas des tribunes debout, des référents supporters, des fumigènes mais aussi des interdictions de déplacement et des débordements survenus ces dernières semaines, particulièrement avec les supporters des Girondins de Bordeaux.
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Les supporters souhaitent ainsi demander des comptes à la LFP, estimant que la Commission de discipline sanctionne des groupes de supporters et non des clubs, dépassant ainsi ses prérogatives. Ces derniers demandent également un moratoire sur les sanctions. Du côté des instances, on va une nouvelle fois demander aux groupes de supporters de respecter les interdictions de déplacement, pour éviter des débordements comme à Strasbourg samedi. On estime que ces derniers se servent un peu des médias pour faire du bruit autour de décisions (gardes à vue) qui sont prévues par la loi et qu’il n’y a donc pas de raison d’être surpris.
Un point important va être soulevé: celui du référent supporter. Depuis le 10 mai 2016, chaque club doit disposer dans son organigramme d’un référent supporter, censé nouer le dialogue entre le club et les groupes de fans. Certains clubs n’en ont toujours pas, quand d’autres utilisent un prête-nom qui n’agit pas vraiment comme devrait le faire un référent supporter.
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