RMC Sport

Ligue 1: DAZN "menacerait de ne pas payer" une échéance du mois de février

placeholder video
Principal diffuseur de la Ligue 1, la plateforme DAZN menacerait de ne pas payer à la LFP l'échéance prévue le 15 février prochain, selon les informations données ce lundi dans l'After Foot sur RMC. Une manière de mettre la pression sur l'instance présidée par Vincent Labrune dans sa lutte contre le piratage.

Quelques mois après une issue compliquée pendant l'été, le feuilleton des droits TV de la Ligue 1 reste toujours aussi mouvementé. Si DAZN a récupéré huit matchs (sur neuf), la plateforme britannique peine à atteindre son objectif de 1,5 million d'abonnés et aurait franchi le seuil des 500.000 utilisateurs à la faveur de ses récentes offres promotionnelles. Mais selon les révélations de l'After Foot ce lundi sur RMC, DAZN envisagerait de ne pas payer tout son dû à la LFP pour l'échéance prévue à la mi-février.

"Le diffuseur DAZN menacerait de ne pas payer, partiellement au moins, une échéance qui doit tomber dans les jours qui viennent, le 15 février", a expliqué notre journaliste Gilbert Brisbois. "Tout ça pour quoi? Tout simplement parce que DAZN s’était étonné d’un communiqué de la Ligue faisant état de victoire contre le piratage. Sauf que DAZN reproche à la Ligue une lutte, comment dire… pas vraiment efficace contre le piratage."

Avant de poursuivre: "On reproche également aux clubs une collaboration qui n’est pas hyper efficiente au quotidien. On peut dire ce lundi soir qu’on a plusieurs sources sérieuses qui nous confirment que ça pourrait arriver. Ce serait évidemment une révolution économique pour le foot français."

"Une grosse réunion était prévue entre tous les différents partenaires"

Après les premières révélations de l'animateur de l'After Foot, Daniel Riolo lui a emboîté le pas afin de préciser les détails de cette affaire, qui pourrait encore secouer la Ligue 1 dans les prochains jours. "La semaine dernière j’évoquais que, pendant ma visite au ministère, on m’avait dit qu’il allait falloir aider DAZN sur le piratage. En prenant notamment l’exemple de l’Angleterre, où ils sont cinquante à bosser contre le piratage pendant un week-end, quand en France, ils ne sont que trois", a ainsi expliqué l'éditorialiste de RMC Sport. "Donc forcément c’est un problème et il faut voir ce qu’on peut faire."

"Et finalement, entre voir ce qu’on peut faire et se bouger maintenant, au moment où on va annoncer qu’une grosse réunion était prévue entre tous les différents partenaires qui doivent se mettre autour de la table: clubs, diffuseurs, ministère, Ligue. Et on apprend, avant même cette réunion du mois de mars, qu’il se dit que dès le 15 février DAZN menace de ne pas payer..."

Certains présidents de club seraient inquiets

Au-delà des difficultés à séduire le public français depuis le début de saison, DAZN ne serait pas vraiment convaincu par les actions de la LFP pour lutter contre le piratage. La Ligue dirigée par Vincent Labrune, qui s'est pourtant récemment félicitée de son action contre les diffusions pirates des rencontres de L1.

"Quand tu cherches à creuser un peu cette info, les présidents, pour beaucoup proches de Labrune et qui ne veulent pas sombrer dans le catastrophisme, te disent: 'Non, non, il n’y a pas de sujet… ne vous inquiétez pas, DAZN va bien payer'. Et il y a les autres qui commencent un petit peu à flipper", a encore assuré Daniel Riolo. "Et qui se disent que DAZN est aussi un peu dans la merde en Italie, où ils estiment qu’ils ont finalement payé un petit peu trop cher par rapport à la perte d’abonnés qu’ils ont eue et presque par rapport à la perte d’intérêt pour le foot qu’il y a en Italie."

La lutte contre le piratage pour justifier un non-paiement?

A en croire le membre de l'After Foot, DAZN n'hésiterait donc pas à envisager un petit bras de fer face à la LFP, avec laquelle les relations ne seraient déjà pas au beau fixe.

"Ils notent la même chose en France, mais la différence entre les deux c’est que DAZN est un peu en train de se dire qu’ils n’ont plus de thune ou en tout cas par rapport à ses engagements-là. Mais, en Italie la Ligue est plus forte, alors qu’on sent qu’il y a des faiblesses en France, et si, en gros, il faut qu’on fasse chier quelqu’un et dire qu’on ne va pas payer, c’est plus en France qu’on va taper parce qu’on n’a plus de bons rapports avec la Ligue… Rien ne va réellement, puisque CVC est fâché, la Ligue est fâchée, le diffuseur n’est pas content", a complété Daniel Riolo. "Et en plus, surtout, parce que ça va être ça le prétexte: ils ne font pas assez contre le piratage."

Jean-Guy Lebreton avec l'After Foot