RMC Sport

Ligue 1: "Le football français est sauvé", clame Labrune après l'accord avec CVC

placeholder video
Vincent Labrune, président de la Ligue de football professionnel, estime avoir sorti le football français de l’ornière avec l’entrée du fonds d’investissement CVC dans la société commerciale. Il veut s’assurer de la bonne utilisation de ses fonds par les clubs et ne ferme pas la porte à Canal+ pour les droits TV.

Dix-huit mois après son élection à la présidence de la Ligue de football professionnel, Vincent Labrune est un homme plutôt rassuré et optimiste. Le patron du football professionnel français se félicite, dans une interview aux Echos, d’avoir sorti les clubs de l’ornière. La récente création d’une société commerciale et l’entrée au capital du fonds d’investissement CVC Capital Partners a fait entrer 1,5 milliard d’euros dans les caisses avec une alléchante répartition à la clé. Une véritable bouée de sauvetage.

>> Suivez toutes les infos sur la Ligue 1 EN DIRECT

"Le football français est sauvé, lance Labrune. Mais il reste convalescent. Nous avons su collectivement nous mobiliser pendant une période extrêmement compliquée et anxiogène pour faire de nos faiblesses une force et transformer nos contraintes en opportunités. Notre union nous a permis de créer les conditions d'un 'New Deal' pour le football français qui va nous permettre de sortir plus forts de la tempête que nous avons traversée. Les éléments sont réunis pour que nous entrions dans un cercle vertueux, c'est le sens du projet Renaissance porté par la Ligue et les clubs."

Labrune va surveiller l'utilisation de la nouvelle manne financière par les clubs

Le dirigeant rappelle ainsi les pertes colossales du football français "en quasi-faillite" avec la crise sanitaire et le fiasco Mediapro (1,8 milliard d’euros en deux ans). Il en profite aussi pour pester contre les importantes taxes que les clubs doivent supporter - vieux serpent de mer du foot français – et se positionne comme le garant de la bonne utilisation de la nouvelle manne issue du CVC. Pas question de ne faire que rembourser les dettes, il faudra investir.

"Cet argent, c'est tout sauf un chèque en blanc pour récompenser les mauvais élèves, prévient-il. Nous allons nous assurer que les investissements seront fléchés sur l'amélioration de la performance à long terme. C'est notamment une opportunité unique d'investir dans le 'produit Ligue 1' pour le rendre meilleur, en utilisant le potentiel du digital comme moyen de renforcer les liens entre la Ligue 1 et les supporters, à l'instar de ce qui est fait dans d'autres sports comme en NBA ou en NFL."

Labrune conclut enfin sur l’épineuse question des droits TV avec comme horizon l’appel d’offres national et international pour la prochaine période 2024-2028. "Le business plan validé avec CVC est d'atteindre des droits de 1,8 milliard d'euros par an d'ici 2028", explique-t-il alors que la LFP perçoit seulement 663 millions d’euros actuellement des deux diffuseurs en France (Amazon et Canal+). Le président de la LFP a déjà une idée des prochains intéressés, dont les Gafa sur lesquels il compte beaucoup. Sans toutefois fermer la porte au partenaire historique, Canal+, avec qui les relations se sont détériorées. Selon Labrune, les deux camps s’échinent depuis à se rabibocher.

Labrune ne ferme pas la porte à Canal+

"Cela ne veut pas dire que la Ligue ferme la porte à Canal+, qui a été son partenaire historique, prévient Labrune. Il y a eu de la rancœur et nous sommes en train de reconstruire avec eux une relation de confiance. Nous ne les ferons pas changer d'avis, s'ils devaient décider qu'ils n'ont plus besoin du football français. Mais nous n'avons jamais dit que nous voulions tout faire sans eux. Notre ambition est de consolider notre relation avec tous nos partenaires actuels et d'en trouver d'autres qui auront envie d'investir dans un football qui monte en puissance. Le ‘momentum’ est bon. Nous n'avons pas perdu de temps mais nous devons encore accélérer pour être certain de basculer du bon côté avec les clubs, la fédération et les joueurs."

NC