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Mercato, style de jeu, calendrier… l’OM face à de nombreux défis

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L’Olympique de Marseille débute sa série de matchs amicaux ce samedi (18h30) avec la réception de Nîmes au centre d’entraînement Robert-Louis Dreyfus. Le coup d’envoi d’un été ô combien chargé pour le club phocéen, qui va devoir faire face à plusieurs défis dans les semaines à venir.

• Répondre à plusieurs urgences sur le marché des transferts

Au moment de débuter le "Summer Tour 2023", une série de quatres matchs amicaux qui se terminera le 2 août prochain avec la réception du Bayer Leverkusen au stade Vélodrome, l’effectif de l’OM n’est pas au complet. Loin de là. Pour l’heure, Geoffrey Kondogbia, recruté contre environ huit millions d’euros à l’Atlético de Madrid, est la seule recrue officielle du mercato phocéen. Et un secteur de jeu semble particulièrement dépeuplé: les couloirs de la défense.

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Contrairement à Igor Tudor, Marcelino est un adepte d’une défense à quatre (voir plus bas). Sur le papier, le coach espagnol a donc besoin de quatre latéraux s’il souhaite doubler les postes. Mais ce jeudi, à deux joueurs de son premier match de préparation et en attendant l'officialisation de Renan Lodi, l’OM a un seul spécialiste dans son effectif: le droitier Jonathan Clauss. L’international français (6 sélections) de 30 ans, qui a par ailleurs plus souvent joué dans un rôle de piston au sein d’une défense à cinq, se sent pour l’instant bien seul dans ce secteur de jeu.

A gauche, Jordan Amavi est revenu de son prêt très peu concluant à Getafe et est encore sous contrat jusqu’en 2025. Mais l’ancien Niçois n’entre vraisemblablement pas dans les plans de la direction marseillaise et une porte de sortie lui est cherchée. Ce dossier du latéral gauche, prioritaire pour les dirigeants phocéens, s’est accéléré ce jeudi en fin d'après-midi. Alors que des discussions existaient depuis quelques jours, Renan Lodi (25 ans, Atlético de Madrid) va s'engager avec l'OM pour pour une durée de cinq ans moyennant une indemnité de transfert de 13 millions d'euros. Selon Fabrizio Romano, la visite médicale est prévue ce vendredi.

Le programme complet des matchs amicaux de l’OM

• 15/07 (18h, centre d’entraînement Robert-Louis Dreyfus): OM-Nîmes
• 22/07 (11h Allemagne): KAS Eupen-OM
• 27/07 (13h, Allemagne): RKC Waalwijk-OM
• 02/08 (20h45, Vélodrome): OM-Bayer Leverkusen

L’OM a également des besoins un cran plus haut pour occuper les ailes du 4-4-2 (voire du 4-2-3-1) de Marcelino. A ce stade de l’intersaison, Cengiz Ünder est le seul ailier capable de créer du déséquilibre grâce à sa vitesse et ses dribbles. Comme rapporté par L'Équipe ces derniers jours, l’état-major marseillais a d’ailleurs fait le constat de ce manque et c’est pour cette raison que la piste menant à Iliman Ndiaye (23 ans) a été activée. Selon Foot Mercato et Fabrizio Romano, l’OM aurait trouvé un accord de principe avec l'attaquant international sénégalais de Sheffield United, passé par les équipes de jeunes de l'OM il y a une dizaine d'années. Reste toutefois à trouver un terrain d'entente avec le club anglais, alors que plusieurs formations de Premier League ont également Ndiaye dans leur viseur.

Un sacré chantier existe également à la pointe de l'attaque. Avec un dossier qui jette un flou sur le reste du mercato olympien: celui d'Alexis Sanchez. Libre depuis le 1er juillet, le Chilien, meilleur buteur du club la saison dernière (18 buts en 44 matchs toutes compétitions confondues), entretient le suspense sur la suite à donner à sa carrière. L’OM lui a formulé une offre de contrat et reste suspendu à la décision de l’attaquant. "C’est vrai qu’il a des offres importantes, a concédé Javier Ribalta, directeur du football, il y a quelques jours sur la chaine Youtube Les Réservistes. On doit discuter avec le nouveau coach et lui avec son entourage et avec nous aussi. Aujourd’hui, je ne peux pas dire s’il va continuer ou pas. C’est la vérité." Au niveau du mercato, tout devrait s’accélérer dans les prochains jours pour les dirigeants marseillais.

• S’imprégner du style Marcelino

Si les dossiers mercato sont aussi nombreux pour Pablo Longoria et Javier Ribalta, qui n’ont toutefois jamais caché leur goût - et bien souvent leur aisance - pour cette période si spéciale, c’est parce que l’OM a pris un sacré virage lors de cette intersaison. Exit Igor Tudor et son 3-4-2-1 auquel le Croate n’a jamais dérogé, place à une défense à quatre très chère à Marcelino.

Marcelino préfère largement la verticalité et le rythme à une possession stérile, ce qui correspond aux critères énoncés par Pablo Longoria lorsqu’il a dressé le profil recherché pour la succession de Tudor… et ce qui ne s’éloigne pas trop des préceptes du Croate. À la différence de Tudor, il met toutefois en place beaucoup de circuits de passes et tente de s'adapter au jeu de son adversaire, quand le technicien croate souhaitait vivre et mourir avec son jeu de transition, sa projection et son pressing à haute intensité. "L’important, c’est le mouvement. Il n’y a pas de système parfait dans le football, détaillait ainsi Marcelino dans les colonnes de Onze Mondial en avril 2022. Le positionnement des joueurs sur le terrain offre ses avantages et ses inconvénients. Le travail de l’entraîneur et de son staff est d’établir quel schéma est le meilleur par rapport à son effectif."

Les joueurs marseillais déjà présents la saison dernière vont donc devoir s’habituer à une nouvelle philosophie. Mais également à un nouveau management. Sur ce point, Marcelino est connu pour être un entraîneur intransigeant qui ne laisse rien au hasard. "Petite anecdote: à l’entraînement, j’ai un ballon dans la surface, je suis dos au jeu, je me retourne pour tirer, je tente une frappe en pivot et le gardien l’arrête, racontait Bakambu, qui a évolué sous ses ordres à Villarreal entre 2015 et 2016, au cours d’un entretien avec le streamer Zack Nani en novembre. Là, le coach arrête l’entraînement à cause de cette frappe: 'Stooooop ! Ça, je veux plus le voir. T’es pas bien placé, c’est pas à toi de tirer.’ En gros, celui qui doit tirer est celui qui est le mieux placé. Il y aussi énormément de vidéos. C’est ce qui changeait par rapport à ce que j’avais connu avant. On faisait même des vidéos sur nos propres séances d’entraînement."

Marcelino est également un entraîneur à forte personnalité qui ne tranchera pas avec les profils passés récemment sur le banc du club (Sampaoli, Tudor, Villas-Boas). Au cours de sa carrière, le technicien n’a pas hésité à mettre son poste en jeu lorsqu’il n’était pas d’accord avec ses dirigeants. Il est également parti au clash avec ses joueurs à plusieurs reprises. En 2016, à Villarreal, il n’a par exemple pas hésité à enlever le brassard de capitaine à Mateo Musacchio pour sanctionner l’attitude de l’Argentin. Sur cet aspect, les Marseillais ne devraient pas être déboussolés après le passage de l’exigeant Tudor, parti au clash avec plusieurs joueurs dès le stage de préparation l’été dernier. "La gestion des hommes a été un peu sa difficulté au début. Il s’est ensuite aguerri, il m’a dit qu’il a beaucoup progressé sur ce point", a toutefois précisé Julien Escudé, joueur de Marcelino en 2011-2012, au micro de RMC. De quoi laisser augurer un management un peu plus souple qu’au cours des 12 derniers mois sous Tudor ?

• Se préparer à un calendrier démentiel

Quoi qu’il en soit, l'adaptation des Marseillais à leur nouveau coach va devoir être express, car aucun retard à l’allumage ne sera permis. La troisième place de Ligue 1 la saison dernière a condamné le club à devoir passer par le troisième tour préliminaire et les barrages pour accéder à la phase de groupes de la Ligue des champions. Avec la promesse d’un été démentiel et d’un mois d’août de tous les dangers.

Retour sur les premiers pas de Marcelino à Marseille. Florent et Thibaud séduits par son discours. – 04/07
Retour sur les premiers pas de Marcelino à Marseille. Florent et Thibaud séduits par son discours. – 04/07
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Après l’ultime match amical face à Leverkusen le 2 août, l’OM pourrait potentiellement devoir jouer sept matchs officiels en moins de 30 jours: après avoir repris la compétition dès le 8-9 août avec le 3e tour préliminaire aller de la Ligue des champions, ils enchaîneront avec la première journée de Ligue 1 contre Reims (12-13 août), le troisième tour préliminaire retour de C1 (15 août), la 2e journée de Ligue 1 (19-20 août), les éventuels barrages aller et retour de Ligue des champions (22-23 août et 29-30 août) et la 3e journée de Ligue 1 (26-27 août).

Trois journées de Ligue 1, quatre matchs européens pour tenter d’accéder à la C1… Les Marseillais y verront beaucoup plus clair au 1er septembre, dans un sens comme dans l’autre. En cas d’élimination en Ligue des champions, les Phocéens seront reversés en phase de groupes de Ligue Europa. Avec le gros manque à gagner qui va avec.

• (Re)lancer Vitinha… et d’autres

Plusieurs Olympiens peuvent profiter de cet été surchargé pour tirer leur épingle du jeu. En attendant que la question de l’avenir d’Alexis Sanchez soit réglée, Vitinha est le seul pur attaquant de l’effectif. Après six premiers mois délicats (2 buts en 16 matchs), le Portgugais, plus gros achat de l’histoire du club (environ 30 millions d’euros), doit à tout prix engranger de la confiance.

"Ce n'était pas facile pour lui d’arriver comme ça. Quand il commencera avec une vraie préparation, il fera ce qu’il sait faire. On ne sait jamais avec les jeunes attaquants s’il va mettre 30 buts ou 5. On l’a acheté parce qu’il a des qualités mais il faut être patient avec les jeunes, a confié Ribalta dans l’émission Les Réservistes. Il doit trouver l’environnement parfait pour être bon. J’espère que Vitinha va trouver la confiance avec nous et faire une bonne saison."

Pour différentes raisons, d’autres éléments de l’effectif olympien ont beaucoup à prouver dans les prochaines semaines. Amine Harit et Azzedine Ounahi, respectivement blessés depuis novembre 2022 et mars 2023, ont fait leur retour à l’entraînement. Ils auront à cœur de revenir à leur meilleur niveau et de gagner leur place dans le onze de Marcelino. Dans un rôle d’ailier capable de rentrer vers l’intérieur (en cas de 4-4-2) ou en soutien de l’attaquant (4-2-3-1), Harit, s’il parvient à revenir à son niveau, à une belle carte à jouer. Ounahi, qui montait en puissance avant d’être freiné à la sortie de l’hiver, peut lui aussi compter sur sa polyvalence pour convaincre le staff.

Vient alors le dossier Dimitri Payet. Déclassé la saison dernière par Tudor à cause de son manque de coffre physique, le N°10 marseillais (36 ans) a encore un an de contrat. Même si Marcelino attend également de ses hommes un gros volume de course, ce qui peut de nouveau être un problème pour lui, le Réunionnais aura sans aucun doute la volonté de faire ses preuves. Au moins par orgueil. "Je ne louperai pas ma sortie, a-t-il clamé lors d’un entretien à France Football Cette année a été exceptionnelle émotionnellement avec les supporters et, pourtant, c'est la saison où j'ai le moins joué. Je veux partir par la grande porte et, même à 36 ans, j'ai encore des objectifs qui me tiennent en éveil."

Felix Gabory Journaliste RMC Sport