OM-OL: Marseille est-il vraiment défavorisé par l'arbitrage cette saison ?

Les Marseillais ne décolèrent pas. Ce dimanche soir, à l’issue de la claque reçue contre l’OL au Vélodrome lors de la 35e journée de Ligue 1 (0-3), les dirigeants phocéens s’en sont pris à l’arbitrage de la rencontre. Dans leur viseur, notamment, un penalty possiblement oublié pour une main dans la surface et une éventuelle faute de Dembélé sur Lopez sur l’ouverture du score lyonnaise. "Beaucoup de décisions défavorables contre nous ce soir, a pointé Jacques Cardoze, le directeur de la communication de l’OM, sur Twitter. Et jamais de consultation de la VAR: Penalty non sifflé? Hors-jeu? Faute sur Pau Lopez? Ces traitements inégaux d’un match à l’autre ne peuvent que nourrir la frustration et l’incompréhension."
Quand l’OM s’est senti lésé cette saison...
Et ce n’est pas la première fois que les Marseillais ressortent d’une rencontre de Ligue 1 avec ce désagréable sentiment d’injustice. Il y a deux semaines, lors du Classique disputé au Parc des Princes contre le PSG (2-1), le penalty accordé au club de la capitale pour une main de Rongier dans le temps additionnel de la première période avait beaucoup fait parle. En fin de rencontre, le but refusé à William Saliba pour un léger hors jeu n’avait fait que renforcer l’agacement des Marseillais. Dimanche soir, pendant le match contre l’OL, Jacques Cardoze a d’ailleurs retweeté deux captures d’écran comparant le placement des joueurs sur le but refusé à Saliba à celui accordé à Dembélé ce dimanche soir. "À gauche, hors jeu. À droite, pas hors jeu."
En tout début de saison, le match nul contre les Girondins de Bordeaux au Vélodrome (2-2, 2e journée) avait également généré beaucoup de frustration dans les rangs phocéens. Comme à l’issue de l’Olympico de ce dimanche soir, le non recours au VAR pour deux contacts litigieux dans la surface sur De La Fuente (17e) et Benedetto (81e) avait irrité les dirigeants de l’OM. "C'est incompréhensible que l'arbitre ne soit pas alerté par le VAR sur cette action, avait alors déploré un membre du club phocéen auprès de L'Équipe, au sujet du premier contact sur l’ailier américain, alors que le score était de 0-0. Il a été mis en place justement pour ce genre de cas de figure. On ne comprend pas."
...et quand les adversaires de l’OM se sont plaints de l'arbitrage
Les supporters marseillais qui ne décolèrent pas ce lundi matin peuvent se rassurer en se disant que de nombreux adversaires de l’OM ont vécu ce sentiment au cours de la saison 21-22. Le 31 octobre, au soir d’une victoire arrachée sur la pelouse de Gabriel-Montpied (1-0) contre Clermont, les Phocéens avaient échappé de peu à un penalty à la 90e minute. Dans les ultimes instants de cette partie, Balerdi avait manqué son dégagement et s”était rendu coupable d’une faute de main dans les 16m50. La situation avait rendu fous les Clermontois, mais l’arbitre n’avait pas bronché.
En plein cœur de l’hiver, le 16 janvier à Lille (1-1), l’expulsion de Benjamin André à la demi-heure de jeu avait profondément irrité les Dogues. Le milieu de terrain lillois avait reçu deux cartons jaunes coup sur coup, un premier pour contestation puis un second, moins d’une minute plus tard, pour une faute grossière sur Guendouzi. Pris individuellement, les deux avertissements semblaient plutôt logiques. Mais c’est le manque de discernement de l'arbitre qui n’avaient pas été digéré par les Nordistes. "L'exclusion est extrêmement sévère, ça change la donne. Franchement, ce n'est pas dans l'esprit du jeu de mettre un rouge au bout de 32 minutes. Cela impacte beaucoup le match. À onze contre onze, on contrôlait le match. Prendre deux cartons sur des situations comme ça, je trouve ça très sévère", avait alors pesté Jocelyn Gourvennec, le coach des champions de France 20-21.
"On tombe sur Marseille qui avait beaucoup de maturité, de métier, qui maîtrise le jeu et parfois l’arbitrage." (Antonetti après une défaite contre l'OM le 13/02)
Quelques semaines plus tard, un autre coach avait balancé une petite pique aux arbitres après avoir croisé l’OM. À la suite la défaite des Messins à domicile le 13 février (1-2) Frédéric Antonetti, l’entraîneur de Metz, avait mis en avant “le métier” de Marseille. “On avait une équipe très compétitive malgré quatre absents. On tombe sur Marseille qui avait beaucoup de maturité, de métier, qui maîtrise le jeu et parfois l’arbitrage. Voilà, ça fait beaucoup pour une équipe."
Plus récemment, pour le quatrième épisode d’une saga qui a animé la saison, les dirigeants de l’OGC Nice ont jugé l’arbitrage "scandaleux" un soir de défaite (2-1) sur la pelouse du Vélodrome. En cause: un contact entre Saliba et Delort dans la surface, non-sifflé par Jérôme Brisard et pas déjugé par le VAR. "Il n’y a pas photo, il y a ce fait de jeu qui est pour moi scandaleux. Il y a faute et les joueurs Marseillais, les premiers, me disent qu’il y a rouge et penalty", s’était alors emporté l’attaquant niçois en zone mixte, imitant ainsi son directeur du football, quelques minutes plus tôt au micro de Prime Vidéo.
"L’arbitrage a été pour nous en-dessous de tout. Même le quatrième arbitre a indiqué à notre entraîneur qu’il y avait penalty. Aujourd’hui, on marche sur la tête. Un arbitre peut faire une erreur sur le terrain ça va vite. Mais on va redire les mêmes choses, il y a la VAR. Elle est là aussi pour corriger les erreurs de l’arbitre et je crois que la VAR n’a pas fait son travail ce soir." Un discours similaire à celui qu’on peut entendre dans la bouche des dirigeants olympiens depuis ce dimanche soir.