"On veut retrouver des stades de foot festifs": le message de la ministre des Sports aux groupes de supporters

Une "tolérance zéro" mais une volonté d'individualiser les sanctions. Invitée dans Bartoli sur RMC dimanche, Marie Barsacq a lancé un message qui pourrait redonner espoir aux supporters, alors que le ministère de l'Intérieur s'est lancé dans un projet de dissolution de certains groupes Ultras.
"Actuellement on fait un gros travail, notamment avec (le ministre de l'Intérieur) Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, pour mieux encadrer l'ambiance dans les stades. On doit proscrire toutes les violences, physiques et verbales, qui peuvent encore arriver, et pour cela, notre principe est la sanction individuelle donc il faut qu'on arrive à documenter les auteurs qui commettent ces délits", a déclaré la ministre des Sports.
Et de poursuivre: "C'est important car on veut retrouver des stades de foot festifs. On a besoin des groupes de supporteurs, des Ultras, car c'est comme ça qu'on aime le foot. En revanche, il y a une ligne rouge à ne pas franchir et là, c'est tolérance zéro."
Une volonté de dialogue avec l'ASSE... avant un nouvel incident
Des propos qui ont malheureusement trouvé écho quelques heures plus tard ce dimanche, lors du derby entre Saint-Etienne et l'OL, en clôture de la 31e journée. Si le match se dispute sans supporters lyonnais, interdits de déplacements en raison de risques avérés de troubles à l’ordre public liés aux tensions existantes entre supporters des deux équipes, la partie a été le théâtre d'un nouvel incident.
Peu avant la fin de la première mi-temps, un arbitre assistant a reçu un projectile - à priori une pièce - à l'arrière de la tête, ce qui a conduit François Letexier à interrompre le match. Le match a finalement repris au bout de quarante minutes d'interruption mais reste sous la menace d'un arrêt définitif en cas de récidive.
Dans Bartoli Time, avant le coup d'envoi, la ministre des Sports était d'ailleurs revenue sur le cas de l'ASSE. Les deux groupes Ultras du club stéphanois, les Green Angels et les Magic Fans, font partie de ceux qui sont menacés de dissolution. "Un rendez-vous est prévu le 30 avril avec l'ASSE, Bruno Retailleau et moi-même pour nous assurer des garanties que pourra apporter le président du club sur les agissements de ses supporteurs car ils se sont mal comportés à une époque. Ces échanges traduisent notre volonté de dialogue et de ramener de la sérénité", a fait valoir Marie Barsacq, alors que le ministère de l'Intérieur leur a accordé un sursis.
Une réunion avec l'instance nationale du supportérisme
La veille, une convention entre Gérald Darmanin, Bruno Retailleau, Marie Barsacq et la Ligue de football professionnelle sera signée pour "mieux responsabiliser chacune des parties dans l'organisation des rencontres". "Le périmètre des responsabilités doit être rappelé à chacun et chacun doit s'engager. Cela se traduira par des engagements forts, notamment envers les groupes de supporteurs.
En attendant, la ministre des Sports a réuni cette semaine l'instance nationale du supportérisme, avec laquelle elle a convenu de travailler l'individualisation des sanctions, qui nécessite que "chacun doit prendre sa part de responsabilité. Quand il y a des agissements qui sont en zone rouge, il faut les documenter, prendre des photos, remonter l'information. Du côté de l'Etat, on met des policiers en civil dans les tribunes." Mais également la féminisation des stades, qui "passe par une lutte contre les violences sexistes et sexuelles".