
Qatar: que devient Laurent Blanc, qui intéresse toujours Aulas et l'OL ?
Il a avoué "penser" à lui comme on pense à un crush avec qui ça ne s'est jamais fait mais qu'on ne parvient pas à oublier. Dans un entretien donné à Europe 1, Jean-Michel Aulas a confié qu'il n'avait pas abandonné l'idée de confier un jour les rênes de l'OL à Laurent Blanc. Un coach qu'il apprécie tout particulièrement. "C'est un garçon qui a une expérience incomparable, a-t-il dit. Je l'avais vu longuement en Russie pendant la Coupe du monde. J'avais bien senti cette capacité chez lui. Les choses ne se sont pas faites. Mais sait-on jamais ?" Les supporters lyonnais n'ont sans doute pas oublié que l'ancien sélectionneur des Bleus avait un temps été le favori pour prendre la succession de Sylvinho en octobre 2019. Son expérience et son CV avaient séduit, son entretien avec l'état-major lyonnais beaucoup moins. Et le job était finalement revenu à Rudi Garcia.
Une saison compliquée avec Al-Rayyan
Un peu plus de deux ans après cet épisode, c'est Peter Bosz qui se retrouve sous pression. Choisi pour aider l'OL à retrouver la Ligue des champions, le Néerlandais présente à mi-championnat un bilan pour le moins décevant. Avec onze points de retard sur le podium et une 11e place au classement pas vraiment conforme aux ambitions d'Aulas, même si les Gones ont montré un visage rassurant dimanche dernier face au PSG (1-1). Sans oublier qu'ils comptent un match en moins : celui à rejouer contre l'OM. Mais Bosz sait qu'il devra vite réussir une série de victoires pour éviter qu'Aulas ne se mette un peu trop à penser à Blanc.
A 56 ans, l'ex-numéro 5 des Bleus est toujours en poste au Qatar. Revenu aux affaires fin 2020 en signant un contrat de 18 mois avec Al-Rayyan, quatre ans après son départ du PSG, il a d'abord terminé à la troisième place d'un championnat qatarien dominé en 2021 par Al-Sadd, alors entraîné par Xavi.
La suite s'est révélée plus compliquée. Son équipe a échoué la même année à atteindre les huitièmes de finale de la Ligue des champions asiatique, puis Blanc a raté une belle occasion de remporter son premier trophée depuis son époque parisienne (2013-2016). Opposés à Al-Sadd en finale de la Coupe de l'Émir du Qatar en octobre dernier, les coéquipiers de Yacine Brahimi ont craqué aux tirs au but (1-1, 4-5 tab). Mais c'est surtout en championnat qu'Al-Rayyan déçoit cette saison. Il y a deux mois, certains supporters ont même réclamé son départ en scandant des "Laurent out !" en tribunes. Après 14 journées, le club le plus populaire du pays pointe à une très décevante 8e place, à 17 points du leader Al-Duhail, emmené par l'international belge Toby Alderweireld. Blanc a pourtant eu droit a deux renforts de choix en septembre. Avec d'abord la signature de l'ancien milieu rennais et champion du monde 2018 Steven Nzonzi.
Il prend "du plaisir" au Qatar
Puis James Rodriguez, parti fâché d'Everton, est venu renforcer cet effectif. Pas suffisant pour l'instant pour permettre à Al-Rayyan de relever la tête. Décevante dans le jeu et trop dépendante des exploits individuels de Brahimi, parti cet hiver disputer la CAN avec l'Algérie, cette formation donne l'impression ne plus progresser. Même si des motifs d'espoir existent à deux mois de la fin du championnat. Après des débuts laborieux, James semble par exemple retrouver sa forme. Il reste sur un doublé contre Al-Wakra (3-0) et vient de signer trois passes décisives lors de ses trois derniers matchs. Si le Colombien confirme, Al-Rayyan pourra espérer boucler la saison pas trop loin du podium. Il sera alors temps pour Blanc, représenté par le super agent portugais Jorge Mendes, de se pencher sur son futur. Sera-t-il tenté par un retour en Europe si une opportunité se présente ? Son nom ressort toujours régulièrement lorsqu'un poste se libère.
Des contacts informels avec Lille avaient été évoqués l'été dernier en vue du départ de Christophe Galtier. La presse anglaise a aussi parlé de lui quand son ancien club Manchester United a renvoyé Ole Gunnar Solskjaer en novembre. "Ce n'est pas d'actualité, avait alors réagi le principal intéressé auprès de l'AFP. Je suis ici. J'ai bataillé pour faire venir de bons joueurs. Je prends du plaisir à entraîner au Qatar. Ça durera ce que ça durera, un an, un an et demi, deux ans, ou deux mois... Je n'en sais rien. C'est une aventure humaine. Ce n'est pas un manque d'ambition, mais c'est une réalité. Je suis au Qatar et pour l'instant il n'y a que ça qui m'intéresse." "Mes objectifs ? C'est d'abord de gagner des matchs parce qu'en ce moment on n'en gagne pas beaucoup, avait-il ajouté. Et faire que l'avenir soit meilleur." Lyon pourrait dire la même chose.