Quelles sont les chances crédibles de l’OL pour éviter la rétrogradation administrative en Ligue 2?

L’OL a été rétrogradé en Ligue 2 mardi et ne sait pas encore précisément pourquoi. La DNCG n’a pas validé le budget prévisionnel du club et enverra les raisons de cette décision dans les prochains jours. Le club aura alors sept jours, à compter de la réception de la notification, pour faire appel. Il le fera et pourra alors tenter de se mettre en règle en se basant sur les raisons argumentées de ce coup de tonnerre.
La vente de Crystal Palace, le mercato à la rescousse et des choses plus concrètes pour sauver le club?
Mais quels seront les leviers du club pour éviter le couperet de la relégation, 37 ans après la montée en Ligue 1? Le club a fait part de son incompréhension après s’être échiné à trouver les 175 millions d’euros demandés par l’instance en novembre dernier, lors de sa rétrogradation à titre conservatoire. L’optimisme de John Textor, propriétaire du club, était de mise face aux médias avant son passage en adution. L’homme d’affaires américain pensait avoir fait l’essentiel en travaillant sur de nombreux dossiers: l’apport en liquidités par les actionnaire (83 millions d’euros), la vente de Crystal Palace lancée (contre 200 millions d’euros) même si la Premier League doit encore valider l’opération ou la baisse de la masse salariale. Au total, le club se targuait de flirter avec les 200 millions d’apport.
Tout cela n’a pas convaincu la DNCG pour des raisons qui n’ont pas encore filtré. Selon L’Equipe, la somme promise sur la vente de Crystal Palace (40 sur les 200 millions d’euros) aurait pu être jugée insuffisante. John Textor et le groupe Eagle pourraient faire gonfler cet apport si cela leur est demandé par la DNCG. Mais la validation de la vente par la Premier League devrait prendre plus de temps que le temps imparti pour l’appel. Le "gendarme financier" du football français semble vouloir obtenir des garanties plus concrètes d’entrée d’argent. Comme de nouvelles ventes de joueurs? Le mercato est en effet un recours assez fiable, même si les délais seront aussi courts.
Par sa décision, la DNCG affiche son scepticime face à la formule de la multipropriété, et ses étranges tours de passe-passe. Ainsi, les droits de mutation du transfert de Luiz Henrique de Botafogo (autre club de Textor) vers Saint-Pétersbourg figurent sur les comptes de l’OL… où il n’a jamais joué. Les étonnantes mutations avec Nottingham Forest, le ruissellement entre clubs (les retombées financières de Botafogo à la Coupe du monde des clubs vers l’OL?) et la valeur du club qui ne repose pas sur des structures concrètes (Arena, OL Reign) sont autant d’éléments ayant pu faire tiquer la DNCG, peu adepte de ce grand flou.
"Ce sont des constructions très alambiquées"
L’OL devra certainement clarifier tout cela et John Textor apporter d’autres preuves de la bonne foi de tout ce qui est annoncé. "La DNCG, c’est simple, j’y suis allé deux fois sur les douze derniers mois pour mon club", explique Kevin Diaz, consultant pour RMC Sport et directeur sportif de l’US Lusitanos de Saint-Maur. "T’as un club et tu as des comptes qui sont pour ton club, ce n’est pas pour ton club du Brésil, de Belgique. Si la DNCG se dit que ce n’est pas assez clair, je ne peux pas leur en vouloir même si je ne connais pas les détails. Ce sont des constructions très alambiquées."
"La DNCG a vraiment durci ses critères", ajoute Damien Perquis. "On a demandé à Lyon de préparer un bilan pour la saison à venir avec de l’argent. Ils ne sont pas venus avec mais avec des promesses. Je pense que c’est que la DNCG ne veut plus laisser passer, comme quand Gérard Lopez avait annoncé des choses et avait coulé Bordeaux."