RC Lens: les ingrédients du début de saison canon des Sang et Or

Si le score et la prestation des Sang et Or contre Troyes (1-0) n’ont pas impressionné ce vendredi soir, le résultat vient confirmer une dynamique très positive. En attendant les matchs du PSG et de l’OM, le RC Lens est donc encore en tête du championnat après un parcours presque parfait de 5 victoires 2 matchs nuls en 7 journées, et une invincibilité qui dure depuis 15 matchs en Ligue 1. Qui s’explique par une équipe rodée et un club bien structuré.
Un coach ambitieux
Promu sur le banc lensois en février 2020 après l’éviction de Philippe Montanier, l’ancien entraîneur de la réserve Franck Haise se révèle rapidement, faisant monter son équipe en Ligue 1 quelques semaines après l’arrêt de la Ligue 2 en profitant de l’arrêt du championnat pendant la pandémie de Covid-19. Depuis, il ne cesse de séduire l’élite par son jeu, mais aussi sa personnalité attachante.
Privilégiant le 3-4-1-2, il ne déroge jamais à son système fétiche et ne renie pas ses principes de jeu, porté sur la combativité, le pressing haut, la projection rapide et une débauche d’énergie, au risque parfois de laisser des espaces à l’adversaire. Le tout sans se monter la tête et dans un environnement qui paraît sain. "Ce qu’il faut, c’est garder beaucoup d’ambition dans notre jeu, et puis garder cette maturité qui nous fait avancer sur des matchs qui sont compliqués", souffle-t-il à l’issue de la rencontre contre l’ESTAC, ajoutant que "c’est un joli symbole, (mais) on ne va pas en faire plus" sur la première place provisoire de son équipe.
Une équipe à l’image de son entraîneur
Les Artèsiens ont justement choisi de ne pas trop en faire ce vendredi, préférant la victoire étriquée au spectacle décousu. Mais l’exception fait la règle. Car Lens, qui vient de signer son premier clean-sheet de la saison, compte la deuxième meilleure attaque du championnat, derrière le PSG (16 buts, à égalité avec Montpellier).
Il faut dire que l’effectif a de quoi donner du plaisir aux spectateurs, avec des joueurs très performants à tous les niveaux, à commencer par la recrue Samba. Le gardien vit une seconde jeunesse dans le but et ne semble pas préoccupé par la course aux places européennes. "Honnêtement, le classement on s’en fout, disait-il avant la rencontre contre Rennes (2-1). Notre objectif premier, ce n’est pas l’Europe. C’est rendre fier nos supporters, et mettre le plus haut possible le RC Lens". Un état d’esprit commun à son entraîneur et à tout le groupe: lucide mais ambitieux.
En défense, les pistons peuvent encore être encensés, puisque le départ de Clauss a parfaitement été compensé par l’arrivée du discret mais tranchant Cabot. Et que Frankowski est sur la lancée de la saison précédente, même si la blessure de Gradit est un vrai coup dur dans l'axe. Au milieu de terrain, le capitaine Fofana est toujours présent pour guider son équipe, devant une ligne offensive qui a changé son dernier chaînon, sans s’affaiblir.
Un mercato malin
Dans le sens des départs comme des arrivées, le mercato lensois a été une franche réussite, avec une balance positive de 20 millions d’euros tout en ayant un effectif sans doute aussi bien armé que la saison dernière. Les départs inévitables de Doucouré (plus de 20 millions d’euros à Crystal Palace) et Clauss (environ 7,5 millions d’euros à l’OM) ont donc été compensés par les recrutements intelligents d’Abdul Samed et Cabot, deux éléments de Ligue 1 qui connaissent le championnat et ont été achetés à bas-coût. À noter aussi la belle vente de Wooh - très souvent remplaçant -, parti à Rennes pour 9 millions d’euros.
Du côté des arrivées, Openda et Buksa sont venus renforcer le poste d’avant-centre orphelin de Kalimuendo, reparti en prêt à Paris (qui l’a ensuite vendu à Rennes). Et l’international belge, arrivé pour moins de 10 millions d’euros, n’a pas eu besoin de temps d’adaptation. Il totalise déjà quatre buts en Ligue 1. A noter aussi l’arrivée de Poreba, titulaire sur les trois derniers matchs, pour moins d’un million d’euros. "Je suis très content de cet effectif-là. Pour moi, il est armé, solide", déclarait ainsi Haise fin août.
Mais le gros coup de ce mercato lensois n’est peut-être ni une arrivée ni un départ, mais bien une prolongation. Courtisé par les plus grands clubs européens à 27 ans, Seko Fofana a longtemps été annoncé partant. Mais il est resté, contre toute attente. Les dirigeants lensois ont réservé cette belle surprise à leurs supporters dans les dernières minutes du marché des transferts. Le renouvellement de son contrat a été annoncé, façon Mbappé, avec la venue du joueur sur la pelouse et un maillot floqué ‘Captain Seko 2025’ présenté à Bollaert, qui méritait bien cette annonce surprise.
Une ferveur constante
"Quatre matchs à Bollaert, quatre guichets fermés et quatre victoires, donc on remercie encore le public parce qu’il nous pousse, il nous donne beaucoup de force. C’est grâce à ça qu’on gagne encore ce soir."Voilà comment Florian Sotoca résume le match contre Troyes, où les Sang et Or ont pu profiter de supporters encore venus en nombre pour servir de douzième homme, un renfort précieux les soirs où cela tourne un peu moins rond comme ce vendredi. Le Racing vient ainsi de disputer son onzième match de suite dans une enceinte pleine, comme si la ferveur de son public n'était pas étrangère aux excellentes performances du club, après plusieurs années en Ligue 2 et de longs mois à huis clos.
"Ce club travaille bien, il y a une philosophie de jeu qui est installée maintenant depuis plusieurs saisons, estimait Jonathan MacHardy sur le plateau de l’After vendredi soir. C’est une équipe qui nous procure toujours des belles choses et des belles émotions". Et le style de jeu ainsi que les résultats du Racing ne contentent plus uniquement les supporters arthèsiens. "Je pense que Lens va jouer le podium, estime le consultant. J’y croyais déjà l’année dernière, je pensais que Lens serait un candidat très sérieux pour le top 5. Vu la manière dont le club travaille, recrute…" Et avec un tel contenu proposé sur le terrain, le hype de la saison passée devrait s’étirer encore un peu plus dans cette saison, qui démarre sur d’excellents auspices. "Il ne faut pas se fixer de limite", clame de toute façon Franck Haise.