Saint-Etienne: "agacé" par sa dernière saison, Galtier ne s’interdit rien pour l'avenir

Pourquoi a-t-il arrêté ?
"Je me suis agacé. J'ai été agacé par les coups du sort que nous avons eus cette saison. Agacé par le nombre de blessures, d’absents dans des matchs majeurs. Agacé de voir que dans nos séries de matchs, on ne pouvait pas compter sur la totalité de l’effectif. Agacé parce qu'on a eu beaucoup de coups du sort qui nous ont fait perdre des points en championnat et qu’ils allaient être durs à rattraper."
L’influence des critiques dans sa décision
''Ce sont des clignotants bien évidemment. Les critiques, je les ai acceptées. Elles étaient quelques fois justifiées, quelques fois pas justifiées. On ne tenait pas compte de la concurrence, des coups du sort. Contre Nantes, au bout d’un quart d’heure, il y a quatre joueurs en moins, un expulsé, trois blessés. On a fait des matchs où il manquait entre huit et neuf joueurs. L’effectif n’a jamais été au complet dans les séries de matchs importants. Tant bien que mal, on a eu un parcours très agréable, très performant, en coupe d’Europe. Et pour revenir à votre question, évidemment que les remarques et les critiques ont été des clignotants, oui.''
Que faut-il retenir de lui à Saint-Etienne ?
"Je me souviens, à l’époque, le magazine Maillot vert avait titré "Galtier le bâtisseur". Si on retient ça de moi, c’est très bien, je suis content. [Il faut retenir] la stabilité, l’équilibre des finances, l’évolution des entraînements en cherchant chaque saison à améliorer le quotidien, à chercher des outils de développement pour se maintenir à un certain niveau. Mais, bien évidemment, [il faut retenir] la stabilité de l’équipe à la fois sur un plan national et sur un plan européen."
Le second souffle qu’il a redonné à l’ASSE
''Je ne sais pas si j’ai réussi ça. Vous dites que je l’ai réussi, mais je ne sais pas d’où ça vient. Je pense que c’est naturel, ce n’est pas quelque chose de forcé. Par contre, c’est une dépense incroyable d’énergie au quotidien. Et je le répète encore une fois, on est arrivé à faire ça pendant des saisons parce que personne n’a pensé à sa gueule. On a toujours pensé dans l’intérêt du club. Ce n’est pas de la malice, mais de l’honnêteté intellectuelle. Et c’est aussi beaucoup d’humilité en acceptant des fois des critiques qui sont dures à entendre, mais qui vous permettent de vous remettre en cause.''
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Fier de n'avoir "jamais bafoué l’Europe"
"On n’a jamais été qualifié directement [en Europe]. Il a fallu à chaque fois passer par les tours préliminaires, les playoffs. Ce n’est pas facile, parce que vous êtes en pleine préparation d’avant-saison. Et on a toujours fait honneur à la compétition, c’est-à-dire qu’on n'a jamais bafoué l’Europe. A Saint-Etienne, on ne peut pas bafouer l’Europe. Et je me suis toujours efforcé à ne jamais laisser aller cette compétition ou laisser aller un match de Coupe d’Europe parce que l’Europe fait partie de l’ADN du club."
Sa plus grande émotion : la Coupe de la Ligue 2013
''C’est un moment fort. J’avais ça en tête depuis longtemps parce que je trouvais ça aberrant que les Verts ne connaissent pas le Stade de France et qu’on attende autant d’années pour y aller. L’émotion que j’ai là, ça n’est pas l’émotion d’avoir fait en sorte qu’on amène le peuple vert à Paris, c’est simplement un retour de 20 ans en arrière. Sur des soirées en famille, sur ce que pouvaient représenter les Verts en France. C’est ce feedback, ce sont ses souvenirs qui ont fait que gamin, j’ai continué à regarder à la télé, avec mon père qui est parti cet été, à regarder les Verts.''
La "vraie performance" de la saison de l’ASSE
"Cette saison aurait pu être, je pense, meilleure sans les coups du sort, les blessures, des matchs où on a joué à dix pour différentes raisons. On a vécu un beau parcours européen en étant premier de la poule, en étant invaincu sur dix matchs européens. C’est une vraie performance. Après, il y a eu la double confrontation contre Manchester et je savais que ça allait être un poids lourd à assumer et à digérer. Mais voilà, en championnat, si on avait eu toutes nos forces vives ensemble, on aurait fait un meilleur championnat."
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Son avenir ?
"On verra bien. Je ne m’interdis rien. Je n’ai pas peur d’avoir une période d’inactivité. Je n’ai pas peur d’aller travailler à l’étranger, je ne m’interdis pas de travailler en France. On verra bien, mais rien ne se fera dans la précipitation."
Ce qu'il laissera sur son bureau en partant
''Peut-être le maillot de la finale de la Coupe de la Ligue, qui était un cadre magnifique, que le président m’avait offert et avait offert à tout le monde. A l’image un peu des derbys, ce maillot-là, ce cadre-là, appartient à l’institution, au club. C’est l’histoire du club.''
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