Saint-Étienne, Marseille, Guingamp... Les supporteurs mobilisés contre les dissolutions de groupes d'ultras

"Touche pas à mes kops", "Liberté pour les ultras", "La passion ne se dissout pas"... La gronde des supporteurs contre le ministère de l'Intérieur ne désenfle pas. Ce samedi encore, le mouvement de protestation contre la possible dissolution de plusieurs groupes ultras français a animé les tribunes de presque tous les matchs de Ligue 1 et Ligue 2.
En début d'après-midi, ce sont les Grenoblois qui ont déployé les premières banderoles lors de la rencontre entre le GF38 et Lorient en L2. "Retailleau: le pyromane qui se rêvait pompier, l'incompétence au sommet de l'État", pouvait-on par exemple lire.
Marée humaine à Saint-Étienne
Les supporteurs lorientais avaient eux aussi prévu des slogans acerbes à l'encontre du locataire de la place Beauvau, mais leurs bâches se sont vues être interdites de stade, faute de communication avec les référents du club. Des "Retailleau, politique répressive et demago", "Retailleau les ultras en ont assez d'être votre labo" ou encore "Retailleau, tout ce que vous obtiendrez c'est le chaos" n'ont pas pu accéder au parcage, tout comme les Ultras Merlus 1995 qui ont par conséquent refusé d'assister au match.
Un peu plus tard, ce sont les ultras marseillais en déplacement à Reims qui ont fait part de leur mécontentement. "La passion ne se dissout pas", ont-ils brandi. Puis, le Kop rouge guingampais y est allé de sa revendication durant la rencontre face à Laval: "Retailleau, à faire cavalier seul, ça va te retomber sur le coin de la gueule. Non aux dissolutions."
À Louis-II, les ultras monégasques ont également haussé le ton à l'égard du ministre de l'Intérieur: "B. Retailleau: la dissolution ne sera jamais la solution", ont-il écrit sur une banderole.
Mais tous les regards étaient tournés vers Saint-Étienne, deux groupes majeurs d'ultras du club étant dans le viseur des autorités. Alors, à la mi-journée, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de la ville. À commencer par le président sud-africain du club Ivan Gazidis qui a lancé: "Ensemble, nous défendrons le Chaudron, il ne se dissout pas. Allez les Verts !"
Après cette marée verte dans les rues de la capitale Forez, c'est dans les travées du stade Geoffroy Guichard que la mobilisation a gagné en intensité. Des banderoles et tifos spectaculaires ont été déployés dans trois des quatre tribunes de l'enceinte stéphanoise, en soutien aux Green Angels et aux Magic Fans.
L'Intérieur ne baisse pas la garde
Mais, face à la mobilisation, le ministère de l'Intérieur n'en démord pas. En fin d'après-midi, il a confirmé avoir engagé une procédure en vue de la dissolution des Magic Fans et des Green Angels et de la Légion X, qui soutient le Paris FC, en annonçant avoir saisi la commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives.
Selon le ministère de Bruno Retailleau, ces groupes sont "responsables des incidents parmi les plus graves et les plus violents constatés". D'après cette même source, 64 rencontres de football professionnel "ont été émaillées d'incidents graves" depuis le début de la saison et 627 interpellations ont dû être réalisées en marge de ces matches.
C'est pourquoi l'Intérieur ne compte pas s'en arrêter à ces trois groupes. D'autres procédures sont en cours d'instruction concernant d'autres clubs en France. Ce qui n'est pas près de calmer la colère des supporters.