"Si on revend ça à Netflix, on peut toucher le milliard": quand la classe politique observe la bataille des présidents de Ligue 1

"C'est une folie". Ce député du sud de la France, amateur de football, ne cache pas sa surprise face à la vidéo diffusée ce mercredi par France 2 et visionnée plus de trois millions de fois en quelques heures.
"Au début, j'ai scrollé sans regarder le contenu sur Twitter, c'est un ami supporteur de l'OM qui m'a envoyé ça sur Whatsapp, et là je suis encore sous le choc de ces échanges", fait savoir ce député de droite.
La vidéo ne fait pas rire les députés et sénateurs contactés depuis mercredi soir. "On parle de la gestion d'une entité qui est en subdélégation de service public", argumente un sénateur socialiste. Et d'ajouter: "J'espère que M. Diallo va rapidement remettre de l'ordre dans cette Ligue, c'est son rôle."
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"J'en ai marre de voir ça"
Un autre député, plus au centre au Palais Bourbon, ne prend pas de pincettes et dénonce le comportement des patrons du football français.
"Franchement, j'en ai marre de voir ça. On ne parle plus de football et c'est totalement de la faute des présidents de Ligue 1 et de la LFP", explique-t-il. "Après, la bonne nouvelle pour eux, c'est que si on revend ces échanges à Netflix, on peut toucher le milliard pour la Ligue 1..."
Un peu d'humour pour cacher son "énervement" face à ceux qui détruisent "sa passion". "Les mauvais choix ont été réalisés depuis plusieurs années, ils ne débutent pas l'été dernier... mais cet échange diffusé par vos confrères illustre parfaitement l'incompétence de certains".
Pas d'argent public pour sauver les clubs
La semaine dernière auprès de RMC Sport, Michel Savin, rapporteur de la commission d'enquête sur la financiarisation du football, faisait savoir qu'il y avait un "problème de direction" à la tête de la LFP. "Il faut une direction plus collégiale. Aujourd’hui ça repose sur une ou deux personnes qui font la pluie et le beau temps. Cette manière de fonctionner n’est pas bonne, elle ne peut pas perdurer", expliquait le sénateur LR, qui connait parfaitement le milieu du football. Pour le moment, rien ne bouge, ce qui agace certains représentants politiques.
La grande réunion sur le football français devrait se tenir le 3 mars. Autour de la table, la ministre des Sports, Marie Barsacq sera présente aux côtés de Philippe Diallo, le président de la FFF.
Tous les députés et sénateurs sondés depuis mercredi soir font savoir que les patrons du football français devront trouver une solution entre eux pour assurer l'avenir financier de la Ligue. "Contrairement à la période COVID, les présidents et la LFP doivent bien comprendre que l'argent public ne sera pas utilisé pour sauver les clubs", conclut un sénateur LR.