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A Lens, Mammadov fait peur

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La situation du RC Lens, interdit de montée en Ligue 1 par la DNCG, amène à s’interroger sur la réelle implication au club du milliardaire azerbaïdjanais Hafiz Mammadov. Dans le Pas-de-Calais, il passerait presque pour un fantôme.

Leur avenir est entre ses mains. Les dizaines de milliers de supporters du RC Lens qui rêvaient de revoir la Ligue 1 attendent dans l’angoisse que son virement de 10 millions d’euros atteigne enfin les caisses du club. Hafiz Mammadov est l’homme qui a sauvé les Sang et Or en 2013 et qui peut les faire couler en 2014. Sa participation au prochain budget conditionne l’accession à l’élite, que la DNCG a refusée mardi mais qui pourrait, en cas d’heureux dénouement, être validée par le CNOSF. Le temps presse et aux abords de Bollaert, l’inquiétude est grande.

« Nous sommes franchement écœurés et même humiliés, explique Didier Delanoy, qui fait partie du Club 100, des partenaires du RC Lens. Nous nous posons beaucoup, beaucoup de questions. Je n’aimerais pas être à la place de Gervais Martel, qui se débat comme un fou, avec toute son équipe. On est obligés de subir. On se demande ce que fait l’actionnaire majoritaire, Hafiz Mammadov. On aurait tous envie d’aller le voir à Bakou et de faire une manifestation là-bas. Ça nous dépasse. »

« On a beaucoup cru en ce monsieur »

Principal grief contre l’homme d’affaires azéri, son manque d’implication. Déjà sponsor du FC Porto et de l’Atlético Madrid, il souhaiterait racheter Sheffield Wednesday (D2 anglaise). « On n’a jamais parlé avec lui, déplore Pierre Revillon, responsable des Red Tigers, une association de supporters. On ne sait pas ce qu’il veut faire avec le club. Les excuses comme la fête nationale (en Azerbaïdjan) ou le problème d’IBAN pour le virement, ce sont les enfants qui y croient. Nous, pas trop. »

« Un chef d’entreprise qui ne vient qu’une fois en une année, c’est trop peu, regrette aussi Didier Delanoy. On a beaucoup cru en ce monsieur. J’espère qu’il fera ce qu’il faut. On a un gros doute et surtout, on a très peur. » Quant aux autres institutions locales, elles s’efforcent de garder espoir. « Si le virement a été fait, je ne vois pas pourquoi on pourrait en douter, indique Sylvain Robert, le maire. Ce ne doit être qu’une question de délai. » Gervais Martel est le seul à le savoir réellement.

La rédaction